lundi, 23 décembre 2024 Faire un don
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Au Burkina Faso, les prêtres catholiques sont en alerte permanente face à la menace des djihadistes

Un prêtre catholique a fait part de la peur incessante des chrétiens au Burkina Faso, soulignant que les catholiques risquent d'assister à la Sainte Messe et que les prêtres doivent constamment recevoir les sacrements avant de partir en mission pastorale, juste au cas où ils seraient tués en chemin.

S'adressant à la fondation catholique pontificale et caritative, Aide à l'Église en détresse (AED) International, le père Wenceslao Belem a raconté que les chrétiens du Burkina Faso ont recours à des mesures désespérées juste pour survivre, y compris le port du voile pour échapper à la colère des groupes djihadistes qui veulent imposer l'islam comme seule religion dans le pays d'Afrique de l'Ouest.

"Depuis les premières attaques en 2015, les chrétiens ne peuvent plus exercer librement leur droit à la liberté religieuse", affirme le père Belem dans le reportage réalisé lundi 24 avril par l'AED.

Il ajoute : "Sur les routes menant aux villages, les terroristes placent des mines explosives pour nous empêcher d'accéder à nous et aux militaires. De cette façon, ils peuvent continuer à isoler les gens qui souffriront de la faim et du besoin s'ils ne se convertissent pas à l'islam".

"Aller dans les villages et apporter des soins pastoraux aux gens est déjà très dangereux. Nous devons beaucoup prier, recevoir les sacrements, la confession avant d'aller donner des soins pastoraux au cas où nous ne reviendrions pas", explique le prêtre catholique.

Pour que les chrétiens puissent participer à leurs diverses activités religieuses au Burkina Faso, ils doivent être fortement surveillés par les militaires, ajoute-t-il.

"Les dimanches et jours de fête, la police, les militaires ou les volontaires entourent les églises pour que nous puissions prier et célébrer la Sainte Messe sans danger", explique le père Belem à la fondation caritative.

L'AED note que le Burkina Faso "est tombé dans les mailles" de la terreur djihadiste qui sévit également dans de nombreux pays limitrophes de la nation ouest-africaine, tels que le Mali, le Niger et le Bénin.

La majorité de la population du Burkina Faso est musulmane (60 %). Les catholiques représentent moins de la moitié de la population (19 %).

De plus en plus, ces catholiques sont contraints d'assister à la Sainte Messe par radio, l'accès aux églises et aux paroisses étant quasiment impossible.

Alors que l'hostilité à l'égard des chrétiens fait rage au Burkina Faso, des infirmières catholiques se déguisent en musulmanes pour pouvoir aller soigner les malades dans les villages.

De plus, les jeunes filles chrétiennes doivent aller à l'école le visage couvert pour ne pas être enlevées.

Les chrétiens sont réellement menacés par les groupes djihadistes qui veulent imposer l'islam par la force au Burkina Faso, rapporte l'AED, ajoutant qu'il faut beaucoup de courage pour résister à l'islamisation.

Le père Belem explique à l'AED que depuis le début de la terreur, plus de 2 000 écoles ont été fermées.

Les djihadistes, dit-il, attaquent les écoles modernes en les transformant en écoles coraniques. Ils s'attaquent ensuite aux églises catholiques en tuant ou en enlevant des chrétiens, en particulier des catéchistes, des prêtres et d'autres laïcs engagés.

"Les djihadistes veulent imposer le port du voile intégral à toutes les femmes, quelle que soit leur religion", explique-t-il, avant d'ajouter : "De nombreuses jeunes filles chrétiennes doivent aller à l'école en portant le voile pour éviter d'être marquées, calomniées, battues ou même enlevées".

Le prêtre catholique note que la lutte contre la menace djihadiste au Burkina Faso exige du courage "et même de l'imagination".

Il partage la créativité des travailleurs humanitaires catholiques dans le pays : "Quand on voit des infirmières catholiques qui se confient à la miséricorde de Dieu, se déguisent en musulmanes et vont dans les villages, traversent des zones dangereuses, passent par des terroristes pour sauver des vies, soigner des malades qui n'ont pas pu s'échapper, c'est encourageant et nous disons que c'est Dieu qui sauve."

Le père Belem a décrit l'Église du Burkina Faso comme "un foyer de martyrs", racontant l'assassinat du père Jacques Yaro Zerbo, le 2 janvier dernier.

Le père Zerbo est mort alors qu'il se rendait dans un village pour les funérailles d'un catéchiste, rappelle le père Belem.

Il ajoute à propos du défunt : "Il devait accompagner un paroissien, mais à la dernière minute, il a décidé d'y aller seul. En chemin, les terroristes l'ont arrêté. Le connaissant et sachant que sa foi catholique ne l'intimidait pas, ils l'ont emmené à quelques mètres de la chapelle du village, l'ont abattu et sont partis avec sa voiture. Les chrétiens ont entendu le bruit, sont allés vérifier et ont découvert qu'il s'agissait du père Jacques Zerbo".

Il souligne d'autres cas d'attaques contre l'Église catholique au Burkina Faso : "En mars 2019, le père Joël Yougbare, curé de Djibo dans le diocèse de Dori, a été enlevé et nous sommes sans nouvelles de lui à ce jour ; en mai de la même année, le vicaire de la paroisse, Siméon Yampa, et cinq autres paroissiens ont été assassinés au cours d'une messe dominicale. En 2021, un autre pasteur, Rodrigues Sanou, et un prêtre missionnaire espagnol, Antonio Cesar Fernandez, ont également été tués. D'autres paroissiens ont été enlevés, certains ont été libérés, d'autres non".

Le prêtre catholique a exprimé son optimisme quant au fait que l'Église finira par triompher de la souffrance.

"Nous sommes convaincus que le mal n'aura pas le dernier mot. Nous continuerons, je l'espère, à combattre le terrorisme avec notre arme invisible mais très efficace : la prière, la réception des sacrements dans la Sainte Messe et le Rosaire", déclare le père Belem.

(L'histoire continue ci-dessous)

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Il ajoute : "Mourir pour l'amour de Dieu et des autres détruit les racines des forces du mal".

"Nous sommes une Église persécutée, mais pas oubliée, grâce à vous. Nous savons que vous nous soutenez par la prière. Avec Dieu, il y a toujours un salut !" déclare le père Belem dans le rapport du 24 avril.

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