Le pape François dit que ses pensées vont à l'Ukraine déchirée par la guerre en cette fête de la Sainte-Croix

Cité du Vatican, 14 septembre, 2022 / 7:26 PM

Le pape François a déclaré que ses pensées vont à l'Ukraine en cette fête de l'Exaltation de la Sainte-Croix.

S'exprimant lors d'une grande messe en plein air dans la capitale du Kazakhstan, Nur-Sultan, le 14 septembre, le pape a dit qu'il pensait à "toutes les régions de notre monde déchirées par la guerre, en particulier à la bien-aimée Ukraine".

"Puissions-nous ne jamais nous habituer à la guerre, ou nous résigner à son caractère inévitable. Venons au secours de ceux qui souffrent et insistons pour que de véritables efforts soient faits pour parvenir à la paix", a déclaré le pape.

"Que doit-il encore se passer, et combien de morts faudra-t-il encore, avant que le conflit ne cède la place au dialogue pour le bien des personnes, des nations et de l'humanité tout entière ?"

Le pape François a insisté sur le fait que "la seule façon d'arriver à la paix est le dialogue", un thème qu'il a repris dans nombre de ses discours au septième congrès des chefs des religions mondiales et traditionnelles au Kazakhstan cette semaine.

Le pape a également exprimé son inquiétude face à une nouvelle flambée de tensions dans la région du Caucase et a demandé aux gens de prier pour que la paix prévale dans les territoires contestés.

"Que le monde apprenne à construire la paix en limitant la course aux armements et en convertissant les énormes sommes dépensées pour la guerre en aide concrète aux peuples", a-t-il déclaré.

Dans son homélie de la messe, le pape François a expliqué que la fête annuelle de l'Exaltation de la Sainte-Croix célébrait comment "Jésus a pris sur lui tout notre péché et le mal de notre monde et les a vaincus par son amour."

Les évêques catholiques romains d'Ukraine ont déclaré que 2022 serait l'année de la Sainte-Croix. Et le conseil des évêques européens a appelé à "l'adoration eucharistique dans toutes les églises d'Europe" pour prier pour la paix en Ukraine lors de cette fête.

"Frères et sœurs, voici le chemin, le chemin de notre salut, de notre renaissance et de notre résurrection : contempler Jésus crucifié. ... Car de la croix du Christ, nous apprenons l'amour, et non la haine ; la compassion, et non l'indifférence ; le pardon, et non la vengeance", a-t-il déclaré.
"Les bras tendus de Jésus sont l'étreinte de l'amour tendre avec lequel Dieu souhaite nous embrasser".

Le Kazakhstan est un pays majoritairement musulman qui abrite une minorité ethniquement diverse de catholiques - dont le nombre est estimé à 250 000 au total. La plupart des catholiques du Kazakhstan sont de rite latin, mais il existe également une minorité de rite oriental d'environ 3 000 personnes. Saint Jean-Paul II a visité le pays en 2001 et a reçu un accueil enthousiaste.

Le pape François est arrivé sur le site de l'exposition dans une papamobile en pick-up, saluant la foule de plusieurs milliers de personnes.

Il a appelé la foule à se rappeler qu'être chrétien signifie "vivre sans venin : ne pas se mordre les uns les autres, ne pas se plaindre, blâmer et médire, ne pas diffuser le mal, ne pas polluer la terre avec le péché et la méfiance qui viennent du malin."

Il a déclaré : "Nous sommes renés du côté transpercé de Jésus crucifié. Puissions-nous être libérés du poison de la mort, et prions pour que, par la grâce de Dieu, nous puissions devenir toujours plus pleinement chrétiens : des témoins joyeux de la vie nouvelle, de l'amour et de la paix."

Les habitants du Kazakhstan ont probablement été évangélisés pour la première fois par des missionnaires franciscains au 13e siècle. La population catholique a augmenté grâce aux déportations de croyants de toute l'Union soviétique. Les croyants religieux ont été activement persécutés lorsque le pays faisait partie de l'Union soviétique ; aujourd'hui, c'est un État officiellement laïque où la liberté de religion est tolérée.

Le pape François a rappelé la "violence et la persécution athée" que les chrétiens du Kazakhstan ont endurées. Il a déclaré que Dieu, en réponse à la propagation du mal dans le monde, "nous a donné Jésus."

Il a ajouté : "Face à notre misère, Dieu nous donne un nouvel horizon : si nous gardons le regard fixé sur Jésus, l'aiguillon du mal ne peut plus l'emporter sur nous, car sur la croix, il a pris sur lui le venin du péché et de la mort, et a écrasé leur pouvoir destructeur."