"Prendre des mesures concrètes pour remédier aux effets de la migration sur les familles en Afrique : Un prêtre catholique

Maputo, 29 avril, 2023 / 11:09 PM

Les organisations qui s'occupent des questions de migration en Afrique doivent "prendre des mesures concrètes" pour faire face aux effets des défis connexes sur les familles du continent, a déclaré un prêtre catholique de Sao Tomé-et-Principe.

Dans sa réflexion intitulée "La famille africaine et la migration", le père Telmo Serôdio, membre du comité théologique de la réunion interrégionale des évêques d'Afrique australe (IMBISA), a souligné la nécessité d'investir dans l'éducation formelle.

"L'Église invite les organisations à réfléchir et à prendre des mesures concrètes pour résoudre le problème ou minimiser les effets de la migration sur les familles et les personnes en Afrique", a déclaré le père Serôdio lors de l'événement virtuel du jeudi 27 avril organisé par le Secrétariat de l'IMBISA.

Le prêtre catholique s'est penché sur le rapport 2020 sur les migrations en Afrique, un document de l'Union africaine (UA) qui examine les migrations sur le continent. Il a appelé à des efforts conjoints et à un engagement pour garantir la sécurité des déplacements du peuple de Dieu à travers les frontières.

"La réalisation d'un avenir positif pour l'Afrique nécessitera l'engagement soutenu de l'Afrique et de ses partenaires mondiaux à travailler ensemble pour s'assurer que personne n'est laissé pour compte et que la migration reste positive, sûre et bénéfique pour tous", a déclaré le père Serôdio.

Le prêtre catholique sao-toméen fait écho aux conclusions du rapport du 25 avril, partagé avec Agenzia Fides alors que le Cap-Vert se prépare à la célébration en 2024 du 500e anniversaire de l'évangélisation de Santiago, l'une des îles de l'archipel, qui montre que les natifs du Cap-Vert sont de plus en plus nombreux à quitter leur pays.

Le père Serôdio a déclaré que la pauvreté et la violence en Afrique ont forcé de nombreuses familles et personnes à fuir leurs foyers respectifs à la recherche de meilleures conditions de vie.

La migration a plongé de nombreuses personnes "dans un état de stress, appauvrissant le principal système de soutien de l'individu" et les séparant des membres de leur famille, a-t-il déclaré.

Il a dénoncé l'absentéisme parental, affirmant que la présence ou l'absence des parents dans les familles "détermine l'état psychophysique et scolaire des enfants, l'équilibre fonctionnel et émotionnel du noyau familial, le comportement à l'intérieur et à l'extérieur du cercle domestique".

"Les enfants de mères migrantes sont les plus exposés aux effets de ce phénomène (parentalité absente), tels que l'état de manque ou le sentiment de peur et de solitude", a déclaré le père Serôdio.

Il a également établi un lien entre la violence xénophobe et l'augmentation du nombre d'enfants des rues abandonnés, d'une part, et la migration, d'autre part.

Le membre du clergé du diocèse catholique de Sao Tomé-et-Principe a déclaré que l'éducation formelle avait le potentiel d'éclairer la communauté sur les questions de migration et les questions liées à la terre.

"Il faut investir dans l'éducation à la vie, ce qui implique l'éducation à une communauté de biens, qui unit tous ses membres à ce qui conserve et fortifie la vie, par exemple la terre, le patrimoine héréditaire", a déclaré le père Serôdio.

Il a ajouté que "l'investissement majeur dans le développement de la jeunesse, y compris les compétences et le développement de l'esprit d'entreprise, de la politique, de la société et du leadership" est l'une des solutions efficaces aux problèmes de migration.

Pour aider les familles à faire face aux effets de la migration, le père Serôdio a déclaré que l'Église "porte une attention particulière à cette institution (familiale), manifestant et proposant des solutions et des actions qui peuvent contribuer au bien-être de la famille et de ses membres, en dépit de leurs blessures".