Senegal, 06 février, 2024 / 10:00 PM
Les membres du Conseil national du laïcat (CNL) du Sénégal n'approuvent pas la décision de reporter les élections générales qui devaient avoir lieu le 25 février.
Dans un communiqué publié mardi 6 février, les membres du CNL réagissent à l'annonce faite le 3 février par le président Macky Sall de reporter les élections présidentielles, en invoquant "les controverses liées à la disqualification de certains candidats et les allégations de corruption dans les affaires électorales", selon Africa News.
Le président sénégalais, qui n'a pas indiqué de nouvelle date pour le scrutin, aurait déclaré : "Pour ma part, mon engagement solennel à ne pas me présenter à l'élection présidentielle reste inchangé, enfin, je m'engagerai dans un dialogue national ouvert pour réunir les conditions d'une élection libre, transparente et inclusive."
Dans leur déclaration, les membres de la CNL se disent en "total désaccord avec cette décision dont les conséquences risquent de conduire le Sénégal vers un avenir incertain."
"Cette décision sans précédent, qui va à l'encontre de la légendaire tradition démocratique du Sénégal, comporte des risques réels d'instabilité et constitue un sujet de grave préoccupation pour notre organisation", ajoutent-ils.
Ils mettent en garde les dirigeants politiques de la nation ouest-africaine contre les processus antidémocratiques, en déclarant : "Conformément à ses valeurs de paix et de fraternité, et dans l'intérêt supérieur de la nation, la CNL appelle le Président de la République et tous les acteurs politiques à respecter scrupuleusement le calendrier républicain."
Les membres de la CNL interpellent les acteurs du processus électoral, notamment les responsables des partis politiques à "œuvrer pour la paix et la stabilité du Sénégal en trouvant dans les meilleurs délais les solutions nécessaires à l'organisation d'une élection transparente, inclusive, apaisée et démocratique."
"Que le Seigneur veille sur le Sénégal et le protège", implorent les membres de la CNL dans leur déclaration du 6 février.
La tension monte au Sénégal depuis la décision du Conseil constitutionnel d'exclure plusieurs candidats de l'élection, dont les opposants Ousmane Sonko et Karim Wade.
En juillet 2023, le président Sall a annoncé qu'il ne se représenterait pas aux élections présidentielles, expliquant que "le Sénégal ne se résume pas à moi et regorge de dirigeants capables d'assurer le développement du pays".
Le 4 février, Mgr Benjamin Ndiaye, archevêque de Dakar, s'est dit "déconcerté par ce qui se passe" au Sénégal et a qualifié de "technique de contournement" l'annonce du président Sall de ne pas se représenter aux élections présidentielles.
"Quand il y a une règle, c'est pour qu'elle soit respectée, pas pour qu'on passe à droite ou à gauche", a déclaré Mgr Ndiaye aux journalistes lors de la conférence de presse du 4 février.
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