Juba, 05 février, 2023 / 7:30 PM
La mort du pape émérite Benoît XVI a été instrumentalisée par des personnes qui veulent servir leurs propres intérêts, a déclaré le pape François à bord de l'avion papal qui le ramenait du Soudan du Sud dimanche.
"Je pense que la mort de Benoît XVI a été instrumentalisée par des personnes qui veulent servir leurs propres intérêts", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse en vol le 5 février.
Les personnes qui instrumentalisent une personne aussi bonne et sainte, a ajouté François, sont partisanes et sans éthique.
Il y a une tendance répandue à faire des partis politiques à partir de positions théologiques, a-t-il dit. "Je ne m'en mêle pas. Ces choses tomberont d'elles-mêmes, ou si elles ne tombent pas, elles passeront à autre chose, comme cela s'est produit tant de fois dans l'histoire de l'Église."
Les commentaires du pape François ont été faits à bord de l'avion papal reliant Juba, au Soudan du Sud, à Rome, à la fin d'un voyage de six jours qui comprenait également près de quatre jours en République démocratique du Congo.
Dans une première papale, la conférence de presse en vol a vu la participation de l'homologue anglican du pape, l'archevêque de Canterbury Justin Welby, et du modérateur de l'Église d'Écosse, Iain Greenshields.
Welby et Greenshields avaient rejoint le pape François au Soudan du Sud pour un pèlerinage œcuménique de paix et de réconciliation. Les deux dirigeants chrétiens ont répondu à certaines questions, mais pas à toutes, posées lors du vol papal.
Vers la fin de la conférence de presse de près d'une heure, il a été demandé au pape François si son ministère papal était devenu plus difficile depuis la mort de Benoît XVI, compte tenu de la division croissante de l'Église.
François a répété qu'il était capable de parler de tout avec Benoît XVI, même de changer d'avis.
"Il était toujours à mes côtés, il me soutenait. Et s'il avait des difficultés, il m'en parlait, nous en parlions et il n'y avait aucun problème", a déclaré le pape.
Il a poursuivi en décrivant un moment où il est apparu que quelqu'un aurait pu vouloir monter François et le pape émérite l'un contre l'autre.
Le pape François a rappelé qu'il avait fait référence au pacte civil de solidarité, une loi française qui permet aux unions civiles non traditionnelles entre deux personnes de bénéficier de certains avantages sans avoir tous les droits et responsabilités du mariage civil. François avait suggéré ce type de partenariat comme une solution possible pour les couples homosexuels dans le but de "sécuriser les biens."
Après que le pape François ait fait ces commentaires, "une personne qui se prend pour un grand théologien, par l'intermédiaire d'un ami du pape Benoît, est allée le trouver et a porté plainte contre moi", a déclaré le pape.
La réponse de Benoît XVI n'a pas été d'être "choqué", a ajouté le pape, mais de réunir "quatre cardinaux théologiens de haut niveau" pour lui expliquer le concept.
"Et c'est ainsi que l'histoire s'est terminée", a-t-il dit. "[C'était] une anecdote pour voir comment Benoît XVI bougeait quand il y avait des plaintes".
Benoît XVI, a-t-il souligné, "n'était pas un homme amer".
Le pape François a visité la République démocratique du Congo et le Soudan du Sud du 31 janvier au 5 février. Pendant ces six jours, il a eu des rencontres émouvantes avec des dirigeants locaux, des catholiques et des victimes de la guerre et des conflits.
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