Juba, 11 juillet, 2022 / 8:32 PM
Les évêques catholiques du Soudan et du Soudan du Sud ont, dans une déclaration collective, décrit la visite du Secrétaire d'Etat du Vatican dans la nation d'Afrique centrale et orientale comme un "encouragement" pour le peuple de Dieu dans les deux pays voisins "à rester vigilant" avant la réalisation du voyage œcuménique du Pape François, qui avait été reporté.
Dans leur message à l'issue de la visite du cardinal Pietro Parolin, les membres de la Conférence des évêques catholiques du Soudan (SCBC) affirment que le voyage a marqué "un moment historique" et expriment leur gratitude aux différentes parties prenantes pour le succès de l'événement du 5 au 8 juillet.
"Nous remercions Dieu pour les encouragements et la nourriture spirituelle que nous avons reçus de cette visite", déclarent les membres de la SCBC, qui comprennent les dirigeants de l'Église catholique à la tête des diocèses catholiques du Soudan et du Soudan du Sud, dans leur message du 8 juillet partagé avec ACI Afrique.
Ils rappellent le message de l'envoyé spécial du Saint Père reconfirmant le désir du Pape de réaliser sa visite précédemment prévue, disant que la visite de quatre jours du Cardinal Parolin était "un encouragement à rester vigilant pour la venue du Pape François dans notre pays".
"Ce fut un moment qui a rassemblé de nombreux Sud-Soudanais et Soudanais de tous horizons", déclarent les évêques catholiques du Soudan et du Sud-Soudan, et ajoutent : "Les quelques jours que nous avons passés ensemble pour cette visite nous ont appris que l'Église, le gouvernement et, en fait, chaque dirigeant a la capacité de s'élever au niveau qui fait de nous un seul être malgré nos affiliations religieuses et politiques."
Ils encouragent le peuple de Dieu au Soudan et au Soudan du Sud "à garder espoir dans la visite du Pape François au Soudan du Sud", appelant, en référence au Saint Père, à "continuer à prier pour son prompt rétablissement."
Les membres du SCBC poursuivent en exprimant leur gratitude aux diverses parties prenantes impliquées dans la planification de la visite du cardinal Parolin qui, selon eux, a été un succès.
"Nous tenons à remercier chacun de ceux qui ont offert du temps, de l'argent, des conseils, du matériel et un soutien spirituel et moral pour l'occasion que nous avons célébrée", déclarent les membres du SCBC.
Ils ajoutent : "Notre attention est attirée sur notre gouvernement, les organisations non gouvernementales, la communauté des affaires, nos chrétiens et notre jeunesse énergique pour leur énorme soutien et leur participation."
Les dirigeants de l'Église catholique qui sont à la tête des sept diocèses du Soudan du Sud et des deux diocèses du Soudan distinguent en outre le comité directeur de l'archidiocèse de Juba pour avoir facilité la visite du secrétaire d'État du Vatican.
"Nous sommes en effet reconnaissants pour le leadership de Sa Grâce Stephen Ameyu, l'archevêque de Juba, qui a dirigé notre comité de pilotage et tous les collaborateurs pour le succès de l'événement que nous avons célébré", disent-ils, et ils ajoutent : "Un grand merci à nos Églises œcuméniques sœurs pour la collaboration que nous avons vécue ensemble."
Délégué par le pape François pour visiter la République démocratique du Congo (RDC) et le Soudan du Sud après le report de son troisième voyage en Afrique, le cardinal Parolin est arrivé à Juba le 5 juillet pour transmettre un message de paix et organiser des prières dans le pays.
S'adressant aux journalistes peu après son arrivée, le représentant du Vatican a déclaré que le pape François était "très préoccupé" par l'évolution des efforts en faveur d'une paix et d'une réconciliation durables au Soudan du Sud.
Après sa rencontre avec le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, le cardinal Parolin a déclaré aux autorités de cette nation d'Afrique centrale et orientale que le seul "combat nécessaire" devait être celui de la "paix et du développement".
Le 6 juillet, le cardinal Parolin s'est rendu à Bentiu, dans l'État de l'Unité, où il a visité un camp de personnes déplacées à l'intérieur du pays, ainsi que des populations déplacées par les inondations.
Le 7 juillet, le secrétaire d'État du Vatican a présidé la messe au mausolée du Dr John Garang, un mémorial dédié au leader du Mouvement/Armée populaire de libération du Soudan (SPLM/A) et premier vice-président du Soudan après l'accord de paix de 2005.
Dans son homélie, le cardinal Parolin a mis en garde contre la haine, l'injustice et la violence, déclarant : "L'heure est maintenant à la responsabilité et aux actions concrètes. C'est le moment de faire reculer le monde de la haine, de briser le joug de toute injustice dans ce pays trempé par le sang et la violence."
Le dernier jour de sa visite au Soudan du Sud, le Secrétaire du Vatican a exhorté les grands séminaristes du Sud-Soudan à profiter de leurs années de formation au séminaire, soulignant : "C'est ma suggestion, c'est mon conseil, c'est le conseil que je vous donne. Profitez de cette période de votre formation, car elle ne reviendra pas."
Il a également béni la première pierre de la nouvelle nonciature apostolique de Juba.
Le cardinal Parolin a ensuite visité l'Université catholique du Soudan du Sud (CUofSS) ainsi que le centre de réhabilitation Usratuna à Juba, un lieu où des personnes appartenant à différentes religions collaborent pour l'intégration des enfants handicapés et la formation de leurs familles.
Dans leur lettre du 8 juillet signée par le président de la SCBC, Mgr Yunan Tombe Trille, les évêques catholiques du Soudan et du Sud-Soudan se penchent également sur le 11e anniversaire de l'indépendance du Sud-Soudan, célébré le 9 juillet.
"Nous ne pouvons oublier de remercier Dieu pour le don de notre jeune nation, la République du Sud-Soudan, alors que nous célébrons le 11e anniversaire de son indépendance", disent-ils, et ils poursuivent : "La République du Sud-Soudan existe grâce aux personnes appelées Sud-Soudanais, sinon elle pourrait n'être qu'une des forêts au cœur de l'Afrique".
Les membres du SCBC ajoutent : "Onze ans est un nombre raisonnable d'années pour compter les progrès d'un enfant qui a des parents."
"Il est temps pour nous, Soudanais du Sud, de nous élever au-dessus de nos différences et de mettre de l'ordre dans notre pays et pour que ses citoyens fassent l'expérience de la dignité de vivre comme nous le méritons", disent-ils encore, et ils ajoutent : "C'est une responsabilité collective que nous devons porter selon les valeurs de l'Évangile."
(L'histoire continue ci-dessous)
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Faisant référence à l'homélie du Cardinal Parolin lors de la Sainte Messe du 7 juillet, les membres du SCBC disent : "Jésus nous demande d'être différents, d'être des signes qui vont à l'encontre de la voie d'un monde déchiré par la haine et par la violence."
Ils expriment leur inquiétude "face aux troubles politiques au Soudan qui s'éternisent depuis plus d'un an."
"La situation économique est mordante et la vie est dure pour les gens", déclarent les évêques catholiques du Soudan et du Soudan du Sud en référence au conflit prolongé au Soudan.
Ils lancent un appel à la communauté internationale : "Nous demandons à toutes les personnes qui assument la responsabilité de promouvoir la paix au sein des Nations unies et des organisations de même sensibilité de prêter attention et de venir en aide au peuple soudanais."
Les membres du SCBC assurent le peuple de Dieu au Soudan de leur solidarité spirituelle. Ils disent : "Nous vous portons dans nos cœurs et vous assurons de nos prières afin que la justice, la paix et le développement arrivent au Soudan et au Soudan du Sud."
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