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En RD Congo, les évêques catholiques clarifient la situation des retards de paiement des enseignants

Le secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), Mgr. Donatien Nshole lors de la conférence de presse du 4 octobre. Crédit : CENCO

Les évêques catholiques de la République démocratique du Congo (RDC) ont cherché à clarifier leur rôle dans le paiement d'une partie des enseignants du pays après que l'Église catholique ait été accusée de jouer un rôle dans les retards de salaires des enseignants.

Dans les régions reculées de la RDC, les salaires des enseignants sont versés à Caritas, l'organisme de développement de l'Église catholique dans le pays. Récemment, certains politiciens et enseignants ont suggéré que Caritas n'était pas à la hauteur de la tâche en raison des retards de paiement.

S'adressant aux journalistes le mercredi 4 octobre, le secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), Mgr. Donatien Nshole, a cependant défendu Caritas, affirmant que depuis plus d'un an, il y avait "une irrégularité déconcertante" dans la paie des enseignants dans les zones non couvertes par les banques. Il a déclaré que le gouvernement était le seul responsable de cette irrégularité.

"Cette paie est généralement confiée par le gouvernement à la Société de Micro-finance Institution Financière pour les Œuvres de Développement (SMF IFOD SAavec CA), qui utilise la Caritas diocésaine pour son fonctionnement", a-t-il expliqué.

Il a rappelé que l'accord entre le gouvernement congolais et la CENCO sur la rémunération des enseignants avait été signé en août 2011, le gouvernement s'engageant à verser à la CENCO 5 % du coût total du déploiement et à couvrir les frais de transfert.

La CENCO s'était engagée à payer les salaires par l'intermédiaire de Caritas dans les 7 jours suivant la réception des fonds, a-t-il déclaré.

"Malheureusement, le gouvernement congolais n'a pas honoré ses engagements", a-t-il déclaré, avant d'ajouter : "A ce jour, il n'a pas payé les frais bancaires, à tel point que le compte présente aujourd'hui un débit de 21 milliards de francs congolais".

"De plus, le Ministère des Finances a unilatéralement réduit les frais de déploiement à 4 pour cent, et actuellement à 3 pour cent, alors que dans la plupart des territoires confiés à Caritas pour le paiement, les routes se sont détériorées au-delà de toute description et la mobilité devient plus coûteuse", a déclaré le Secrétaire Général de la CENCO.

Il a ajouté que "la livraison tardive des listes par le service des salaires, la réception tardive des fonds, l'exécution tardive des ordres de transfert par Equity Bank en RDC, et le manque de grosses coupures à Equity Bank en RDC" sont d'autres facteurs qui expliquent le retard des paiements.

Il a déploré que dans certaines provinces, les paiements aient été effectués avec jusqu'à trois mois de retard, et a ajouté : "C'est une situation extrêmement grave pour les pauvres enseignants, qui n'ont d'autres ressources que leurs maigres salaires, qui ne leur permettent pas de faire la moindre économie."

"Pour faire face à cette réalité, beaucoup d'entre eux se tournent vers des prêts à intérêts pour survivre. Cela ne fait qu'accroître leur pauvreté. Une réalité que l'Église, en tant qu'experte en humanité, ne peut que condamner car elle porte atteinte à la dignité humaine", a déclaré Mgr. Nshole.

Malheureusement, selon le Secrétaire général de la CENCO, "cette situation a donné lieu à beaucoup de spéculations et de réactions contre les Caritas diocésaines, accusées à tort d'être responsables de ces retards répétés".

"Certains vont jusqu'à prétendre que l'Eglise fait du commerce avec l'argent des enseignants qu'elle bloque afin d'en tirer quelque intérêt ; ce qui serait vraiment inhumain", a-t-il raconté, avant d'ajouter : "Dans certains diocèses, des enseignants intoxiqués par ces rumeurs organisent des marches de protestation contre les Caritas, insultant parfois des membres du Clergé. Dans certains cas, ils ont même porté la main sur des personnes consacrées, comme à Basankusu".

Mgr. Nshole a ajouté : "Il s'avère que, dans la plupart des cas, ces fausses rumeurs sont alimentées par des acteurs politiques dont le bilan est médiocre et qui cherchent à donner l'impression qu'ils s'occupent de leur peuple, ou par des personnes qui pensent en termes d'affaires pour gagner de l'argent, et qui prétendent pouvoir faire mieux que les Caritas."

Pour aller de l'avant, Mons. Nshole a déclaré : "L'IFOD s'est adressé à la Banque centrale pour trouver une solution durable ; cette dernière a proposé de renflouer ses succursales, où certaines organisations Caritas pourront s'approvisionner".

Il a ajouté : "Tenir l'IFOD ou nos Caritas diocésaines pour responsables des retards de paiement des enseignants, comme cela a été fait jusqu'à présent, ne peut être justifié que par l'ignorance ou la mauvaise foi."

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