Juba, 09 août, 2022 / 9:23 PM
Un prêtre catholique du Soudan du Sud a souligné la nécessité d'engager les jeunes de cette nation d'Afrique centrale et orientale "dans des activités productives" afin de relever le défi de la violence dans le pays.
Dans une interview accordée à ACI Afrique, le père Charles Mbikoyo a déclaré : "Nous devons soutenir nos jeunes qui sont sans emploi, car si nous les soutenons, ils ne se concentreront pas sur la violence et les conflits dans nos communautés, car ils sont occupés et c'est une façon d'apporter la paix."
"Nous devons engager nos jeunes dans ce qui peut les aider dans des activités productives comme la formation professionnelle, une bonne éducation et la création d'emplois", a déclaré le père Mbikoyo lors de l'interview du 4 août.
Le membre du clergé du diocèse catholique sud-soudanais de Tombura-Yambio (CDTY), qui supervise l'Organisation catholique pour le développement et la paix (CODEP), qui est l'aile sociale du diocèse sud-soudanais, a regretté le fait que les jeunes impliqués dans la violence n'aient rien "à quoi consacrer du temps".
"Si vous pouvez voir la violence et les conflits qui ont lieu au Soudan du Sud, la majorité de ces personnes sont des jeunes parce qu'ils n'ont rien à faire ou à quoi passer du temps", a-t-il déclaré à ACI Afrique.
Le prêtre du Soudan du Sud a déploré : "Actuellement, il y a des gangs de jeunes dans tout le pays à cause du chômage. Si nous gardons ces jeunes occupés, nos communautés ou nos sociétés n'auront peut-être aucun problème en ce qui concerne la paix."
En avril, l'évêque auxiliaire de l'archidiocèse de Juba au Soudan du Sud a appelé le gouvernement à travailler à la mise en œuvre de lois et de politiques appropriées qui contribueront à mettre fin au chômage massif des jeunes dans la nation d'Afrique centrale et orientale.
"Le gouvernement devrait mettre en œuvre des lois et des politiques appropriées pour réglementer l'emploi afin de mettre un terme au chômage des jeunes dans le pays", a déclaré l'évêque Santo Loku Pio Doggale lors de la 13e cérémonie de remise des diplômes du centre de développement professionnel et communautaire St-Vincent-de-Paul à Juba le 28 avril.
L'évêque Loku a ajouté : "Le gouvernement doit créer des lois et des ordres indiquant que chaque citoyen doit faire certaines choses dans un domaine de travail différent."
Dans l'interview du 4 août avec ACI Afrique, le père Mbikoyo a proposé des moyens d'engager les jeunes dans la plus jeune nation du monde, en disant : "Nous devons garder nos jeunes occupés en créant des emplois pour eux en construisant des industries dans le pays."
"Il faut accorder beaucoup d'attention à la demande des jeunes, car ce sont eux qui succéderont aux anciens lorsque leur heure sera venue", a déclaré le directeur du CODEP, l'aile sociale du CDTY, et a ajouté : "Nous n'avons pas besoin d'autonomiser les jeunes pour des emplois de col blanc, mais pour des emplois pratiques afin qu'ils puissent créer des emplois pour eux-mêmes."
Le père Mbikoyo a également proposé la création de centres de formation professionnelle supplémentaires dans le pays qui a obtenu son indépendance du Soudan en juillet 2011.
Il a poursuivi en disant : "Mon conseil au gouvernement, aux investisseurs et à l'organisation est que si nous voulons réduire le problème de l'emploi pour nos jeunes, construisons des industries car cela créera des opportunités d'emploi pour nos jeunes."
"J'appelle les investisseurs à venir dans ce pays pour construire des industries, pour créer des emplois pour les jeunes, en particulier dans le domaine de l'agriculture, car si nous les laissons sans emploi, ils obtiendront ce qu'ils veulent et pourraient commencer à adopter de mauvais comportements", a déclaré le père Mbikoyo, ajoutant : "Un esprit oisif est l'atelier du diable."
Le membre du clergé du CDTY a appelé les organisations internationales et nationales à "travailler main dans la main pour faire avancer ce pays en termes de développement, car lorsque nous sommes divisés, nous n'atteignons pas notre objectif".
"En tant qu'organisations, nous n'avons qu'un seul objectif, celui d'apporter le développement à notre peuple pour qu'il se sente comme un être humain", a déclaré le père Mbikoyo à ACI Afrique le 4 août.
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