Valeurs étrangères, "Tentations de ce monde" : menaces pour la vie consacrée en Afrique : Une religieuse

Abuja, 04 février, 2023 / 7:46 PM

Suivre des styles de vie étrangers à l'Afrique et les "tentations de ce monde" sont parmi les aspects qui menacent l'avenir de la Vie Consacrée sur le continent, a déclaré une religieuse catholique du Nigeria dans une interview à ACI Afrique.

Dans l'interview du jeudi 2 février, à l'occasion de la 27ème Journée Mondiale de la Vie Consacrée, Sr. Caroline Mbonu a déclaré que si "l'avenir de la vie consacrée en Afrique est positif et je pense que la vie religieuse va s'épanouir car nous poursuivons nos différents charismes", il est nécessaire de faire face aux menaces potentielles pour la vie religieuse.

Des efforts sont faits par les personnes consacrées pour vivre leurs charismes respectifs en Afrique, a déclaré le membre de la Congrégation des Servantes du Saint Enfant Jésus (HHCJ).

"Il y a différentes menaces pour la vie consacrée dans diverses parties du monde, le principal défi qui se pose est la question de la diminution du nombre de personnes consacrées", a déclaré le maître de conférences du département d'études religieuses et culturelles de l'Université de Port Harcourt au Nigeria.

En Afrique, a dit Sœur Mbonu, l'utilisation des contraceptifs, qu'elle a classée parmi les valeurs étrangères, menace la famille, qui à son tour menace le nombre de vocations.

"Ici en Afrique, nous avons beaucoup d'enfants, mais nos jeunes commencent à copier le style de vie des occidentaux", a-t-elle dit en référence à l'utilisation des contraceptifs.

L'auteur du livre The Power of Names in Theology and Society a mis en garde : "Lorsque nous commençons à copier ce que font les autres sans réfléchir, c'est là que nous nous ferons du mal en tant que peuple africain".

Elle a plaidé pour le renforcement des capacités des membres des Ordres religieux au-delà des domaines communs, en disant : "Les personnes consacrées sont formées pour être médecins, infirmières et travailleurs sociaux entre autres, mais il y a aussi un autre aspect des histoires bibliques, de la théologie de la vie religieuse et de la théologie pastorale ; l'Eglise peut aider à éduquer plus de personnes consacrées dans cette ligne."

Sœur Mbonu a exhorté les parents à fournir une orientation à leurs enfants respectifs. Les parents, a-t-elle dit, doivent partager avec leurs enfants "la vie consacrée et s'assurer qu'ils vont dans des écoles catholiques. S'ils ne leur enseignent pas la vie consacrée, qui continuera à faire ce travail quand nous serons vieux et que nous mourrons ?

Certains des moyens pratiques que les parents peuvent utiliser pour initier leurs enfants à la vie religieuse "sont les prières en famille et l'introduction à la liturgie de l'Église", a-t-elle ajouté.

"Que les enfants s'engagent aussi dans des travaux volontaires dans l'Église, les hôpitaux et les foyers pour enfants ; cela contribuera à nourrir en eux l'esprit de service", a déclaré la religieuse catholique nigériane qui a reçu la médaille papale Benemerenti pour son service à l'Église catholique l'année dernière.

S'adressant aux personnes consacrées, Sœur Mbonu a déclaré : "Appréciez votre appel ; renouvelez vos engagements chaque jour afin de ne pas vous laisser emporter par les tentations de ce monde."

Dans l'interview du 2 février avec ACI Afrique, la religieuse catholique a déclaré que la prolongation du Synode sur la synodalité jusqu'en 2024 a donné une voix aux femmes religieuses.

"Le Synode sur la synodalité en cours a aidé les personnes consacrées à réaliser qu'elles ont une voix, en particulier les femmes", a-t-elle déclaré, ajoutant : "C'est parce qu'on ne nous a jamais dit de venir à une table ronde et de discuter des questions affectant l'Église auparavant."

Les personnes religieuses commencent à comprendre davantage l'aspect de la synodalité, qui implique de marcher ensemble à travers l'écoute, la participation et la mission, en raison des préparations en cours pour le Synode sur la Synodalité, a déclaré Sœur Mbonu.