mardi, 03 décembre 2024 Faire un don
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Les évêques togolais disent qu'ils n'ont "pas abandonné leur frère aîné", l'archevêque Kpodzro

Logo Conférence épiscopale du Togo (CET)

Quelques jours après que l'archevêque retraité de l'archidiocèse de Lomé au Togo, Philippe Fanoko Kpodzro, ait dénoncé les résultats préliminaires de l'élection présidentielle dans le pays et appelé à la protestation, les évêques du pays d’Afrique de l’Ouest ont, dans une déclaration collective, démenti les affirmations selon lesquelles ils auraient abandonné leur "frère aîné".

"Depuis la proclamation des résultats provisoires, la Conférence épiscopale togolaise n'est pas restée inactive face à la situation de l'archevêque émérite Philippe Fanoko Kpodzro", ont déclaré les évêques dans leur déclaration du 1er mars dans laquelle ils soulignent qu'ils n'ont "pas abandonné l'évêque, leur frère aîné, à son "triste sort", comme certains fidèles le pensent à tort".

Le "triste sort" fait référence au blocus que les agences de sécurité du gouvernement ont mis en place sur les routes menant à la résidence de l'archevêque, le dissuadant de quitter les lieux pour participer à la marche qu'il avait lancée.

La décision d'empêcher l'archevêque de quitter sa résidence est "non seulement une atteinte grave à sa liberté de mouvement, mais elle empêche également le fonctionnement du centre de santé adjacent à ce lieu", ont dénoncé les membres de la Conférence épiscopale du Togo (CET) dans leur déclaration collective. 

La barrière de sécurité a également empêché les prêtres "de célébrer l'Eucharistie dans la chapelle du centre de santé pour les religieux, le personnel de service et les malades", déplorent encore les évêques.

Dans leur déclaration, les dirigeants de l'Église abordent également l'approche sévère des agences de sécurité à l'égard des manifestants qui ont entendu l'appel de l'archevêque et désapprouvent la décision de la police de non seulement les disperser mais aussi de suivre les manifestants jusqu'au collège St.

Ils condamnent "avec un sentiment de profonde indignation, ces intrusions abusives dans les espaces privés et sacrés de l’Église" et appellent également "à la libération de tous ceux qui ont été arrêtés dans ces lieux".

Dans un message audio diffusé mardi 25 février, l'archevêque émérite de Lomé a dénoncé les résultats de l'élection présidentielle du pays et a appelé à des protestations après la victoire de 72 % du président sortant Faure Gnassingbé avec son candidat préféré (l'archevêque), l'ancien Premier ministre Messan Agbeyome Kodjo, qui n'a obtenu que 18 % des voix.

Expliquant pourquoi ils n'ont pas appelé à la protestation, les évêques du CET ont déclaré : "Il ne souhaitait pas exposer les manifestants à un éventuel risque de répression", cependant, ils ont déclaré que leur silence "ne constitue en aucun cas une désapprobation de la démarche courageuse entreprise par l'archevêque émérite Kpodzro en faveur d'une cause que son cœur de pasteur considère comme juste".

Par ailleurs, les évêques ont également constaté le "climat d'incertitude et de confusion, causé notamment par le manque de confiance de la population dans l'organisation des élections et les résultats provisoires proclamés".

Le climat tendu était "prévisible", ont déclaré les évêques, qui ont rappelé les événements qui semblent avoir conduit à la situation actuelle dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.

"Le refus du ministère de l'Administration territoriale d'accorder la demande d'accréditation présentée par la Commission épiscopale pour la justice et la paix, un refus qui, aux yeux des évêques, était motivé par des raisons très discutables", ont rappelé les évêques.

Ils ont ajouté : "La présence d'observateurs de la société civile, aux côtés des organisateurs institutionnels, était susceptible de créer la confiance des électeurs dans la crédibilité et la sincérité des résultats de leur vote".

Pour que la crise soit résolue, les évêques togolais ont exhorté "les différents protagonistes et les organes impliqués dans le processus électoral à œuvrer pacifiquement pour la restauration de la vérité des urnes".

"Enfin, la Conférence épiscopale invite tous les fils et les filles de notre pays, en particulier les fidèles catholiques, à prier et à travailler pour la paix dans la vérité et la justice. Il les exhorte à éviter toute provocation et violence, en gardant la foi en Dieu qui nous aidera sûrement à sortir de cette tempête qui secoue notre pays", a conclu la déclaration du CET.

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