" Abattre les murs de la haine, de la violence... construire des ponts d'amour " : Cardinal au Burkina Faso

Afrique de l'Ouest, 16 août, 2022 / 10:00 PM

Le cardinal du Burkina Faso a appelé le peuple de Dieu dans la nation ouest-africaine à "briser les murs de la haine, de la violence" et à construire des ponts d'amour.

Dans son homélie au cours de la célébration eucharistique marquant le 27e pèlerinage archidiocésain au sanctuaire de Notre-Dame de Yagma, le lundi 15 août, le cardinal Philippe Ouédraogo a déclaré : "Les religions n'incitent jamais à la guerre, ne sollicitent pas les sentiments de haine, d'hostilité, d'extrémisme, ni n'invitent à la violence ou au bain de sang."

"Ces malheurs sont le fruit de la déviation des enseignements religieux, de l'utilisation politique des religions et aussi des interprétations de groupes d'hommes de religion qui ont abusé - à certaines phases de l'histoire - de l'influence du sentiment religieux sur le cœur des hommes pour les amener à accomplir ce qui n'a rien à voir avec la vérité de la religion, à des fins politiques et économiques mondaines et aveugles", a déclaré le cardinal Ouédraogo.

Et de poursuivre : "Nous devons accepter de tout mettre en œuvre pour abattre les murs de la haine, de l'hostilité, de l'incompréhension, de l'extrémisme, de la violence... et construire des ponts de compréhension, de respect mutuel, de tolérance, de fraternité et d'amour."

S'adressant à près de 20 000 pèlerins réunis pour l'événement marqué par la solennité de l'Assomption de la Vierge Marie, le cardinal Ouédraogo a en outre déclaré : "La paix est un don de Dieu et le fruit des efforts humains. Persévérons dans la prière, individuellement, en famille et en communauté."

"Chaque jour, à chaque célébration eucharistique, reprenons la prière pour la paix. Et pour donner des ailes à notre prière, nous devons la prolonger par des gestes de solidarité et de partage", a déclaré l'ancien président immédiat du Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM).

Il a poursuivi : "Tout ce que nous sommes et tout ce que nous avons sont des dons de Dieu et nous devons partager avec nos frères et sœurs dans le besoin."

Le cardinal de 77 ans a lancé un appel à la solidarité avec les près de 2 millions de personnes déplacées au Burkina Faso, déclarant : "Nos frères et sœurs déplacés vivent dans la pauvreté et dans des situations précaires."

"Chaque paroisse, mouvement, association ou groupe spirituel ou apostolique est invité à intensifier la prière pour la réconciliation, la justice et la paix, et à prendre des initiatives de solidarité", a déclaré le cardinal burkinabé dans son homélie du 15 août.

Il a également réfléchi à la conclusion de l'Année de la famille proposée par le pape François et "vécue tout au long de l'année dans notre Église locale", affirmant que la famille est "l'avenir de l'Église et de l'humanité. Nous devons donc en prendre grand soin, et la défendre."

"Ne laissez pas la famille être polluée par les poisons de l'égoïsme, de l'individualisme, de la culture de l'indifférence, de la mort (avortement, euthanasie...)", a déclaré le cardinal Ouédraogo, avant d'ajouter : "Cultivez plutôt l'hospitalité et l'esprit de service et de pardon."

Il a appelé le peuple de Dieu de la nation ouest-africaine à s'engager "pour la réconciliation, la justice et la cohésion sociale, gages d'une paix véritable et durable."

"Prions sans cesse pour la paix, la réconciliation et la justice, pour la conversion des forces du mal ; pour les personnes déplacées à l'intérieur du pays ; sans oublier nos frères et sœurs qui ont été enlevés et retenus en otage ! Nous plaidons pour leur libération", a imploré le cardinal Ouédraogo.

Il a ajouté : "Par l'intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l'Église et Mère de l'humanité, et de Saint Joseph Protecteur de l'Église, que nos familles soient bénies et deviennent de véritables communautés de vie et d'amour."