Nairobi, 06 février, 2023 / 8:47 PM
La fondation catholique pontificale et caritative, Aide à l'Église en Détresse (AED) International, a rendu hommage aux chrétiens du monde entier qui ont été tués à cause de leur foi, notant que la plupart des martyrs de 2022 venaient d'Afrique.
L'AED a organisé une série de veillées dans plusieurs villes de France entre le 21 et le 27 janvier, au cours desquelles les noms des chrétiens morts à cause de leur foi ont été mentionnés, notamment les prêtres catholiques assassinés au Nigeria par des islamistes.
"L'Afrique est le continent qui compte le plus grand nombre de martyrs, avec quatre prêtres tués rien qu'au Nigeria, deux en République démocratique du Congo (RDC), ainsi qu'une religieuse", indique l'AED dans son rapport du 3 février.
La fondation ajoute : "Les Amériques suivent de près dans ce triste classement, avec notamment trois prêtres et un séminariste assassinés au Mexique."
Les veillées de prière que l'AED a baptisées "Nuits des témoins" ont eu lieu à Saint-Germain-en-Laye, Lyon, Nice, Lille et Paris, et ont rassemblé des milliers de participants. Les portraits de 13 prêtres et de trois religieuses tués à cause de leur foi en 2022 ont également été exposés.
La Nuit des Témoins de janvier 2023 a accueilli plusieurs invités qui ont apporté des témoignages forts sur la vie des chrétiens dans leurs pays respectifs.
Sur la liste des prêtres catholiques assassinés au Nigeria en 2022 figure le père John Mark Cheitnum, membre du clergé du diocèse de Kafanchan au Nigeria, qui a été assassiné le 15 juillet de l'année dernière après son enlèvement.
Âgé de 50 ans, le P. Vitus Borogo a également été tué le 25 juin 2022 à Prison Farm à Kaduna lors d'un raid de "terroristes".
Le troisième prêtre, le père Christopher Odia, âgé de 41 ans, a été tué après avoir été enlevé le 26 juin 2022 alors qu'il quittait sa résidence paroissiale pour se rendre à la messe.
En mai de l'année dernière, le père Joseph Akete Bako est mort des mains de ses ravisseurs qui l'avaient enlevé à l'archidiocèse de Kaduna en mars de la même année.
Et dans le diocèse de Butembo-Beni, en RDC, une religieuse catholique figurait parmi les sept personnes tuées le 20 octobre dernier lorsque des hommes armés ont attaqué un hôpital de la mission catholique dans le village de Maboya, dans la province du Nord-Kivu, en proie à des troubles.
Des membres des Forces démocratiques alliées (ADF) ont fait irruption dans le village, tuant le Dr Marie-Sylvie Kavuke Vakatsuraki et six autres personnes qui étaient des patients de l'établissement de santé catholique.
Le Père Richard Masivi Kasereka a été assassiné en RDC quelques heures après avoir participé à la célébration de la Journée mondiale de la vie consacrée le 2 février 2022.
Un autre prêtre de la RDC, le père Godefroid Pembele Mandon, a également succombé à une blessure par balle après l'attaque de sa paroisse dans la nuit du 6 août 2022, lorsque des "hommes armés" ont attaqué la paroisse St Joseph Mukasa du diocèse de Kikwit.
S'exprimant lors de l'une des veillées organisées par l'AED en France, Mgr Goetbé Edmond Djitangar, archevêque de N'Djamena au Tchad, a raconté le courage dont l'Église catholique fait preuve quotidiennement en osant dénoncer les maux de ceux qui sont au pouvoir dans ce pays d'Afrique centrale et du Nord.
Notant que la plupart des chrétiens du Tchad viennent du Sud, Mgr Edmond a cependant trouvé regrettable que la majorité des personnes au pouvoir viennent de l'extrême Nord du pays et "ont la main sur ses finances, son gouvernement territorial, ses terres et les principaux leviers de pouvoir du pays."
"Les gens de l'extérieur parlent peu de l'Église au Tchad, mais à l'intérieur, elle a une voix forte", aurait déclaré l'archevêque catholique dans le rapport de l'AED, ajoutant : "Depuis 40 ans, l'Église catholique, à travers les messages pastoraux des évêques et surtout les messages de Noël, n'a cessé de dénoncer ces situations injustes."
Parmi les injustices que les évêques catholiques du Tchad ne cessent de dénoncer figurent l'accaparement des terres arables pour l'élevage extensif, la corruption de la justice, notamment dans la résolution des conflits entre éleveurs et agriculteurs, le détournement des fonds publics et les abus autoritaires du pouvoir.
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