dimanche, 22 décembre 2024 Faire un don
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Assassinat de scouts au Burkina Faso, l'un devant l'autel, l'autre devant la statue de Marie

Visite de Monseigneur Prosper Bonaventure Ky à AED Crédit : AED

Deux hommes qui jouaient le rôle de scouts, escortant les enfants à l'école dans le nord-ouest du Burkina Faso, ont été assassinés dans une église catholique, apparemment par des militants islamistes opérant dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.

Mgr Prosper Bonaventure Ky, évêque du diocèse catholique de Dédougou, qui dessert les régions du nord-ouest du Burkina Faso où se trouve le village de Débé, a déclaré à la fondation pontificale Aide à l'Église en détresse (AED) que l'un des scouts avait été assassiné sur l'autel de l'église et l'autre devant la statue de la Vierge Marie.

Mgr Ky a déclaré que les deux scouts risquaient quotidiennement leur vie en escortant les enfants du village à l'école après que les militants islamistes ont aboli l'enseignement à Débé.

L'évêque catholique a déclaré à l'AED que les terroristes de Débé ont, entre autres, interdit tout contact avec Tougan, une ville située à 45 km, où se trouve l'armée burkinabé.

"Au début de l'année scolaire, les enfants de Débé ont dû se rendre à Tougan, car les terroristes avaient fermé les écoles du village. Des jeunes les ont accompagnés sous la protection d'un convoi militaire", a déclaré Mgr Ky dans un rapport publié par l'AED le mardi 21 novembre.

Il a ajouté : "Cependant, deux de ces jeunes, les scouts de Débé, sont rentrés seuls sans éviter la zone contrôlée par les terroristes. Ils ont donc été découverts et retenus par les groupes armés. Ils les ont ramenés dans leur village, ont ordonné l'ouverture de l'église et ont abattu l'un des jeunes devant l'autel, l'autre devant la statue de Marie".

Selon Mgr Ky, les jeunes ont été assassinés d'abord en raison de leur désobéissance aux ordres des terroristes, qui leur avaient prescrit la route de Tougan, et ensuite en raison de leur appartenance aux scouts, qui, malgré une interdiction, avaient poursuivi leurs activités dans le village.

Leurs activités scoutes, a dit l'évêque catholique, leur donnaient l'apparence des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), un groupe mis en place par le gouvernement burkinabé pour soutenir l'armée et la police dans la lutte contre les terroristes.

L'évêque de Dédougou a déclaré à l'AED que suite à la profanation de l'église causée par les meurtres des deux jeunes, l'église a été fermée et le Saint Sacrement déplacé dans un autre lieu "jusqu'à ce qu'une messe d'expiation puisse être célébrée".

Cette mesure a provoqué la colère des terroristes qui sont revenus pour punir les habitants de Débé.

Un chrétien qui a fui le village a déclaré à l'évêque : "Trois semaines après l'assassinat des deux jeunes, des hommes armés sont revenus et nous ont demandé de prier dans l'église, bien qu'elle ait été profanée. Nous avons refusé et c'est pour cette raison que nous avons été chassés du village".

A la mi-octobre, les terroristes auraient donné un ultimatum de 72 heures aux chrétiens de Débé pour quitter leur village.

"C'est la première fois que l'on assiste à une telle situation", a déclaré Mgr Ky à l'AED, avant d'ajouter : "Jusqu'à présent, c'est tout le village qui a été chassé, et pas seulement les membres d'une religion particulière.

Depuis près d'une décennie, le Burkina Faso est en proie au terrorisme islamiste.

Mgr Ky a expliqué à l'AED que les attaques terroristes ont commencé dans le nord du Burkina Faso et sont plus fréquentes dans certaines régions que dans d'autres.

Aucune province du pays n'a cependant été épargnée, a déclaré l'évêque catholique, ajoutant que les terroristes, qui au Burkina Faso sont appelés "hommes armés non identifiés", ont une influence décisive sur la vie quotidienne des habitants de certains villages.

Les terroristes, selon Mgr Ky, obligent les hommes à porter des pantalons jusqu'aux chevilles et les femmes à porter des vêtements longs et des voiles.

"La population vit selon les règles imposées par les terroristes par peur des sanctions qui peuvent aller jusqu'à l'exécution", a déclaré l'évêque, à la tête du diocèse de Dédougou depuis son ordination épiscopale en juillet 2018.

De nombreuses villes et villages du Burkina Faso sont désormais vides en raison des expulsions causées par les terroristes, a poursuivi Mgr Ky, ajoutant que les personnes déplacées à l'intérieur du pays errent dans les rues avec tous leurs biens matériels à la recherche d'un endroit où rester.

L'évêque a précisé que dans le diocèse de Dédougou, ils sont des centaines de milliers et que la vie de l'Église en est profondément affectée.

"L'État fait tout ce qu'il peut pour éradiquer le mal et chasser les terroristes. Nous savons cependant que la solution ne peut être purement militaire", a-t-il déclaré, avant d'ajouter : "Nous demandons la prière et implorons le Seigneur d'envoyer la paix au Burkina Faso, en Afrique de l'Ouest et dans le monde entier".

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