vendredi, 22 novembre 2024 Faire un don
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Les délégués au Synode sur la synodalité ne doivent laisser aucune place à la distraction : Un archevêque au Cameroun

Mgr Andrew Fuanya Nkea, archevêque de l'archidiocèse de Bamenda au Cameroun. Crédit : ACI Afrique

Les délégués à la 16e Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques ne doivent pas laisser de place aux distractions pendant la réunion qui doit commencer le 4 octobre, a déclaré un évêque catholique du Cameroun à ACI Afrique.

Dans une interview accordée le 23 septembre, Mgr Andrew Nkea Fuanya, archevêque de l'archidiocèse de Bamenda au Cameroun, a déclaré que les délibérations au cours du Synode que le pape François a prolongé jusqu'en 2024 se concentreront sur l'Instrumentum Laboris.

"Nous n'allons pas nous laisser distraire par les frasques des médias sociaux ; il n'y aura pas de place pour la distraction", a déclaré Mgr Nkea, ajoutant : "Le but du synode est de réfléchir à l'Église que nous avons et à la façon dont nous voulons qu'elle soit, et non pas de changer la doctrine de l'Église."

L'archevêque catholique camerounais, qui a été nommé membre du Conseil ordinaire du synode par le pape François, a souligné certaines des questions qui seront discutées : "Nous allons réfléchir au problème des LGBT+ dans les familles et à la polygamie dans le mariage, mais il ne s'agit pas de changer les enseignements de l'Église. Nous travaillons déjà sur un Instrumentum Laboris".

L'archevêque de Bamenda, qui est également président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (NECC), a ajouté : "Nous avons consacré trois ans d'efforts à la préparation de cet événement par le biais de questionnaires et d'un mini-synode africain qui s'est tenu en Éthiopie".

"Nous allons nous laisser guider par l'Esprit Saint, en lui permettant de travailler en nous", a déclaré l'archevêque catholique qui a commencé son ministère épiscopal dans le diocèse camerounais de Mamfe en tant qu'évêque coadjuteur en août 2013.

Réfléchissant à la manière dont la synodalité a été vécue au Cameroun, il a déclaré : "La synodalité a, pour ainsi dire, pris feu non seulement au Cameroun, mais aussi en Afrique. Le synode n'est pas une nouveauté pour l'Église au Cameroun, car nous avons transmis à nos fidèles dès le début ce que chaque diocèse doit faire pour répondre à l'appel du pape François à s'écouter les uns les autres, à progresser ensemble, à partager des idées et à se rappeler que, en tant que chrétiens, nous ne devons laisser personne de côté."

Il a poursuivi en expliquant qu'au Cameroun, l'approche structurelle "commence par des décisions prises au niveau des communautés de base."

"L'esprit de collégialité est notre mode de fonctionnement. Nous commençons toujours par la population et la communauté, puis nous passons aux missions, aux paroisses et au diocèse", a déclaré Mgr Nkea.

Il a précisé que "lorsqu'un évêque envisage de prendre une décision sur une question particulière, le processus de consultation commence par l'implication des fidèles, en commençant par les familles... Avec ses conseillers (de l'évêque), ils prennent la décision finale sur la base des informations reçues".

Rompant avec la coutume qui permettait aux laïcs de participer au Synode des évêques sans droit de vote, le Vatican a indiqué le 26 avril que les délégués laïcs à la 16e Assemblée générale ordinaire annoncée en mars 2020 participeront en tant que membres votants.

S'adressant également à ACI Afrique le 23 septembre, Mgr Georges Nkuo, évêque du diocèse de Kumbo au Cameroun, a déclaré : "Le Saint-Père nous invite à engager un dialogue pour discerner le type d'Église que nous avons et le type d'Église que nous aspirons à construire dans un esprit véritablement évangélique."

"Nous aspirons à une Église qui soit étroitement liée au peuple, une Église qui soit reconnue à la périphérie. Bien que d'autres sujets puissent être abordés au cours du synode, l'accent est mis avant tout sur notre cheminement et notre discernement collectifs", a déclaré Mgr Nkuo, qui ne fait pas partie des délégués au synode.

Et de poursuivre : "Nous sommes une Église mature. Le Saint-Père n'approuve pas les idéologies ; il embrasse les individus. Chaque être humain est précieux aux yeux de Dieu. Le Saint-Père ne s'engage pas avec des organisations ou des ONG qui ont des programmes spécifiques. Nous venons à l'Église non pas pour changer ses enseignements, mais pour approfondir ensemble notre compréhension".

Emmanuel Ayuni, à Yaoundé (Cameroun), a contribué à la rédaction de cet article.

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