Les évêques catholiques du Burundi, de la RDC et du Rwanda "profondément préoccupés" par la violence et appellent au dialogue

Kinshasa, 11 juillet, 2022 / 9:27 PM

Les évêques catholiques du Burundi, de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda ont, dans une déclaration collective, exprimé leur inquiétude face à la violence dans la région des Grands Lacs africains en Afrique centrale et orientale et ont exhorté les parties en conflit à dialoguer.

Dans leur déclaration publiée à l'issue de leur Assemblée plénière qui s'est tenue du 7 au 9 juillet à Kinshasa, en RDC, les membres de l'Association des conférences épiscopales d'Afrique centrale (ACEAC), qui regroupe les responsables des diocèses de ces trois pays africains, lancent un appel au respect de la vie humaine et demandent la fin des violences et des effusions de sang dans leur région.

"Nous sommes profondément préoccupés par la détérioration de la situation sécuritaire aux frontières de nos trois pays, et plus particulièrement dans le Nord-Est de la RD Congo, avec des conséquences dramatiques : insécurité, pertes en vies humaines, déplacements massifs de populations, flambées de violence, destruction d'infrastructures, incitation à la haine", indiquent les évêques catholiques.

Les membres de l'ACEAC regrettent le fait que "trop de sang a coulé dans notre sous-région au cours des dernières décennies, jusqu'au génocide, fruit du péché de cupidité et d'égoïsme."

"La sous-région des Grands Lacs ne peut rester indéfiniment l'étendard des actes meurtriers ou la terre atypique d'une échelle de valeurs inversée", déplorent-ils, et d'ajouter : "Les victimes se comptent par millions ; les femmes et les enfants paient généralement un lourd tribut."

"Nous partageons la douleur des familles qui ont perdu des êtres chers suite aux divers tourments de l'asservissement au mal et nous les rassurons de notre compassion", indiquent les membres de l'ACEAC dans leur déclaration collective datée du 9 juillet, ajoutant : "Dans le même esprit, nous réconfortons tous les cœurs affligés par la méchanceté humaine, quelle que soit sa forme ou sa cause."

Ils appellent les communautés chrétiennes, les structures sociales de l'Église, ainsi que les hommes et les femmes de bonne volonté "à faire preuve de solidarité avec tous ceux qui sont dans le besoin".

Pour aller de l'avant, les membres de l'ACEAC "invitent les populations de notre sous-région à se désolidariser de tout mouvement d'émeute, souvent inspiré par l'envie et la haine, ainsi que de tout geste de reconnaissance de l'exclusion et de la spirale de la violence."

"Nous appelons les partisans des mouvements armés et leurs mandants politiques, sociaux, économiques ou religieux à trouver d'autres moyens de résoudre leurs conflits plutôt que de recourir aux armes, à la guerre et au massacre d'innocents", disent-ils.

Les responsables de l'Église catholique recommandent en outre aux "décideurs politiques de conjuguer leurs efforts et leurs énergies pour la construction d'un vivre ensemble harmonieux au cœur de l'Afrique, et de promouvoir le discours de la paix, de l'harmonie, de l'unité et de la fraternité."

"Nous appelons les chefs religieux et tous les croyants à devenir des artisans de la paix en tant que hérauts privilégiés de l'Évangile d'amour et de réconciliation", disent-ils.

Dans leur déclaration collective du 9 juillet, les évêques catholiques expriment également leur proximité spirituelle avec le Saint-Père, en disant : "Nous restons en communion avec le Successeur de Pierre en la personne du Pape François dont la visite dans la sous-région a été reportée pour des raisons de santé."

"C'est avec une espérance sereine, une patience dans l'épreuve et une assiduité dans la prière que nous gardons une pensée priante pour son prompt rétablissement et l'effectivité de sa visite dans les prochains mois", indiquent les membres de l'ACEAC dans leur message intitulé "Tu ne tueras pas (Mt 5, 21), Sois le gardien de ton frère (Cf. Gn 4, 9)".

Les responsables de l'Eglise catholique s'engagent en outre "à continuer, à travers notre mission de pasteurs, à contribuer à la construction de la paix dans nos pays et dans la sous-région des Grands Lacs".

Ils invitent tous les catholiques "à organiser une célébration eucharistique pour la paix le dimanche 31 juillet, en la fête de saint Ignace de Loyola."

"Que le Dieu de bonté nous aide à conjuguer nos efforts pour la création d'une fraternité sous-régionale autour de la paix et du développement", implorent les membres de l'ACEAC dans leur message du 9 juillet.