L'Assemblée plénière du SCEAM s'achève par un appel aux acteurs politiques à mettre fin à l'insécurité

Accra, 31 juillet, 2022 / 11:07 PM

Les membres du Symposium des Conférences Episcopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM) ont, dans leur communiqué à l'issue de leur 19ème Assemblée plénière, lancé un appel aux "acteurs et décideurs sociaux et politiques (...) à tout mettre en œuvre" pour mettre fin à l'insécurité sur le continent africain.

Dans leur message du dimanche 31 juillet prononcé à la cathédrale Saint-Esprit de l'archidiocèse d'Accra, les évêques catholiques d'Afrique et de Madagascar ont mis en évidence les facteurs à l'origine d'une "grande insécurité" dans diverses régions d'Afrique.

"Plusieurs régions de notre continent connaissent une grande insécurité due à l'instabilité sociopolitique, à la violence, à la pauvreté économique, à la faiblesse des structures sanitaires, à l'insurrection, au terrorisme, à l'exploitation de la religion à des fins politiques et au manque de respect de l'environnement et de la bonne gouvernance", ont déclaré les membres du SCEAM dans leur message lu par Mgr Gabriel Edoe Kumordji, évêque du diocèse de Keta-Akatsi au Ghana.

Ils ont ajouté : "Ces situations sont des causes d'anxiété pour notre peuple. C'est pourquoi nous envoyons un message à toutes les personnes de bonne volonté pour aider à y mettre fin."

Les évêques catholiques, issus des huit associations régionales du symposium continental, souhaitent que ceux qui ont la responsabilité de gérer les affaires nationales en Afrique travaillent à mettre fin à l'insécurité.

"Les acteurs et décideurs sociaux et politiques ont une lourde responsabilité dans la gestion de nos pays", ont-ils déclaré, ajoutant : "Nous les exhortons à continuer à tout mettre en œuvre pour lutter contre l'insécurité pour nos peuples et nos pays."

"Nous exhortons également les forces étrangères à s'impliquer dans la construction de la paix et de la sécurité sur le continent africain", ont déclaré les membres du SECAM, qui ont invité le peuple de Dieu en Afrique "à être attentif aux situations d'insécurité et à chercher collectivement des solutions au problème."

Ils ont reconnu le "rôle important" de l'Église dans le processus de réalisation de la sécurité en Afrique.

"C'est pourquoi l'Église doit jouer son rôle prophétique, en dénonçant fermement et clairement les situations d'insécurité et leurs causes", ont déclaré les membres du SCEAM lors de la célébration eucharistique marquant la conclusion de leur 19e Assemblée plénière qui s'est tenue sous le thème "Appropriation du SCEAM : Sécurité et migration en Afrique et ses îles".

Ils ont souligné la nécessité pour l'Eglise de "continuer à offrir à tous des raisons d'espérer et de vivre en paix, en collaboration avec les organisations qui travaillent pour la réconciliation, la justice et la paix".

Lors de l'événement du 31 juillet, les membres du SCEAM ont également réfléchi à la situation des migrants en Afrique. Ils ont déclaré : "La migration est un phénomène social normal qui est lié à l'histoire de l'humanité. Elle a un fondement biblique."

"La souffrance des migrants n'est pas liée au fait de la migration en tant que tel, mais la migration peut cependant impliquer des souffrances : abus du statut social des migrants, exploitation, ignorance et 'aporophobie' (peur de la pauvreté)", ont indiqué les membres du SCEAM dans leur message collectif signé par leur président nouvellement élu, Mgr Richard Kuuia Baawobr.

Élu président du SCEAM le 30 juillet dernier, le cardinal désigné ghanéen a pris le relais du cardinal Philippe Ouedraogo qui était à la tête du symposium continental depuis juillet 2019.

Les évêques du SCEAM ont également élu le cardinal Fridolin Ambongo Besungu de l'archidiocèse de Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC) comme premier vice-président, et Mgr Lucio Andrice Muandula du diocèse de Xai Xai au Mozambique comme deuxième vice-président.

Les évêques du SCEAM proviennent de huit associations régionales, dont l'Association des conférences épiscopales d'Afrique centrale (ACEAC), l'Association des conférences épiscopales membres d'Afrique de l'Est (AMECEA), l'Association des conférences épiscopales de la région d'Afrique centrale (ACERAC) et les Conférences épiscopales régionales d'Afrique de l'Ouest (RECOWA/CERAO).

Les autres associations régionales sont l'Assemblée de la Hiérarchie Catholique d'Egypte (AHCE), les Conférences Episcopales Régionales d'Afrique du Nord (CERNA), Madagascar et les Conférences Episcopales de l'Océan Indien (CEDOI), et la Réunion Inter-Régionale des Evêques d'Afrique Australe (IMBISA).

Dans leur message lu à la cathédrale Saint-Esprit de l'archidiocèse d'Accra le 31 juillet, les évêques du SCEAM ont exhorté les dirigeants politiques et les autres parties prenantes concernées dans les pays africains " à mettre en place les structures et les conditions qui découragent la migration irrégulière : bonne gouvernance, opportunités d'emploi, sécurité multiforme, inclusion politique et sociale, promotion de la justice sociale ".

"Nous exhortons les pays de transit et d'accueil à respecter les droits et la dignité humaine des migrants", ont-ils ajouté.

(L'histoire continue ci-dessous)

S'adressant à ceux qui ont l'intention d'émigrer d'Afrique, en particulier les jeunes qui, selon eux, cherchent à exercer leur droit d'émigrer, les évêques catholiques d'Afrique les ont exhortés "à le faire d'une manière administrativement acceptable et en pleine connaissance des défis qui les attendent."

"Nous encourageons nos jeunes à ne pas perdre espoir et à s'accrocher à Dieu à travers une vie de sainteté", ont-ils ajouté.

Les évêques du SCEAM ont appelé les communautés chrétiennes "à développer une pastorale active de la migration qui peut se décliner en quatre étapes d'actions : accueillir, protéger, promouvoir et intégrer."

"Nous souhaitons exprimer notre douleur de voir nos jeunes quitter nos pays, sachant qu'ils vont souffrir et peut-être perdre la vie, et nous déplorons notre incapacité à les empêcher de partir", ont déclaré les évêques catholiques d'Afrique dans leur message collectif, que Mgr Kumordji, du diocèse de Keta-Akatsi, a lu le 31 juillet.

Réfléchissant sur l'Église en synodalité, les évêques catholiques d'Afrique ont renouvelé leur engagement " à promouvoir le dialogue interreligieux et l'œcuménisme ".

"Ce processus de synodalité a déjà commencé au niveau des communautés chrétiennes de base, des paroisses, des diocèses, des nations et des régions", ont déclaré les évêques du SCEAM, avant de poursuivre : "Nous entrons maintenant dans la phase continentale dont l'assemblée sera célébrée au mois de mars 2023."

Ils ont invité tout le peuple de Dieu en Afrique "à soutenir ce dynamisme et à le faire sien par la prière et le style de vie."

En favorisant l'esprit de synodalité, les évêques catholiques d'Afrique ont exhorté le peuple de Dieu sur le continent "à écouter le cri des pauvres et le cri de la terre en prenant soin de l'environnement, en luttant contre le changement climatique et en promouvant la justice sociale pour les nécessiteux et les pauvres."

Dans leur réflexion sur la propriété du SCEAM, les évêques catholiques d'Afrique ont déclaré : "Il est urgent que le SCEAM qui est notre organe continental pour l'exercice de l'évangélisation s'efforce par un engagement concret de tous ses membres d'être financièrement et matériellement autosuffisant."

"Nous, vos pasteurs, nous engageons à soutenir désormais pleinement la mission du SCEAM et vous exhortons à vous identifier à lui afin de le rendre plus dynamique et fonctionnel dans l'exécution de sa mission d'évangélisation", ont-ils encore dit.

Ils ont ajouté : "Nous savons que le vrai missionnaire est le saint. Nous, vos pasteurs, renouvelons donc notre engagement à mener à bien cette mission que le Christ nous a confiée."

Les évêques catholiques d'Afrique ont également exprimé leurs engagements à "s'engager dans le monde des médias à travers les moyens traditionnels, modernes et sociaux de communication et les nouvelles découvertes de l'ère numérique."

"Nous intensifierons la formation éthique et technique des professionnels et des praticiens de la communication de l'Église tout en nous engageant avec les philosophies et les idéologies qui sous-tendent les institutions, la pratique et l'expertise des médias contemporains afin de contribuer à en faire des agents de communion, de réconciliation et de paix", ont déclaré les évêques du SCEAM le 31 juillet.