Ils sont morts en priant pour les autres : Deux prêtres catholiques martyrisés par les nazis béatifiés en Italie

Cité du Vatican, 17 octobre, 2022 / 2:31 AM

Deux prêtres catholiques tués par les nazis alors qu'ils s'occupaient des mourants lors du massacre de Boves ont été béatifiés comme martyrs dimanche dans le nord de l'Italie.

Face à un grave danger, le père Giuseppe Bernardi et le père Mario Ghibaudo "n'ont pas abandonné le troupeau qui leur était confié, mais sont restés proches avec la bénédiction et le réconfort de Dieu jusqu'à verser leur sang", indique le décret papal lu lors de leur messe de béatification le 16 octobre.

Le pape François a fait l'éloge des deux prêtres dans son discours de l'Angélus et a prié pour que leur exemple puisse "faire naître chez les prêtres le désir d'être des pasteurs selon le cœur du Christ, toujours aux côtés de leur peuple".

Le bienheureux Mario Ghibaudo
Le père Ghibaudo, âgé de 20 ans, s'est confessé et a offert la messe à Boves, en Italie, le matin du 19 septembre 1943. Quelques heures plus tard, il s'est retrouvé en train de se précipiter pour aider des orphelins à s'échapper vers la campagne alors que les soldats allemands brûlaient 350 bâtiments dans cette ville de montagne italienne située au sud de Turin.

Le jeune prêtre est retourné dans la ville pour conserver les saintes Hosties consacrées, offrant l'absolution aux personnes qu'il rencontrait. Alors qu'il s'approchait d'un homme qui avait reçu une balle à l'arrière de la tête pour lui donner l'absolution "in articulo mortis", le prêtre a lui-même été touché par une mitrailleuse. Un soldat a ensuite piétiné le visage du prêtre avec ses bottes et l'a poignardé, le tuant trois mois seulement après son ordination sacerdotale.

Le père Ghibaudo est décédé alors qu'il exerçait son ministère de prêtre, répondant ainsi à l'appel qu'il avait ressenti lorsqu'il avait reçu sa première communion et qu'il avait ensuite écrit à ce sujet lorsqu'il était lycéen : "Devenir prêtre, vivre en tant que prêtre, mourir en tant que prêtre : telle est la synthèse des espoirs les plus chers que je conçois pour ma vie."

Le bienheureux Giuseppe Bernardi
Après la reddition de l'Italie aux Alliés en septembre 1943, deux soldats allemands sont capturés alors que des affrontements armés éclatent dans les montagnes de Boves entre des soldats nazis et un groupe de partisans italiens. Le commandant allemand Joseph Peiper menaça de détruire Boves si les deux soldats n'étaient pas libérés.

En tant que prêtre de la paroisse de Boves, le père Bernardi a été appelé à servir de médiateur avec Antonio Vassallo, un homme d'affaires local. Après avoir négocié avec succès la libération des deux soldats allemands sains et saufs, les nazis ont rompu le pacte et entamé une campagne de représailles violentes. Le prêtre et son collègue médiateur ont été détenus dans une voiture blindée d'où ils ont vu leur communauté être détruite. Selon le décret du Vatican sur son martyre, Bernardi a béni les cadavres des morts depuis le véhicule blindé. Il a été tué d'un coup de feu et ensuite incendié le 19 septembre 1943. Il avait 45 ans.

Bernardi avait prêché sur le martyre alors que sa paroisse célébrait la fête de Saint-Barthélemy : "Il mourra, s'il le faut, au milieu d'atroces tourments, pour proclamer à tous, du haut de la potence, que sa foi, son amour pour Dieu sont plus forts que la mort".

Une foule nombreuse a assisté à la messe de béatification
Selon les médias locaux, plus de 1 000 personnes ont assisté à la messe de béatification organisée dans l'enceinte du sanctuaire de Notre-Dame des Bois à Boves.

La foule a vénéré les reliques des restes des deux nouveaux bienheureux, portées en procession dans l'allée et placées près de l'autel.

Le cardinal Marcello Semeraro, préfet du Dicastère du Vatican pour les causes des saints, a présidé la messe.

Dans son homélie, le cardinal Semeraro a déclaré que le curé et le vicaire paroissial sont morts en offrant des prières d'intercession pour les autres.

Le cardinal a lu à haute voix certains des témoignages reçus par le Vatican, dans lesquels un témoin décrit Ghibaudo comme un "prêtre qui a exercé son ministère ... en aidant à s'échapper et en donnant entre-temps l'absolution et la bénédiction" et Bernardi comme un "bon berger qui a donné sa vie pour ses brebis".