Un prêtre catholique en Éthiopie demande une réponse collective à un besoin " humanitaire immense "

Tigré, 14 juillet, 2022 / 4:00 PM

Le besoin d'aide humanitaire dans la région du Tigré en Éthiopie est " immense ", a déclaré un prêtre catholique du pays de la Corne de l'Afrique, qui a appelé à une réponse collective.

Dans un rapport publié mardi 12 juillet, le directeur du Secrétariat catholique diocésain d'Adigrat (ADCS), une éparchie catholique éthiopienne, a déclaré au service d'information de Propaganda Fide, Agenzia Fides, que si la situation s'est améliorée peu après le cessez-le-feu humanitaire proposé par le Premier ministre Abiy Ahmed au début du mois de mars, il est nécessaire de déployer des efforts collectifs pour venir en aide au peuple tigrinya.

"Je demande une fois de plus à tous les partenaires impliqués de continuer à soutenir l'aide humanitaire pour les personnes touchées par la guerre au Tigré afin de répondre ensemble à l'immense besoin humanitaire du peuple tigrinya", a déclaré le père Abba Abraha Hagos.

Le père Hagos affirme qu'après l'ordre de cessez-le-feu donné par le Premier ministre éthiopien, la population de la région assiégée a pu recevoir une aide humanitaire comprenant des médicaments, de la nourriture, des articles non alimentaires et d'autres services dont elle avait besoin.

Cependant, le prêtre catholique affirme dans le rapport de l'Agenzia Fides du 12 juillet que le transport aérien a été paralysé le 21 juin, aggravant ainsi la situation et exposant les Tigréens à une crise humanitaire.

Actuellement, selon le père Hagos, "les produits de première nécessité et les services ne sont pas disponibles sur le marché ou sont très chers et inaccessibles pour la plupart de la population."

"Le manque de carburant et d'argent, associé aux sanctions imposées par le gouvernement fédéral éthiopien, ont restreint la distribution de l'aide humanitaire dans plusieurs districts et villes du Tigré", explique le prêtre catholique éthiopien à propos de la situation dans la nation de la Corne de l'Afrique déclenchée le 4 novembre 2020 lorsque la guerre a éclaté entre les dirigeants du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et le gouvernement central sous la direction du Premier ministre Abiy.

Dans le rapport, l'Agenzia Fides note que les services de base, notamment les services bancaires, les télécommunications, les services de transport, l'internet et "les connexions entre le Tigré et les autres régions d'Éthiopie sont également bloquées."

"Le siège continu de la région par le gouvernement fédéral éthiopien isole la population du Tigré du reste du monde depuis plus de 600 jours", rapporte Agenzia Fides.

Le rapport du 12 juillet indique en outre que "des millions de personnes sont exposées à la malnutrition sévère, à la faim et à la famine."

"Des millions de personnes vivent dans des centres de déplacés dans diverses villes, villages et zones rurales du Tigré, sans nourriture, sans abri, sans eau, sans médicaments et sans autres produits de première nécessité, ce qui conduit au désespoir, à la maladie et à la mort", rapporte l'agence.

Le père Hagos appelle les agences d'aide humanitaire à être la voix des sans-voix du Tigré en leur permettant "d'avoir un accès sans restriction à l'aide humanitaire par voie terrestre et aérienne et en garantissant leur droit à une vie digne et sûre."

"La situation est dramatique", déclare le directeur de l'ADCS, ajoutant que les événements en cours sont également "devenus une menace existentielle pour le peuple du Tigré."

Depuis janvier 2021, l'Église catholique éthiopienne, l'ADCS et les congrégations religieuses de l'éparchie ont contribué à sauver des vies affectées par la guerre, rapporte Agenzia Fides.

"Grâce au soutien financier et matériel reçu, les programmes d'intervention d'urgence de l'ADCS ont permis de sauver la vie de centaines de milliers de personnes", indique le rapport d'Agenzia Fides.

Cependant, l'agence de Propaganda Fides indique : "Bien que l'ADCS et les congrégations religieuses soient en mesure de collecter des fonds et de mobiliser des ressources auprès de divers partenaires, le siège actuel de la région a affecté la mise en œuvre de ces programmes et continue de limiter les efforts pour atteindre les personnes les plus nécessiteuses."