Une entité catholique facilite l'accès à l'éducation de milliers d'apprenants en Somalie

Mogadiscio, 30 juillet, 2022 / 4:06 PM

Plus de 5 500 apprenants des niveaux primaire et secondaire dans les écoles de Somalie bénéficient d'un programme d'éducation, dont Trócaire, l'agence de développement des évêques catholiques d'Irlande, est le fer de lance.

Dans un rapport publié mercredi 27 juillet, les responsables de Trócaire affirment que la sécheresse qui sévit dans ce pays de la corne de l'Afrique a un effet catastrophique sur l'éducation formelle et que la majorité des apprenants ont abandonné leurs études pour subvenir aux besoins de leurs familles respectives.

"Trócaire travaille en Somalie pour faire en sorte que le plus grand nombre possible d'enfants aient les mêmes chances d'accéder à l'éducation", indiquent les responsables de l'organisation caritative irlandaise, qui ajoutent : "Plus de vingt écoles ont été rénovées par Trócaire, au profit de plus de 5 546 élèves des niveaux primaire et secondaire."

Ils précisent que le soutien apporté au programme d'éducation formelle comprend la construction de "nouvelles salles de classe, la fourniture de matériel pédagogique, des kits de dignité pour les filles, des primes mensuelles pour les enseignants, de nouvelles toilettes et installations pour se laver les mains et des systèmes d'eau restaurés".

Dans le rapport du 27 juillet, les responsables de Trócaire se réjouissent du fait que l'éducation se poursuive sans interruption grâce aux structures qui protègent les apprenants des conditions climatiques difficiles résultant de la sécheresse prolongée en Somalie.

L'objectif principal de Trócaire est de s'assurer que les écoles disposent "du matériel d'enseignement et d'apprentissage de base essentiel, conformément au programme scolaire somalien, afin de permettre aux enfants de bien étudier pour leur avenir", indiquent les responsables de l'organisation caritative catholique.

Dans le but de favoriser l'éducation formelle en Somalie, le personnel de Trócaire "engage la communauté à travers des activités de sensibilisation et de mobilisation destinées à encourager les familles et les communautés à envoyer leurs filles et leurs garçons à l'école".

"Trócaire a recruté et formé des animateurs communautaires qui mobilisent désormais les communautés et sensibilisent à la valeur de l'éducation pour encourager les parents à inscrire leurs enfants à l'école", indiquent les responsables de l'organisation caritative catholique irlandaise, ajoutant que "chaque inscription ou réinscription d'un élève est célébrée."

Ils soulignent qu'un "environnement sûr" est primordial pour garantir que la fréquentation scolaire des enfants soit stimulée, en particulier dans la région de Gedo où, selon eux, "l'instabilité est élevée".

"Afin d'encourager la fréquentation, il est absolument essentiel que la protection et la sauvegarde soient de la plus haute priorité afin que les enfants bénéficient d'un environnement sûr, en particulier dans des endroits comme la région de Gedo où l'instabilité est élevée", indiquent les responsables de Trócaire.

Dans leur contribution à la garantie d'un environnement sûr, les responsables de l'entité catholique affirment avoir intégré des mécanismes de protection dans le programme d'éducation.

Ils affirment que "ce travail de protection et de sauvegarde comprend une formation à la protection de l'enfance et au soutien psychosocial (PSS) pour tous les enseignants et les comités d'éducation communautaires."

Dans le rapport du 27 juillet, d'autres mécanismes de protection sont mis en avant, notamment "la création de clubs de filles dans toutes les écoles financées, l'introduction de mécanismes de signalement des cas d'abus et de voies d'orientation vers les services de protection, et la garantie que les écoles sont sûres pour les enfants grâce à des évaluations de sécurité régulières."

La direction de Trócaire souligne que Caritas France, Kindermissionswerk, Misereor, Irish Aid et le public irlandais sont des partenaires clés pour garantir que les "enfants sont maintenant en mesure d'apprendre dans un environnement sûr et peuvent envisager de construire un avenir meilleur."

La direction de Trócaire établit un lien entre la situation de sécheresse actuelle et la situation critique des enfants qui a entraîné des abandons scolaires massifs.

"Plus de 86% de la population somalienne dépend de l'agriculture et de l'élevage pour vivre et la sécheresse et d'autres pressions, comme le conflit et l'impact économique du COVID-19, ont entraîné d'énormes vulnérabilités au sein de la population", indiquent les responsables de Trócaire.

"On estime que 3 millions d'enfants ont abandonné l'école pour aider à soutenir leurs familles", disent-ils, ajoutant que les garçons aident leurs pères à vendre de l'eau dans les camps de déplacés tandis que les filles aident leurs mères à la maison.

"Cette situation est extrêmement préoccupante car la Somalie comptait déjà une très faible proportion d'enfants scolarisés, avec seulement 24 % d'enfants ayant accès à l'éducation formelle", indiquent les responsables.

Ils expliquent : "Ce faible pourcentage est lié au manque d'écoles sûres, au nombre insuffisant d'enseignants formés, au soutien inadéquat du gouvernement et au fait que la sécheresse et le conflit poussent des milliers de personnes à quitter leur foyer."

Dans le rapport du 27 juillet, les responsables de Trócaire regrettent le fait que de nombreux enseignants aient abandonné leur poste en raison de la sécurité de leur emploi et aussi du manque de ressources et d'incitations.

Ils soulignent que Kowsar Mohamed Abukar et Sadaq Osman Hussein font partie des "quelques chanceux" bénéficiaires de l'initiative d'éducation de Trócaire en Somalie et qu'ils aspirent respectivement à devenir pilote et ingénieur civil.

"Kowsar et Sadaq font partie des rares chanceux qui ont la possibilité d'aller à l'école, contrairement aux enfants des camps de déplacés, dont les familles considèrent l'éducation comme une priorité concurrente à la satisfaction de leurs besoins fondamentaux comme la nourriture et l'eau", indiquent les responsables de Trócaire dans le rapport du 27 juillet.