dimanche, 24 novembre 2024 Faire un don
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Les évêques catholiques du Burkina Faso déplorent le "malheur, la détresse" au quotidien dans leur message de Pâques

Les évêques catholiques du Burkina Faso ont exprimé leur inquiétude face aux attaques terroristes persistantes qui ont fait du "malheur et de la détresse" une expérience quotidienne du peuple de Dieu dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.

Dans leur message de Pâques transmis à ACI Afrique le samedi 8 avril, les membres de la Conférence des évêques catholiques du Burkina Faso et du Niger (CEBN) soulignent certains des malheurs vécus par les Burkinabés et déclarent : "L'Église catholique ne peut rester insensible à l'ampleur et aux conséquences du drame dans lequel est plongé le peuple de notre pays".

"Notre tristesse et notre douleur sont grandes face à cette guerre qui nous est imposée et qui apporte chaque jour son lot de malheurs et de détresse : pertes en vies humaines, déplacements forcés de populations fuyant les zones de guerre et l'insécurité, fermeture de nombreuses écoles, de centres de santé, de lieux de culte, destruction de biens et d'infrastructures vitales", affirment les membres du CEBN.

Les chefs de l'Église catholique affirment également que "les traumatismes psychosociaux et la banalisation de la vie humaine" sont parmi les autres malheurs résultant des attaques terroristes.

Le Burkina Faso est au centre d'attaques terroristes depuis quelques années, provoquées par plusieurs grands groupes terroristes islamiques affiliés à Al-Qaïda et à l'État islamique d'Irak et de Syrie (ISIS) qui seraient actifs dans ce pays majoritairement musulman.

Un rapport du Département d'État américain a indiqué que les attaques terroristes au Burkina Faso "ont continué à augmenter régulièrement en 2020", avec des cibles passant "des unités militaires et de gendarmerie aux civils et aux forces de défense volontaires."

Le rapport cite le Centre africain d'études stratégiques, qui "a noté dans son rapport du 21 juillet (2020) que la majorité des attaques violentes au Sahel de juillet 2019 à juin 2020 ont eu lieu au Burkina Faso (516 contre 361 au Mali et 118 au Niger)."

Le 11 juin 2022, plus de 100 personnes auraient été tuées à la suite d'une attaque terroriste à Seytenga dans la province du Séno, située près de la frontière du Burkina Faso avec le Niger.

En février de cette année, 51 soldats auraient été tués lors d'une attaque à Deou, dans l'extrême nord du pays.

En mars de cette année, France 24 a rapporté l'assassinat de 12 à 14 personnes dans le nord du Burkina Faso, une région que l'agence de presse française a décrite comme "battue par les insurgés djihadistes".

Plus récemment, le 8 avril, 44 civils ont été tués par des groupes terroristes dans deux villages du nord-est du Burkina Faso, près de la frontière avec le Niger, selon France 24. Le rapport indique en outre que "31 personnes sont mortes à Kourakou et 13 à Tondobi".

Dans leur message de Pâques du 8 avril, les membres du CEBN déplorent les effets des attaques, déclarant : "Cette situation de détresse permanente peut conduire à la tentation malheureuse de désigner un bouc émissaire."

Les résultats de plusieurs études, y compris celles menées par l'Église catholique dans le cadre du Forum sur la pastorale et la sécurité, révèlent que le phénomène terroriste est favorisé par plusieurs facteurs endogènes et exogènes", affirment-ils pour tenter d'identifier les facteurs à l'origine des attaques persistantes.

Pour aller de l'avant, les responsables de l'Église catholique préconisent une approche collaborative qui verrait "tout le monde" dans le pays entreprendre une introspection et prendre la responsabilité de faire ce qu'il faut.

Le Burkina Faso, disent-ils, "vit une période cruciale de son histoire où la responsabilité de tous et de chacun est nécessaire".

"Les cris de détresse, les appels désespérés et urgents qui sont lancés à travers le pays aux autorités administratives, politiques, militaires, coutumières et religieuses nous interpellent tous et nous invitent à un examen de conscience sans complaisance", affirment les évêques catholiques.

Ils regrettent que "ces cris et ces appels soient d'autant plus dramatiques qu'ils émanent de personnes ou de communautés composées majoritairement de jeunes, de femmes et d'enfants représentant les deux tiers de la population du pays, et qui sont en quête de modèles, de repères et de symboles".

Les responsables de l'Église catholique invitent le peuple de Dieu dans la nation ouest-africaine à "rester digne et confiant, sans céder à la haine, à la vengeance, à la stigmatisation des groupes ethniques, régionaux ou religieux, à l'exclusion ou à la violence de quelque nature que ce soit".

A la lumière du temps pascal caractérisé par l'espérance en la réalité de la résurrection de Jésus-Christ, les membres du CEBN invitent les Burkinabés "à l'unité, à la solidarité, à la concertation et à la réconciliation entre les fils et les filles d'une même nation, désireux de donner le meilleur d'eux-mêmes, dans la fidélité à la devise nationale : 'Unité - Progrès - Justice'".

"En effet, nos divisions internes nous affaiblissent, ralentissent la reconquête du territoire national et nous empêchent de donner une véritable impulsion à notre développement sans lequel il ne peut y avoir de paix durable", affirment-ils.

Les membres du CEBN "félicitent les forces de défense pour leur patriotisme, leur sens des responsabilités et leur détermination à reconquérir l'ensemble du territoire national, à sécuriser les populations et à œuvrer pour leur retour dans leurs localités d'origine".

Ils exhortent le gouvernement à "poursuivre résolument les réformes nécessaires pour une gouvernance politique et économique plus efficace et équitable et à créer les conditions objectives de mobilisation des ressources humaines, économiques, financières et matérielles afin d'assurer une meilleure répartition des richesses pour un développement durable au profit de tous".

Ils exhortent les croyants et leurs dirigeants respectifs "à conjuguer leurs efforts, à renforcer l'esprit de dialogue et d'échange et à intensifier les prières et les œuvres de miséricorde afin de promouvoir davantage le vivre ensemble pacifique dans notre pays."

"Que le Seigneur ressuscité vous comble de sa joie, de sa lumière et de sa paix, afin que vous soyez les témoins de sa victoire sur le mal et la mort et que vous soyez les artisans de son Royaume de justice et de paix", implorent les évêques catholiques du Burkina Faso dans leur message de Pâques 2023 partagé avec l'ACI Afrique.

(L'histoire continue ci-dessous)

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