"Ne tenez pas compte de la menace" : Un évêque catholique s'adresse aux électeurs du sud-est du Nigeria à l'approche du scrutin.

Nnewi, 23 février, 2023 / 11:00 PM

L'Ordinaire du lieu du diocèse catholique de Nnewi au Nigeria a exhorté l'électorat de la zone Sud-Est à "venir voter en masse" lors des élections générales du samedi 25 février, malgré les menaces signalées par le Peuple indigène du Biafra (IPOB).

Dirigée par Sam Ekpa, basé en Finlande, une faction de l'IPOB aurait menacé d'interférer avec les élections dans la zone Sud-Est jusqu'à ce que Mazi Nnamdi Kanu, le leader du groupe, soit libéré de prison.

M. Kanu est toujours en prison malgré la décision de la Cour d'appel d'octobre 2022 de le libérer.

Dans sa lettre pastorale de carême du mercredi 22 février, Mgr Jonas Benson Okoye, dont le siège épiscopal couvre la zone du Sud-Est, demande au peuple de Dieu de la région de ne pas se laisser décourager par les menaces.

"Je vous exhorte tous à ne pas tenir compte de la menace d'un certain Simon Ikpa qui mène une vie meilleure avec sa femme et ses enfants dans la lointaine Finlande et à sortir en masse pour voter", déclare Mgr Okoye.

Il rappelle aux Nigérians leurs souffrances résultant d'un mauvais leadership et les exhorte à saisir l'opportunité de changer la situation pour le mieux.

Mgr Okoye met en garde les Nigérians contre les mauvais choix fondés sur la coercition et la corruption, en disant : "N'hypothéquez pas le destin de vos enfants pour une pièce de monnaie et quelques tasses de riz et tout le reste."

L'évêque de 60 ans, qui est à la tête du diocèse de Nnewi depuis février 2022, demande à ses compatriotes de prier pour la nation et aux électeurs d'"exercer leur droit de vote pour le bien de notre cher pays le Nigeria et pour la postérité."

Si les Nigérians font de mauvais choix lors des élections, Mgr Okoye affirme que "l'avenir de nos enfants nous jugera tous si nous ne parvenons pas à faire le bon choix cette fois-ci."

"La situation est critique. Le pouvoir pour le changement nécessaire est entre vos mains. Choisissez sagement et votez raisonnablement. C'est une obligation morale pour tous les chrétiens de coopérer au renouvellement de cette partie de l'ordre temporel appelée Nigeria", dit-il.

Dans son message de carême du 22 février, l'évêque catholique nigérian met également en garde les politiciens contre la violence et le mensonge tout au long de la période électorale.

Il affirme que pendant la période de 40 jours de prière, de jeûne et d'aumône, les catholiques du diocèse catholique nigérian seront guidés par le thème "Souffrir en communion avec le Seigneur".

Dans son message pastoral de Carême, Mgr Okoye indique que l'insécurité grandissante, la fausse résurgence de la religion traditionnelle, les nouveaux billets de Naira, la pénurie de carburant et les épidémies sont quelques-uns des facteurs qui ont contribué au choix du thème.

"Le choix de ce thème actuel de ma lettre pastorale de 2023 a été informé par les maraudes de soi-disant tireurs inconnus qui ont causé des souffrances inimaginables pour le peuple", déclare le chef de l'Église catholique qui a commencé son ministère épiscopal en août 2014 en tant qu'évêque auxiliaire du diocèse d'Awka au Nigeria.

Il explique qu'il y a un besoin de communion avec le Seigneur dans la souffrance, car "des vies sont perdues et des biens sont détruits quotidiennement ; la liberté des hommes libres est prise par des kidnappeurs, et la liberté de mouvement et le droit à des engagements commerciaux sont violés avec un abandon insouciant".

L'évêque catholique indique que le choix du thème a également été guidé par "la prolifération d'un pentecôtisme superficiel et la fausse résurgence des religions traditionnelles africaines qui ont caractérisé cette ère de notre existence historique, en particulier ici au Nigeria".

L'évêque nigérian affirme que ce thème est nécessaire parce que les gens essaient de fuir la souffrance car ils la considèrent comme un mal.

Il explique : "Le credo populaire est le suivant : "la souffrance est mauvaise, dénuée de sens et n'est pas le lot d'un enfant de Dieu". Ce récit plutôt dangereux a dressé l'homme moderne contre le message chrétien de patience, d'endurance et de souffrance rédemptrice."