Niamey, 08 octobre, 2022 / 10:47 PM
Depuis plus d'une décennie, les missionnaires au Niger ne parviennent pas à atteindre les différents membres des communautés catholiques de ce pays d'Afrique occidentale en raison de l'insécurité.
Dans un rapport publié mercredi 5 octobre par le service d'information de Propaganda Fide, Agenzia Fides, le père Rafael Casamayor, membre de la Société des Missions Africaines (SMA), affirme que les missionnaires n'ont pas pu, depuis longtemps, atteindre de nombreux endroits du pays pour fournir une assistance pastorale aux communautés catholiques.
"Nous, les missionnaires occidentaux, ne pouvons pas quitter les pays dans lesquels nous vivons sans être accompagnés d'une escorte de policiers armés dans leurs voitures, sans aucune discrétion", déclare le père Rafael qui sert dans la mission catholique de Dosso située au sud-est de Niamey, la capitale du Niger.
Selon le rapport de l'Agenzia Fides, les communautés catholiques du Niger sont "dispersées" et leurs responsables pastoraux ne peuvent pas les atteindre.
"Les missionnaires ne peuvent pas entrer dans la ville, visiter les communautés chrétiennes dispersées, qui ont commencé leur voyage il y a quelques années et dont on ne sait rien, si elles continuent à se réunir, si elles prient, si elles sont encore en vie", a rapporté Agenzia Fides.
Le service d'information de Propaganda Fides note que depuis plus de dix ans, la population du Sahel, qui comprend le Niger, vit dans une situation extrêmement délicate en raison de la présence de mouvements radicaux proches d'Al-Qaïda.
Les mouvements terroristes, rapporte l'Agenzia Fides, ont créé "une grande insécurité et une grande peur dans toute la région."
"Il y a actuellement au Niger plusieurs centaines de milliers de personnes déplacées qui ont dû quitter leurs maisons, leurs champs et leurs villages pour se réfugier dans les bidonvilles de différentes villes. La peur et la méfiance sont apparues dans la société et il y a une grande incertitude parmi les petites communautés chrétiennes dans ce pays musulman", rapporte l'agence d'information.
Dans le rapport du 5 octobre, le père Rafael raconte une conversation qu'il a eue avec un catéchiste sur la situation des chrétiens dans la nation ouest-africaine.
Il raconte : "Un jour, le catéchiste m'a dit : "Mon père, vous ne pouvez pas venir dans nos villes aujourd'hui. La situation est devenue très compliquée. Chaque jour, nous voyons des jeunes sur d'énormes motos qui vont et viennent du Nigeria, des djihadistes, des chargements de drogue et qui sait quoi d'autre."
Le conflit perpétré par Boko Haram et les groupes affiliés au Niger aurait déplacé plus de 350 ménages, soit 2 520 personnes originaires de plusieurs villages, dont plus de 1 150 enfants âgés de 0 à 17 ans.
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué qu'en août 2022, le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du Niger était stupéfiant, avec une population de 347 648 personnes déplacées dans tout le pays.
La Commission des Nations Unies a également indiqué qu'en août 2022, le nombre de demandeurs d'asile au Niger était de 294 467.
La plupart d'entre eux, au nombre de 203 565, viennent du Nigeria, qui est également ravagé par les militants islamistes. D'autres viennent du Mali et d'autres régions non précisées.
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