Juba, 28 février, 2020 / 8:32 AM
Quelques jours après que les dirigeants rivaux du Soudan du Sud aient formé un gouvernement de coalition de transition pour mettre fin à des années de rivalité politique et de conflit, l'Ordinaire du Lieu du diocèse de Yei, dans le pays, a appelé les dirigeants du gouvernement de coalition à faire preuve d'un esprit de service et a exhorté les dirigeants de ce pays d'Afrique de l'Est à œuvrer en faveur de la paix tant attendue.
"Tout le monde, même les enfants, pleurent pour la paix. Nous en avons assez de la guerre et maintenant tout ce que nous voulons, c'est la paix. S'il vous plaît, ne nous renvoyez pas à la guerre", a déclaré l'évêque du diocèse de Yei, Erkolano Lodu Tombe, lors d'une interview avec ACI Afrique, mercredi 26 février.
Le vendredi 21 février, le président Salva Kiir a dissous son gouvernement, ouvrant ainsi la voie à la formation, le 22 février, du gouvernement de coalition tant attendu, qui avait été reporté à deux reprises.
Faisant référence à la modalité de partage du pouvoir envisagée dans l'Accord revitalisé sur la résolution du conflit au Sud-Soudan (R-ARCSS), l'évêque Tombe a noté que "la priorité (du gouvernement) devrait être de maintenir la paix et non de rechercher des positions de pouvoir par avidité pour des gains matériels. Le gouvernement doit se tourner vers les besoins des gens qui en ont assez de la guerre".
Il a ajouté : "J'espère que les partis de ce gouvernement en ont tout autant marre de la guerre".
Selon l'évêque Tombe, ce que les gens espèrent, c'est "un gouvernement au service de la population, caractérisé par la paix et la sécurité et l'ouverture des routes afin que les citoyens retournent dans leurs villages pour reconstruire leurs structures brisées dans les maisons ancestrales".
Plaidant pour une liberté civile sur leur territoire, le prélat a déclaré qu'il est nécessaire que les Sud-Soudanais puissent vivre dans leurs villages sans militaires "les barrages routiers et la police devraient être les responsables, l'armée retourne à la caserne, protégeant simplement les frontières du pays comme avant".
La plus jeune nation du monde a sombré dans la guerre civile en décembre 2013, lorsque les partisans du président Kiir et le chef de l'opposition Riek Machar se sont affrontés dans la ville administrative, deux ans seulement après avoir obtenu une indépendance longtemps attendue du Soudan.
Les tentatives de la communauté internationale pour instaurer une paix durable ont échoué, notamment un accord qui a vu Machar revenir dans le pays en tant que vice-président en 2016, pour ensuite fuir le pays au milieu de conflits répétés.
Alors que le pays attend le cabinet complet formé envisagé dans le R-ARCSS, l'évêque souhaite voir des ministres ayant le peuple à cœur.
"Les personnalités que les gens veulent voir au gouvernement sont celles qui ont le peuple dans leur cœur et non des positions", a partagé et ajouté le prélat du Soudan du Sud, "Si les gens qui travaillent au gouvernement se concentrent sur la position parce que dans la position il y a de l'argent, ce ne sont pas les personnalités".
Le chef religieux a exprimé des inquiétudes au sujet des personnes qui arrivent au gouvernement avec le désir de s'enrichir matériellement au lieu d'être orientées vers le service.
Entre-temps, l'archevêque catholique de l'archidiocèse de Khartoum au Soudan a exhorté les fidèles du Sud-Soudan à coopérer et à éviter les problèmes tribaux dans le pays.
La radio Voix de l'espoir a cité l'archevêque Michael Didi, de la cathédrale Sainte-Marie de Wau, qui a appelé les chrétiens du Sud-Soudan à éviter les conflits "au nom de la paix et de la stabilité dans le pays".
"Il est obligatoire d'avoir un développement plus large pour les communautés du Soudan du Sud ", a souligné l'archevêque Didi dimanche lors de l'ordination de nouveaux diacres à la paroisse St. Mary dans le diocèse de Wau.
Il a ajouté : "La coopération aide les gens à développer leur vie et à créer un esprit de coexistence pacifique au sein des communautés".
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