Les clercs du Ghana invités à être "ouverts, transparents et responsables" dans la gestion des ressources de l'Église.

Banjul, 10 mars, 2020 / 9:34 PM

Les administrateurs financiers de diverses institutions de l'Église au Ghana, pays d'Afrique de l'Ouest, ont été formés à la gestion des ressources de l'Église lors d'un atelier de quatre jours. Les membres du clergé ont été invités à faire preuve d'ouverture, de transparence et de responsabilité" dans la gestion des fonds de l'Église dans leurs diverses fonctions.

"Les prêtres devraient être au premier plan et inciter les gens à sortir l'argent pour la Mission. Mais l'ouverture, la transparence et la responsabilité doivent être appliquées dans la gestion de l'argent de l'Église", a déclaré le professeur Mario Enzler de l'Université catholique d'Amérique (CUA), qui était l'une des personnes ressources pendant la formation.

Organisé par l'atelier international au Secrétariat national catholique (NCS) sous les auspices de la Conférence des évêques catholiques du Ghana (GCBC), l'objectif de l'atelier était de développer les compétences et les capacités techniques et professionnelles des dirigeants de l'Église dans leur rôle d'administrateurs des activités et des finances de l'Église.

L'atelier du 25 au 28 février visait 60 participants, dont la plupart étaient des prêtres chargés des finances dans leurs diocèses et archidiocèses respectifs au Ghana.

S'exprimant lors de l'atelier international de quatre jours, le professeur Enzler a souligné le besoin de ressources financières pour la prédication de l'Evangile en disant : "L'Église existe pour évangéliser et le ministère d'évangélisation "est coûteux" ; par conséquent, l'Église a besoin d'argent".

Ce professeur américain, qui est également un ancien banquier suisse et un ancien garde suisse du pape Jean-Paul II, a encouragé les prêtres à être innovants et à lancer des entreprises génératrices de revenus pour compléter les dons des chrétiens.

Il a également encouragé les chrétiens à coopérer avec les prêtres pour collecter des fonds pour le développement de l'Église, en soulignant la nécessité de générer des ressources financières au sein de l'Église.

"Il faut décourager la mentalité persistante des gens qui pensent que l'argent viendra de l'extérieur. L'argent doit être généré de l'intérieur de l'Église et l'Élise doit convaincre ses membres que l'argent ne vient plus de l'extérieur", a noté le professeur.

Le professeur Matthew Manion, directeur du Centre de gestion des églises de l'école de commerce de l'université de Villanova, en Pennsylvanie (États-Unis), a présenté aux participants les questions de budgétisation, de contrôle financier et d'audit.

Il a souligné la nécessité "pour chaque paroisse ou diocèse du Ghana d'établir et de maintenir des comités financiers paroissiaux solides, avec des experts laïcs de confiance et engagés comme membres".

Selon le professeur, il convient également "de procéder à un audit interne et externe et d'avoir un code de conduite avec des normes éthiques pour les travailleurs de la paroisse ou du diocèse. ”

Il a averti qu'"un projet doit être financé avant d'être exécuté, en d'autres termes, il faut d'abord générer les fonds avant de les dépenser".

Sur les questions d'intégrité, le professeur Manion a conseillé aux prêtres de ne pas employer des membres de leur famille et des amis pour travailler à la gestion de l'Église et de ses ressources.

"Le curé doit autant que possible éviter les emplois de type familial et amical", a-t-il déclaré, ajoutant que "le personnel de la paroisse et les autres personnes engagées dans les finances de la paroisse, comme les guichets de collecte du dimanche et les huissiers, les commis comptables et les secrétaires et trésoriers financiers ne doivent pas être gardés trop longtemps".

 Selon le professeur de finances, les relevés bancaires doivent être vérifiés et la séparation des tâches doit être maintenue dans le cadre des activités de contrôle financier.

Colin Howell, le coordinateur des célèbres facilitateurs internationaux issus d'un consortium de cinq organisations non gouvernementales (ONG) collaborant d'Allemagne et des États-Unis d'Amérique, a exhorté les prêtres à ne pas parler d'argent "d'une manière qui démoraliserait ou ferait honte" aux paroissiens.

"Les prêtres doivent également éviter la tentation de devenir des pasteurs superstar, ce qui pourrait les mettre sur la voie de l'insatiabilité financière", a déclaré M. Howell.

Dans son discours d'ouverture de la formation, le président de la GCBC, l'archevêque Philip Naameh, s'est dit convaincu que la formation, la première du genre, a changé la donne dans la gestion de l'Église au Ghana.

"Comme c'est la première du genre pour l'Église au Ghana, elle offrira aux participants les formations et les outils les plus récents et leur présentera de nouvelles approches, méthodologies, techniques de gestion et d'organisation nécessaires pour résoudre les problèmes et prévenir les crises administratives", a-t-il déclaré.

Et s'adressant aux participants, Mgr Naameh a déclaré : "Je tiens à vous remercier d'avoir accepté la nomination de vos évêques et supérieurs pour gérer les biens temporels de l'Église... Vous êtes censés retourner former dans vos différents diocèses, des prêtres, des religieux et religieuses et des fidèles laïcs qui sont impliqués dans la gestion des biens temporels des diocèses qui vous sont confiés".

Entre-temps, le professeur Enzler a encouragé les prêtres à adopter la communication à l'ère numérique, et a mis les participants au défi, en particulier les prêtres, de faire entendre leur voix en ligne par le biais de Facebook, Twitter et d'autres applications associées aux médias sociaux et à la communication numérique.

"Les prêtres doivent suivre l'exemple du Saint-Père, le Pape François (qui) a plus de 60 millions de fans sur sa plateforme twitter", a-t-il déclaré et ajouté, "les sites web diocésains et les plateformes de médias sociaux des paroisses doivent être établis et gérés de telle sorte qu'ils deviennent une arène intéressante pour les natifs du numérique comme les jeunes et de véritables terrains d'échange d'idées et d'évangélisation pour les fidèles".