Le Pape François le jour de l'Assomption : "Est-ce que je crois qu'aimer c'est régner, et servir c'est pouvoir ?"

Cité du Vatican, 15 août, 2022 / 7:20 PM

En réfléchissant à la Visitation lors de son discours à l'Angélus lundi, le Pape François a évoqué l'élévation au ciel de l'humble servante du Seigneur, et comment cette attitude doit se répéter dans nos vies.

Dans le Magnificat, Marie entend "nous dire ... que Dieu, à travers elle, a inauguré un tournant historique, il a définitivement établi un nouvel ordre des choses. Elle, petite et humble, a été élevée et - nous le célébrons aujourd'hui - portée à la gloire du Ciel, tandis que les puissants de ce monde sont destinés à rester les mains vides", a déclaré le pape le 15 août sur la place Saint-Pierre pour la fête de l'Assomption.

"Regardons-nous, et demandons-nous : ce renversement prophétique annoncé par Marie affectera-t-il ma vie ? Est-ce que je crois qu'aimer, c'est régner, et que servir, c'est pouvoir ? ".

Le pape François poursuit : "Est-ce que je crois que le but de ma vie est le Ciel, c'est le paradis ? Pour bien la passer ici. Ou bien est-ce que je me préoccupe uniquement des choses mondaines, matérielles ? Encore une fois, en observant les événements du monde, est-ce que je me laisse piéger par le pessimisme ou, comme la Vierge, est-ce que je suis capable de discerner l'œuvre de Dieu qui, par la douceur et la petitesse, accomplit de grandes choses ?"

Le Magnificat, a-t-il dit, est le "cantique de l'espérance". Il a réfléchi à la description du Seigneur qui "a fait descendre les puissants de leurs trônes, et a élevé les humbles."

"En écoutant ces paroles, nous pourrions nous demander : la Vierge n'exagère-t-elle pas un peu, peut-être, en décrivant un monde qui n'existe pas ? En effet, ce qu'elle dit ne semble pas correspondre à la réalité ; tandis qu'elle parle, les puissants de l'époque n'ont pas été abattus : le redoutable Hérode, par exemple, est toujours fermement installé sur son trône. Et les pauvres et les affamés le restent, tandis que les riches continuent à prospérer".

Mais le sens du cantique de la Sainte Vierge n'est pas une description historique, mais une prophétie, a déclaré le pape.

Dans la parabole de l'homme riche et de Lazare, Dives se retrouve "les mains vides" après sa mort, a-t-il réfléchi.

"La Vierge (...) annonce un changement radical, un bouleversement des valeurs. Alors qu'elle parle avec Élisabeth, qui porte Jésus dans son sein, elle anticipe ce que dira son Fils, lorsqu'il proclamera bénis les pauvres et les humbles, et mettra en garde les riches et ceux qui se fondent sur leur propre suffisance."

"La Vierge prophétise donc avec ce cantique, avec cette prière : elle prophétise que ce ne sera pas le pouvoir, le succès et l'argent qui prévaudront, mais plutôt le service, l'humilité et l'amour. Et en la regardant, dans la gloire, nous comprenons que le vrai pouvoir est le service - ne l'oublions pas : le vrai pouvoir est le service - et que régner signifie aimer. Et que c'est là le chemin du Ciel".

Dans le Magnificat, Marie "chante l'espérance et ravive l'espérance en nous. Marie chante aujourd'hui l'espérance et ravive l'espérance en nous : en elle, nous voyons la destination de notre voyage", a déclaré le pape François.

"Elle est la première créature qui, de tout son être, corps et âme, franchit victorieusement la ligne d'arrivée du Ciel. Elle nous montre que le Ciel est à portée de main".

Il a affirmé que le ciel est atteignable "si nous aussi ne cédons pas au péché, si nous louons Dieu dans l'humilité et servons les autres avec générosité. Ne cédez pas au péché".

Dieu est proche de nous, avec compassion et tendresse, a-t-il ajouté.

"Notre Mère nous prend par la main, elle nous accompagne vers la gloire, elle nous invite à nous réjouir en pensant au ciel", a-t-il conclu. "Bénissons Marie par notre prière, et demandons-lui d'être capable d'entrevoir le Ciel sur la terre".