Les entités catholiques du Soudan du Sud invitées à "ouvrir toutes les portes" aux personnes fuyant la guerre au Soudan

Juba, 11 mai, 2023 / 11:34 PM

L'archevêque catholique de Juba, seul siège métropolitain du Soudan du Sud, a exhorté les institutions ecclésiastiques du pays à accueillir et à soutenir les membres du clergé, les religieux et religieuses et les laïcs qui arrivent du Soudan, où la guerre a éclaté le 15 avril.

S'exprimant lors d'une réunion d'urgence tenue le mercredi 10 mai à Juba, Mgr Stephen Ameyu Martin a fait référence à une lettre qu'il a adressée à tous les ordres religieux et institutions ecclésiastiques de son siège métropolitain.

Mgr Ameyu a déclaré : "J'ai donné des instructions pour que nous soyons tous prêts à soutenir et à ouvrir nos maisons à nos frères qui viennent du Soudan".

Il a réitéré son appel aux institutions ecclésiastiques de l'archidiocèse catholique de Juba pour qu'elles "ouvrent leurs portes" aux personnes fuyant la violence au Soudan.

"Nous devrions ouvrir toutes les portes des maisons diocésaines et des congrégations aux prêtres et aux religieuses qui arrivent", a déclaré l'archevêque catholique sud-soudanais.

L'Ordinaire de l'archidiocèse de Juba, qui est également le vice-président de la Conférence des évêques catholiques du Soudan (SCBC), qui rassemble les évêques catholiques du Soudan et du Soudan du Sud, a souligné que "nous devrions être prêts à soutenir ceux qui viendront à Juba en leur offrant des espaces de vie".

"L'Église appelle également toutes les organisations catholiques du Soudan du Sud à intervenir dans la situation des personnes vulnérables qui fuient le Soudan", a déclaré l'archevêque catholique de 59 ans lors de la réunion du 10 mai.

Les combats se seraient poursuivis dans la capitale du Soudan, Khartoum, malgré les informations selon lesquelles les factions militaires rivales se seraient rapprochées d'un accord de cessez-le-feu lors des pourparlers en cours en Arabie Saoudite, a rapporté Reuters.

Le violent conflit implique des unités de l'armée des forces armées soudanaises (SAF) fidèles au général Abdel Fattah al-Burhan, qui dirige le Conseil souverain de transition du Soudan, et les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF) sous la direction du général Mohamed Hamdan Daglo. 

Au moins 528 personnes auraient été tuées et 4 599 blessées depuis le début du conflit. De nombreuses autres personnes seraient décédées en raison de l'interruption de services essentiels, notamment les soins de santé.

Lors d'un appel téléphonique pendant la réunion du 10 mai à Juba, l'ordinaire du diocèse de Malakal, Mgr Stephen Nyodho, a déclaré que l'aide du gouvernement "reste très faible" alors que le nombre de personnes fuyant la violence augmente.

"La réponse du gouvernement est encore très faible car l'accueil des personnes à la frontière est très important et des milliers de personnes sont bloquées au bord de la rivière à Ruweng et à Melut", a déploré Mgr Stephen Nyodho.

Caritas Malakal offre une "aide humanitaire" à des milliers de Sud-Soudanais fuyant la guerre au Soudan.

Dans un entretien avec ACI Afrique, Sœur Elena Balatti a déclaré que le Département du développement humain intégral (Caritas) du diocèse de Malakal au Sud-Soudan, qu'elle coordonne, "agit directement" pour répondre à l'urgence humanitaire alors que les Sud-Soudanais retournent en masse dans leur pays d'origine.

"Le personnel de Caritas est sur le terrain avec ceux qui offrent l'aide humanitaire et comblent également le fossé avec l'autorité", a déclaré Sœur Balatti lors de l'entretien du 4 mai, ajoutant : "Du côté du diocèse de Malakal, Caritas, en tant qu'aile humanitaire, est celle qui agit directement pour aider les personnes qui arrivent.

Le membre des Sœurs Missionnaires Comboniennes (CMS) a déclaré que Caritas Malakal offre "un transport limité pour le transport des rapatriés sud-soudanais dans les régions de l'Etat du Nil supérieur".