Senegal, 15 février, 2024 / 8:08 PM
Les membres de la Jeunesse étudiante chrétienne du Sénégal (JEC/S) sont mécontents des actes de violence qui ont entraîné la mort de citoyens innocents lors des manifestations contre la décision prise le 3 février par le président Macky Sall de reporter le scrutin présidentiel qui devait avoir lieu le 25 février.
Le 10 février, des affrontements entre les forces de sécurité et les manifestants ont été enregistrés dans la capitale du Sénégal, Dakar, et dans d'autres villes de ce pays d'Afrique de l'Ouest, entraînant la mort de deux étudiants, selon Reuters.
Dans une déclaration collective publiée le mardi 13 février, les membres du JEC/S expriment leur profonde inquiétude face à la "situation actuelle dans notre pays, suite à la décision du Président de la République de reporter la date de l'élection présidentielle".
Ils déplorent : "Nous sommes attristés par ce climat visible de violence et de tension, qui a entraîné la perte de vies humaines, notamment celles d'Alpha Yoro Tounkara, étudiant à l'Université Gaston Berger, et de Landing Diedhiou, élève au Lycée Djignabo de Ziguinchor ; des jeunes à la fleur de l'âge, qui représentent l'avenir de ce pays."
"En tant que mouvement d'action catholique travaillant dans les écoles et les universités, nous condamnons fermement ces actes de violence et ces morts tragiques", affirment les étudiants catholiques.
Ils ajoutent, en référence aux deux étudiants qui ont perdu la vie : "Nous nous inclinons devant leur mémoire et prions pour le repos de leurs âmes, tout en présentant nos sincères condoléances à leurs familles mais aussi à l'ensemble de la communauté universitaire."
Les étudiants catholiques demandent "une enquête approfondie et impartiale sur les événements qui ont conduit à la mort de ces jeunes, afin que les responsables de ces tragédies puissent être amenés à rendre des comptes".
Ils exhortent également les autorités sénégalaises à "écouter les revendications légitimes de la population et à œuvrer en faveur d'un dialogue inclusif et de qualité pour trouver des solutions aux problèmes qui affligent notre société".
La tension monte au Sénégal depuis la décision du Conseil constitutionnel d'exclure plusieurs candidats de l'élection, dont les opposants Ousmane Sonko et Karim Wade.
En juillet 2023, le président Sall a annoncé qu'il ne se représenterait pas aux élections présidentielles.
Le 3 février, le président Sall a annoncé le report des élections présidentielles qui devaient avoir lieu le 25 février, en raison de "controverses sur la disqualification de certains candidats et d'allégations de corruption dans des affaires liées aux élections", selon Africa News.
Le président sénégalais, qui n'a pas indiqué de nouvelle date pour le scrutin, aurait déclaré : "Pour ma part, mon engagement solennel à ne pas me présenter à l'élection présidentielle reste inchangé, enfin, je m'engagerai dans un dialogue national ouvert pour réunir les conditions d'une élection libre, transparente et inclusive".
Dans leur déclaration du 13 février, les membres du JEC/S lancent un "appel urgent au calme, à la paix et au dialogue à toutes les parties prenantes".
"Que les manifestations restent pacifiques et que les forces de l'ordre encadrent cet exercice de nos droits les plus fondamentaux, conformément à la loi", disent-ils.
Les étudiants catholiques poursuivent : "Pour construire ensemble le Sénégal de nos rêves, un Sénégal prospère et uni malgré notre diversité, nous devons unir nos cœurs et nos esprits. Il est de notre devoir de léguer aux générations futures un pays où règnent la paix et la stabilité."
"Nous joignons nos prières à celles de tous les hommes et femmes de bonne volonté pour la cohésion sociale et la stabilité politique dans notre pays", disent les membres de la JEC/S.
Les membres du JEC/S implorent : "Que la Sagesse venant de DIEU éveille en chacun de nous le désir de rechercher la véritable Paix à travers nos actions et nos choix quotidiens. Que le Christ, notre paix, accorde à notre pays toutes ses grâces, par l'intercession de la Vierge Marie, Reine de la Paix".
Le 4 février, Mgr Benjamin Ndiaye, archevêque de Dakar, s'est dit "déconcerté par ce qui se passe" au Sénégal et a qualifié de "technique de contournement" l'annonce par le président Sall de l'affichage du scrutin présidentiel.
"Quand il y a une règle, c'est pour qu'elle soit respectée, pas pour qu'on passe à droite ou à gauche", a déclaré Mgr Ndiaye aux journalistes lors de la conférence de presse du 4 février.
Le 6 février, les membres du Conseil national des laïcs (CNL) du Sénégal ont déclaré qu'ils n'approuvaient pas la décision de reporter les élections législatives.
"Cette décision sans précédent, qui va à l'encontre de la légendaire tradition démocratique du Sénégal, comporte des risques réels d'instabilité et constitue une grave préoccupation pour notre organisation", ont déclaré les membres du CNL dans un communiqué.
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