COVID-19 "une occasion de réfléchir sur notre façon de vivre, de nous convertir" : Prélat togolais

Lome, 26 mars, 2020 / 5:31 PM

Alors que les pays du monde entier mettent en place des mesures pour contrôler la propagation de COVID-19, y compris un appel, parfois appliqué, pour que les citoyens "restent chez eux", un prélat catholique de la nation d'Afrique de l'Ouest, le Togo, a adopté un point de vue positif sur la situation, affirmant qu'elle offre au peuple de Dieu une occasion de réfléchir sur leurs vies respectives, de chercher la conversion et de se rapprocher de Dieu.

"Le coronavirus est une occasion de réfléchir à notre mode de vie. C'est aussi une occasion pour nous de nous convertir, de revenir à Dieu et de nous réconcilier avec les autres", a déclaré l'archevêque de Lomé, Nicodéme Anani Barrigah, dans un message vidéo, mardi 24 mars.

"Ne manquons pas cette occasion, le Seigneur nous parle à travers ces événements", a ajouté l'archevêque de 56 ans.

Afin d'atténuer la propagation de COVID-19 au Togo, qui a enregistré 23 cas et un décès, le gouvernement a interdit les rassemblements de plus de 100 personnes pendant une période d'un mois.

Conformément aux directives du gouvernement, les évêques du Togo ont suspendu la célébration des messes dominicales à partir du 22 mars et ont décidé que les célébrations eucharistiques de la semaine ne devaient pas dépasser 50 personnes.

Les prélats ont également suspendu la célébration de la première communion et de la confirmation et ont demandé que les mariages soient reportés ou célébrés avec un maximum de 50 personnes.

Pour la messe chrismale, les évêques ont déclaré qu'une retransmission en direct sera faite dans chaque diocèse sur les radios catholiques. Une délégation de 40 prêtres sera attendue pour concélébrer cette messe avec l'Ordinaire du lieu.

S'exprimant sur la réalité de la présence de la maladie dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, le prélat togolais a déclaré : "elle est arrivée dans notre pays et nous devons la prendre très au sérieux".

"Nous devons faire ces petites choses qui peuvent nous sauver", a-t-il dit et ajouté, "Nous devons nous en tenir à ces mesures de protection".

Le prélat a mis en garde contre la panique face à ce virus mortel, préconisant plutôt des actions qui manifestent un sens de la "responsabilité".

"Cette responsabilité commence par l'observation des mesures préventives qui sont préconisées, notamment le lavage des mains à l'eau et au savon, le port du masque de protection et l'évitement des gestes et des contacts physiques. Évitez de tousser en l'air ou dans un mouchoir. Mais lorsque vous sentez une toux s'installer, vous pouvez tousser dans votre coude, comme on dit", a-t-il ajouté.

En outre, l'archevêque Barrigah a également mis en garde contre l'utilisation de la foi comme bouc émissaire contre ces mesures en disant : "Ne disons pas que, à cause de la foi, nous allons défier et/ou à cause de la foi, puisque nous croyons plus que nous ne prions, nous n'allons pas observer les mesures de prévention, de précaution".

"Le Seigneur nous aide, bien sûr, mais prenons aussi notre part de responsabilité", a ajouté le prélat.

Il a déclaré que la suspension de la messe publique "ne signifie pas que nous ne devons plus prier, bien au contraire".

"Pour des raisons de précaution, nous pouvons interdire les célébrations avec des assemblées", a déclaré l'archevêque Barrigah, ajoutant que "nous pouvons fermer les portes des églises, mais personne ne prend nos coeurs".

"Qui peut nous interdire de prier ! La foi est importante", a-t-il noté et poursuivi, "nous devons prier le Seigneur de nous aider et de nous donner le courage de ne pas paniquer. Pour éclairer aussi ceux qui cherchent les remèdes les plus appropriés".

"Que le Seigneur nous aide parce que nous avons besoin de son aide", a conclu l'archevêque togolais.