Cité du Vatican, 27 février, 2024 / 7:57 PM
Le pape François appelle au "respect" des lieux de culte et à la poursuite de la "lutte contre la violence" afin d'instaurer la paix dans le monde.
L'appel du lundi 26 février au "respect des lieux sacrés et à la lutte contre la violence pour promouvoir les valeurs de la paix" lancé par le Saint-Père fait suite à des attaques contre des fidèles au Burkina Faso, pays d'Afrique de l'Ouest.
Le 26 février, des sources locales et sécuritaires ont fait part à l'agence de presse AFP d'une attaque contre une mosquée dans l'est du Burkina Faso qui a entraîné la mort de dizaines de musulmans, le jour même où des catholiques assistant à la messe dans le village d'Essakane, dans le diocèse catholique de Dori, ont été attaqués.
"Des individus armés ont attaqué une mosquée à Natiaboani dimanche vers 5 heures du matin, faisant plusieurs dizaines de morts", a déclaré une source sécuritaire à l'AFP le 26 février à propos de l'incident de la veille.
Dans ce rapport, un habitant de la région aurait déclaré que "les victimes étaient toutes des musulmans, la plupart des hommes", qui se trouvaient à la mosquée pour les prières du matin.
L'attaque du village d'Essakane, situé dans la zone dite des "trois frontières", près des frontières du Burkina Faso avec le Mali et le Niger, a été confirmée par le vicaire général du diocèse catholique de Dori, le père Jean-Pierre Sawadogo.
Dans une déclaration transmise aux médias, le père Sawadogo a confirmé que 15 fidèles catholiques avaient été tués et que deux autres avaient été blessés ; il a appelé à prier pour les âmes de ceux qui, a-t-il dit, sont "morts dans la foi". Il a également appelé à la solidarité spirituelle avec tous ceux qui ont besoin de guérison et de consolation.
Dans son télégramme de condoléances adressé le 26 février au président de la Conférence des évêques catholiques du Burkina Faso et du Niger (CEBN), Mgr Laurent Birfuoré Dabiré, évêque du diocèse de Dori, le Saint-Père exprime sa proximité et sa douleur avec les victimes de l'attentat.
"Le Pape François a appris avec une profonde affliction le tragique attentat terroriste qui s'est produit dans une église catholique à Essakane le 25 février 2024, et la perte de vies humaines qu'il a causée", lit-on dans le télégramme signé par le Secrétaire d'État, le cardinal Pietro Parolin.
Le télégramme poursuit : "Sa Sainteté exprime également sa tristesse à la communauté musulmane pour l'attaque contre une mosquée à Natiaboani. Il prie pour le repos des personnes décédées, les confiant à la miséricorde de Dieu, ainsi que pour la guérison des blessés".
Le Saint-Père exprime sa solidarité "avec le deuil des familles, en leur manifestant sa proximité et sa douleur", et demande ensuite "au Seigneur d'apporter force et consolation à toutes les personnes touchées par ces dommages". Il invoque sur les filles et les fils du Burkina Faso, ainsi que sur toute la nation, l'abondance des bénédictions divines".
Il met en garde contre les pensées vengeresses, affirmant que "la haine n'est pas la solution aux conflits".
L'année dernière, Mgr Dabiré, évêque du diocèse de Dori, a déclaré qu'au Burkina Faso, la terreur est dirigée contre tous les habitants du pays "qui ne professent pas le même islam que les djihadistes, y compris les musulmans".
Dans une interview accordée à la fondation caritative pontificale Aide à l'Église en détresse (AED) International, Mgr Birfuoré a exprimé sa solidarité avec le peuple de Dieu dans le pays, qui n'assiste plus à la sainte messe par crainte des attaques djihadistes.
L'évêque catholique burkinabé a confirmé les informations selon lesquelles 50 % du Burkina Faso est occupé par des terroristes, et de nombreuses paroisses catholiques ont été laissées à l'abandon, leurs membres restant à l'écart par crainte des attaques.
Dans son siège épiscopal, trois des six paroisses ont dû être abandonnées pour des raisons de sécurité, a déclaré l'Ordinaire local du diocèse de Dori à l'AED en juillet 2023.
Le président du CEBN a identifié le groupe djihadiste appelé "Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans" comme le plus notoire dans le pays d'Afrique de l'Ouest, ajoutant que le groupe "a pour objectif réel d'opprimer la société d'aujourd'hui, qui est une société multireligieuse de dialogue et de coexistence".
La situation sécuritaire au Burkina Faso est devenue dramatique au cours des dernières années, les chrétiens étant particulièrement visés par les groupes terroristes inspirés par l'extrémisme islamique.
La violence dans le pays peut être considérée comme faisant partie d'un conflit plus large qui implique plusieurs pays de la région du Sahel, y compris le Mali, le Tchad, le Niger et le Nigeria.
Les attaques du 25 février sont les dernières d'une série d'atrocités commises au Sahel par des groupes terroristes islamistes liés à Al-Qaïda et à l'État islamique, qui seraient actifs dans la région, se sont emparés de longues bandes de terre et ont contribué au déplacement de millions de personnes dans la région.
Les autorités de la région du Sahel luttent contre les groupes terroristes islamistes depuis la guerre civile en Libye en 2011, suivie d'une prise de contrôle du nord du Mali par les islamistes en 2012. L'insurrection djihadiste se serait étendue au Burkina Faso et au Niger à partir de 2015.
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