Addis Ababa, 15 juillet, 2022 / 10:01 PM
Les dirigeants de l'Eglise, y compris les curés et les responsables des départements de Justice et Paix, ont la responsabilité de s'assurer que les gens reçoivent toutes les communications du Saint Père, y compris les lettres encycliques, a déclaré un prêtre catholique éthiopien qui participe à la 20ème Assemblée plénière de l'Association des Conférences épiscopales membres d'Afrique de l'Est (AMECEA).
Le père Abenet Abebe, directeur national du bureau de la famille, du mariage, du laïcat et de la jeunesse de la Conférence des évêques catholiques d'Éthiopie (CBCE), a déclaré que les prêtres, en particulier, ne devraient pas avoir d'excuse lorsque les personnes dont ils ont la charge pastorale ne reçoivent pas les messages du Saint-Père.
"En tant que bergers, nous sommes censés partager les messages que le Saint-Père transmet à l'Église. Il est de notre devoir de tenir les gens au courant de ce que le Pape dit à travers ses annonces et ses lettres ; si ce n'est pas pour nous-mêmes en tant que pasteurs, alors pour ceux dont nous avons la charge", a déclaré le Père Abenet dans une interview accordée à ACI Afrique le mercredi 13 juillet.
Le Père Abenet a fait ces remarques après qu'il soit apparu que certains membres du clergé et religieux catholiques n'étaient pas au courant de l'existence de l'encyclique Laudato Si' du Pape François, sept ans après sa publication.
Dans une étude menée par les départements Caritas et Justice et Paix de l'AMECEA, il est apparu que 5 % du clergé des pays de l'AMECEA ne connaissait pas l'encyclique du Pape François.
L'étude a cherché à savoir comment la Laudato Si' avait été mise en œuvre dans la région AMECEA, comment la mise en œuvre de la Laudato Si' avait contribué au développement humain intégral, et quels facteurs avaient favorisé ou entravé la mise en œuvre de la Laudato Si'.
Interrogés sur la façon dont ils s'évaluent et évaluent les autres sur la connaissance et la conscience de Laudato Si', environ 10 pour cent du clergé et des religieux de la région ont déclaré qu'ils avaient une très faible connaissance de Laudato Si'.
Dans l'étude, le clergé et les religieux ont déclaré que seuls 15 % des responsables de paroisse connaissaient assez bien Laudato Si', tandis que 47 % avaient une connaissance très limitée du document papal.
Dans l'interview accordée à ACI Afrique, le Père Abenet a déclaré que même si peu de gens, y compris le clergé, aiment lire, les prêtres devraient toujours lire les lettres envoyées par le Saint-Père pour le bien des autres membres de l'Église.
"Peu de gens aiment lire. Mais dans ce cas, nous ne lisons pas pour nous-mêmes. Nous lisons pour diffuser l'information au peuple de Dieu. Et nous ne devons pas nous contenter de lire et de nous taire", a déclaré le prêtre catholique éthiopien.
Il a ajouté : "Une fois que nous avons lu, nous devons chercher toutes les voies possibles pour diffuser l'information, y compris pendant les homélies et les ateliers et séminaires."
Pour tenter d'expliquer pourquoi certains membres du clergé et religieux catholiques de la région AMECEA n'ont pas interagi avec Laudato Si', M. Herbert Makinda, qui a dirigé une équipe de chercheurs qui a travaillé sur l'étude, a déclaré que l'AMECEA est une grande région, notant que certains endroits de la région sont "très éloignés, certains sans connexion Internet pour accéder aux documents."
Mais selon le père Abenet, les prêtres peuvent toujours trouver un moyen de s'assurer que les documents de l'Église universelle atteignent les gens.
Le responsable du CBCE a déclaré : "Là où il y a une volonté, il y a un moyen. Un prêtre vivant dans un endroit éloigné qui n'a pas d'internet peut prévoir de se rendre en ville et d'imprimer des copies du document du Pape pour les apporter aux gens. Cela fait appel à l'initiative personnelle".
Il a déclaré que lorsque le document Laudato Si' a été dévoilé en mai 2015, les dirigeants de l'Église en Éthiopie se sont lancés dans la traduction du document dans la langue locale du pays afin de faciliter un engagement efficace auprès de la population.
En outre, des ateliers et des homélies ont été préparés en fonction du document pour sensibiliser la population qui a ensuite commencé à s'engager dans des activités pratiques telles que la plantation d'arbres pour mettre en œuvre le document du Saint-Père.
Le Père Abenet a raconté que la conservation de l'environnement en Éthiopie a également reçu une impulsion majeure du gouvernement qui a lancé une stratégie visant à planter 5 milliards d'arbres chaque année pour rendre le pays vert.
Le gouvernement, a déclaré le prêtre catholique éthiopien, a également encouragé la plantation d'arbres fruitiers et de jardins potagers pour obtenir une couverture arborée et une source de nourriture.
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