Umtata, 04 juillet, 2022 / 9:13 PM
Un évêque catholique d'Afrique du Sud a déploré la panne tournante dans le pays, une situation qui se caractérise par l'arrêt de l'approvisionnement en électricité pendant des périodes non chevauchantes dans différentes parties de la nation d'Afrique australe.
Dans sa lettre pastorale du 20 juillet 2022 adressée au peuple de Dieu dont il a la charge, Mgr Sithembele Anton Sipuka impute le problème de l'électricité aux dirigeants de la Commission d'approvisionnement en électricité d'Afrique du Sud (ESKOM) et soutient les appels à leur démission.
"Il n'est pas acceptable que les dirigeants invoquent les problèmes et les défis liés au manque d'électricité sans régler le problème", déclare l'évêque Sipuka dans sa dernière lettre pastorale diffusée le 2 juillet.
L'Ordinaire du lieu du diocèse de Mthatha en Afrique du Sud ajoute en référence à ceux qui sont à la tête d'ESKOM, "Il n'est pas raisonnable qu'ils s'attendent à ce que nous comprenions parce qu'ils sont payés pour s'assurer que l'approvisionnement en électricité continue de manière à ce que les opérations sociétales dépendant de l'électricité ne soient pas sévèrement entravées."
"Les analystes disent que, d'un point de vue pratique, le délestage de stade 6 se traduit par 6 heures de coupures de courant, ce qui se traduit par 6 heures de perte de production", dit l'évêque Sipuka, et ajoute : "L'appel aux dirigeants non performants sous la forme de ministres, de MEC, de directeurs, de PDG, de maires et de gestionnaires à se retirer est logique."
L'évêque du diocèse de Mthatha, qui est également président de la Conférence des évêques catholiques d'Afrique australe (SACBC), poursuit en reprochant aux responsables de l'approvisionnement en électricité en Afrique du Sud de se livrer à de simples récits.
Il déclare : "En particulier, si le ministre de l'entreprise publique (qui comprend ESKOM) et le PDG d'ESKOM ne font que raconter les problèmes qui conduisent aux délestages sans faire d'efforts démontrables et ciblés dans le temps pour résoudre ces problèmes, les appels à leur démission sont compréhensibles".
"S'ils ne démissionnent pas, l'appel à la démission peut être étendu à juste titre au président, qui est en fin de compte le responsable", déclare l'évêque sud-africain qui est à la tête du diocèse de Mthatha depuis son ordination épiscopale en mai 2008.
Il insiste sur le devoir des dirigeants d'aller au-delà des discours et d'apporter des solutions aux problèmes : "Il y a des dirigeants élus sous la forme de politiciens qui sont payés pour donner des orientations politiques et des fonctionnaires qui sont payés pour assurer le fonctionnement. Un leader est là pour s'assurer que lorsqu'une crise survient, elle est résolue afin que le fonctionnement normal de l'entité qu'il dirige se poursuive."
Dans sa dernière lettre pastorale, le président de la SACBC, qui est également le premier vice-président du Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SECAM), met au défi les dirigeants non performants d'Afrique du Sud de prendre exemple sur le pape émérite Benoît XVI qui, en 2013, a annoncé sa démission.
"Des personnes peuvent être maintenues dans un poste de direction même si les indications montrent une stagnation et une spirale descendante dans l'institution qu'elles dirigent", déclare Mgr Sipuka, ajoutant que ces personnes "peuvent être maintenues et rester dans le poste pour leur propre intérêt, alors que l'institution, dans sa mission de pastorale, d'évangélisation et de chiffres, ne montre aucune amélioration."
Il poursuit : "Lorsque le pape Benoît a réalisé qu'il n'avait pas réussi à diriger l'Église dans ses défis, il s'est retiré."
Tournant son attention vers ses frères évêques, le président de la SACBC déclare que dans leur rôle de leadership dans l'Église, ils "doivent eux aussi discerner continuellement notre efficacité et, lorsqu'ils se rendent compte de notre manque d'utilité, être ouverts à une intervention de renouveau ou se retirer, car il ne s'agit pas de nous mais de l'Église."
L'évêque catholique de 62 ans aborde également la question de la consommation d'alcool par les mineurs dans les tavernes et demande aux dirigeants de l'Église et aux sodalités d'être proactifs pour éviter une autre tragédie comme celle de la taverne Enyobeni, dans l'est de Londres, qui a coûté la vie à 21 adolescents.
"Au lieu de ne jouer qu'un rôle d'ambulance, en arrivant après le désastre, nous devons, en tant qu'Église, être proactifs et nous engager pour minimiser de telles tragédies, sinon pour y mettre fin", déclare l'Ordinaire du lieu du diocèse de Mthatha dans sa lettre pastorale de quatre pages du 2 juillet.
Il ajoute : "J'invite les prêtres à soulever cette question dans la fraternité de leurs ministres et à chercher des moyens de la traiter."
"Les catholiques qui occupent des postes de direction doivent faire de l'agitation pour discuter et trouver des solutions au problème de cette taverne", dit encore Mgr Sipuka, et ajoute : "Les sodalités féminines, en coopération avec les groupes de femmes d'autres églises, pourraient également engager une conversation sur cette question pour trouver des moyens de la traiter."
Les Meilleures Nouvelles Catholiques - directement dans votre boîte de réception
Inscrivez-vous à notre lettre d'information gratuite ACI Afrique.
Notre mission est la vérité. Rejoignez-nous !
Votre don mensuel aidera notre équipe à continuer à rapporter la vérité, avec équité, intégrité et fidélité à Jésus-Christ et à son Église.
Faire un don