Gulu, 12 septembre, 2022 / 10:17 PM
La dynamique entourant le "crime odieux" de la traite des êtres humains en Ouganda ne peut être traitée par une seule entité, a déclaré le président de la Conférence épiscopale d'Ouganda (UEC), Mgr Joseph Antony Zziwa.
Dans son discours d'ouverture prononcé le 9 septembre à l'occasion de la prière nationale sur la traite des êtres humains sur le terrain de l'indépendance de Kololo, dans l'archidiocèse de Kampala, Mgr Zziwa a condamné la pratique de la traite des êtres humains en la décrivant comme un "commerce maléfique".
"Étant donné la complexité de ce commerce maléfique, aucun individu, aucune organisation ni aucun gouvernement ne peut à lui seul venir à bout de la traite des êtres humains qui prive nos frères et sœurs de leur dignité et de leur liberté", a déclaré le président de l'UEC dans son message lu par Mgr John Baptist Odama, de l'archidiocèse de Gulu en Ouganda.
L'Ordinaire du lieu du diocèse ougandais de Kiyinda-Mityana a souligné la nécessité de synergies pour relever le défi de la traite des êtres humains, en déclarant : "Nous devons donc nous donner la main pour lutter contre ce fléau à tous les niveaux de notre société, de l'individu à la famille, en passant par le local, le national et l'international".
L'évêque ougandais a reconnu avec satisfaction l'initiative de prière nationale comme un événement qui vise à encourager non seulement le gouvernement, mais aussi les chefs religieux et d'autres groupes à prendre une action unanime contre "l'horreur de la traite des êtres humains".
"Il n'y a pas de véritable chef religieux qui ne dénoncerait pas l'horreur de la traite des êtres humains qui a lieu dans notre pays, qui affecte notre peuple et porte atteinte à sa dignité et à ses droits", a déclaré Mgr Zziwa.
L'événement de prière national vise également à "appeler à la conversion des auteurs de ce crime odieux", a déclaré l'évêque catholique de 66 ans en référence à la traite des êtres humains.
Concentrant son attention sur l'Ouganda, Mgr Zziwa a regretté le fait que "nous n'avons pas été à la hauteur contre ce fléau". Des enfants âgés d'à peine sept ans sont exploités dans le travail forcé, l'exploitation minière, la mendicité, l'élevage et l'agriculture. Des filles et des garçons sont également exploités dans la prostitution."
"Les jeunes filles et les femmes sont ciblées pour le trafic sexuel interne", a déclaré l'évêque catholique qui a commencé son ministère épiscopal en mars 2002 en tant qu'évêque coadjuteur du diocèse de Kiyinda-Mityana, et a ajouté : "La plupart des victimes du trafic interne sont des Ougandais."
En Ouganda, a-t-il poursuivi, "les jeunes garçons et les jeunes filles sont les plus vulnérables à la traite interne, tandis que les jeunes femmes sont plus vulnérables à la traite transnationale, cherchant généralement un emploi de domestique au Moyen-Orient et dans d'autres pays."
"C'est une tragédie qu'en ce siècle, malgré les progrès du développement humain et de la civilisation, les êtres humains utilisent et échangent encore leurs semblables pour des gains monétaires par le biais du prélèvement d'organes, de la main-d'œuvre bon marché, de l'exploitation sexuelle, comme s'ils étaient des biens meubles à acheter et à payer", a déploré le président de l'UEC.
Selon lui, la cruauté associée à la traite des êtres humains équivaut à "l'ancienne forme d'esclavage", qu'il a qualifiée de "déshumanisante".
"La victime est manipulée pour croire que la vie est meilleure de l'autre côté, mais une fois qu'elle est sous le pouvoir et le contrôle du trafiquant, la victime n'a pas d'autre choix que de se soumettre aux dictats du maître ou de la maîtresse", a déclaré Mgr Zziwa dans son message du 9 septembre lu par Mgr Odama.
Il a comparé les trafiquants d'êtres humains aux frères et sœurs de Joseph dans le livre de la Genèse, affirmant que les victimes des trafiquants d'êtres humains sont, "dans la plupart des cas", connues de leurs victimes.
"Ces victimes sont nos frères et sœurs que nous connaissons et que nous ne connaissons pas", a déclaré l'évêque qui est à la tête du diocèse de Kiyinda-Mityana depuis octobre 2004, et il a ajouté : "En outre, dans la plupart des cas, les trafiquants sont des personnes connues des victimes : parents, amis ou associés."
Dans son message du 9 septembre, Mgr Zziwa a identifié "l'idolâtrie de la richesse et des richesses" comme un facteur de la traite des êtres humains. Il a déclaré : "Il ne fait aucun doute que l'idolâtrie de la richesse et des richesses contribue de manière significative à ce commerce inhumain qui attire d'énormes sommes de profits illicites."
Il a ajouté : "Cette situation est encore compliquée par le chômage endémique, la pauvreté et notre système éducatif qui produit des chercheurs d'emploi au lieu de créateurs d'emploi."
Il a poursuivi : "Nos jeunes, qui sont constamment à la recherche d'opportunités de travail à l'étranger et dans les villes, finissent parfois par satisfaire la demande d'organes corporels, la demande de main-d'œuvre bon marché et la demande de services sexuels commerciaux."
Le président de l'UEC a souligné la nécessité pour "tous les responsables" du pays d'Afrique de l'Est de s'attaquer aux causes sous-jacentes de la traite des êtres humains "afin de réduire le niveau élevé de vulnérabilité des citoyens."
Dans son message vidéo qui a été publié le 8 février, le pape François a déclaré que la souffrance causée par la traite des êtres humains est "une blessure ouverte sur le corps du Christ".
"La traite des êtres humains est une violence. La violence subie par chaque femme et chaque fille est une blessure ouverte sur le corps du Christ, sur le corps de toute l'humanité ; c'est une blessure profonde qui affecte chacun d'entre nous aussi", a déclaré le Saint-Père.
Dans le message vidéo, le pape François a condamné à la fois la traite des travailleurs et le trafic sexuel, qui, selon lui, relègue les femmes et les filles à des "dispensateurs de plaisir" et "propose encore une fois un modèle de relations marqué par le pouvoir du sexe masculin sur le sexe féminin."
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