Nairobi, 14 juin, 2024 / 2:25 AM
La proposition de loi de finances 2024 au Kenya, qui vise à augmenter la fiscalité et à introduire d'autres taxes, est "punitive" et découragera les activités économiques dans ce pays d'Afrique de l'Est, ont déclaré les professionnels chrétiens du pays.
Le 13 mai, le président de la commission des finances et de la planification nationale de l'Assemblée nationale du Kenya a présenté la proposition de loi de finances 2024. Les Kényans ont été invités à donner leur avis sur la proposition de loi avant qu'elle ne soit présentée aux membres de l'Assemblée nationale.
Dans un mémorandum adressé à l'Assemblée nationale du pays et communiqué à ACI Africa le jeudi 13 juin, les membres du Kenya Christians Professional Forum (KCPF) exhortent le gouvernement dirigé par le président William Ruto à réduire les impôts.
"Baisser les impôts pour encourager les activités économiques et l'investissement", disent les membres du KCPF, et préviennent : "Si les Kenyans n'ont pas de revenus disponibles pour subvenir à leurs besoins, l'économie continuera à se contracter et le gouvernement aura moins à collecter".
Le Kenya doit s'efforcer d'atteindre la stabilité économique, disent-ils, et ajoutent : "Nous devons réduire le budget de manière significative, de l'ordre de 1 000 milliards de shillings kenyans, si nous voulons survivre et relancer l'économie en tant que pays".
Les professionnels chrétiens exhortent les membres de l'Assemblée nationale à donner la priorité à la crise de la dette publique, qu'ils qualifient de "cancer".
"Le Parlement doit immédiatement prendre en charge la crise de la gestion de la dette publique qui tue l'économie. C'est le cancer que nous ne traitons pas. Le problème de la dette odieuse et corrompue qui est contractée et dépensée en dehors de la loi et de la constitution n'a pas été abordé du tout", déplorent-ils.
Le projet de loi de finances 2024 propose de nouvelles taxes sur les produits de base, les véhicules à moteur, les transactions financières, entre autres.
Les membres du KCPF s'expriment sur les nouvelles taxes proposées sur les véhicules à moteur : "La fameuse taxe sur les véhicules à moteur vise à introduire 2,5 % de la valeur du véhicule, le plancher étant fixé à 5 000 Kes et le plafond à 100 000 Kes."
"La pénalité est de 50 % de la taxe non perçue plus le montant réel de la taxe non perçue", ajoutent-ils en déplorant qu'il ne s'agisse pas d'une taxe mais d'une réduction de la richesse des Kenyans. Si nous laissons passer cela, l'année prochaine, la décote portera sur Mpesa et les dépôts bancaires".
Le Trésor national a proposé d'augmenter le taux de déclaration des importations de 2,5 % actuellement à 3 %, ce qui, selon les professionnels chrétiens, rendra les affaires plus difficiles pour tout le monde, y compris les commerçants.
"Le projet de loi de finances propose de taxer les intérêts perçus sur les nouvelles obligations d'infrastructure. Il s'agit d'une taxe punitive qui aura pour effet de freiner l'esprit d'investissement des Kenyans et des étrangers dans les obligations d'infrastructure", déplorent encore les professionnels chrétiens du Kenya.
Parmi les produits de base qui seront taxés dans le projet de loi de finances 2024 figurent la fourniture de pain, le transport de la canne à sucre de la ferme à la minoterie, la fourniture de téléphones portables assemblés localement, la fourniture de bicyclettes électriques et la fourniture de batteries solaires et lithium-ion.
Dans leur mémorandum communiqué à ACI Afrique le 13 juin, les membres du KCPF déclarent : "Le pain ordinaire est utilisé par les citoyens ordinaires, et le taxer entraînera une augmentation de son prix, ce qui nuira aux pauvres qui dépendent du pain pour leur alimentation de base".
"L'augmentation du transport du sucre entraînera une augmentation du prix du sucre qui est déjà trop cher. Il est demandé que les fournitures restent détaxées", ajoutent-ils.
Les professionnels chrétiens qualifient de "vraiment absurde" la proposition d'introduire une retenue à la source sur les biens fournis aux entités publiques à hauteur de 3 % pour les résidents et de 5 % pour les non-résidents.
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