Le Pape François plaide pour la paix après la découverte de fosses communes en Libye

Cité du Vatican, 15 juin, 2020 / 10:59 AM

Le Pape François a exprimé "une grande appréhension et une grande tristesse" dimanche après la découverte de huit fosses communes en Libye dans le cadre de la guerre civile en cours.

"J'exhorte les organismes internationaux et ceux qui ont des responsabilités politiques et militaires à reprendre avec conviction et détermination la recherche d'une voie qui permette de mettre fin à la violence et qui conduise à la paix, à la stabilité et à l'unité dans le pays", a déclaré le Pape François dans son discours de l'Angélus le 14 juin.

Les Nations unies ont annoncé cette semaine la découverte d'au moins huit fosses communes à Tarhuna, en Libye, à 65 kilomètres au sud-est de la capitale, Tripoli.

"Je suis la situation dramatique en Libye avec beaucoup d'appréhension et de tristesse. Elle a été présente dans ma prière ces derniers jours", a déclaré le Pape.

La prière du Pape intervient un jour après l'appel du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, en faveur d'une "enquête approfondie et transparente" pour identifier les victimes et traduire les auteurs en justice. Selon le New York Times, on ne sait toujours pas quand les meurtres ont eu lieu.

La guerre civile en Libye a commencé en 2014, après des élections contestées, lorsque le commandant rebelle Khalifa Hifter a mené l'armée nationale libyenne dans une offensive militaire contre le gouvernement d'accord national basé à Tripoli et dirigé par le Premier ministre Fayez al-Sarraj.

La Libye possède les plus grandes réserves de pétrole de tous les pays d'Afrique, ce qui augmente les enjeux pour un certain nombre de puissances étrangères qui se sont impliquées dans le conflit.

Hifter est soutenu par la Russie, l'Égypte, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, tandis que l'administration d'Al-Sarraj est soutenue par les Nations unies, la Turquie, le Qatar, l'Italie et les États-Unis.

La violence actuelle en Libye a conduit des dizaines de milliers de personnes dans ce pays à fuir leurs foyers.

Le Pape François a prié pour ces personnes déplacées à l'intérieur du pays, ainsi que pour les centaines de milliers de migrants et de demandeurs d'asile qui se sont rendus en Libye depuis les pays africains voisins.

"Je prie également pour les milliers de migrants, de réfugiés, de demandeurs d'asile et de personnes déplacées à l'intérieur de la Libye", a-t-il déclaré. "La situation sanitaire a aggravé les conditions déjà précaires dans lesquelles ils se trouvent, les rendant plus vulnérables aux formes d'exploitation et de violence. Il y a de la cruauté".
"J'appelle la communauté internationale à prendre leur sort à cœur, en identifiant les voies et en fournissant les moyens de leur apporter la protection dont ils ont besoin, une condition digne et un avenir plein d'espoir", a déclaré le Pape François.

"Frères et sœurs, nous sommes tous responsables de cette situation. Personne ne peut se considérer comme dispensé de cela. Prions tous en silence pour la Libye", a-t-il ajouté.

Dans son discours de l'Angelus, le Pape François a également offert une réflexion pour la solennité du Corpus Christi, célébrée en Italie et dans d'autres pays ce dimanche.

"Jésus est présent dans le sacrement de l'Eucharistie pour être notre nourriture, pour être assimilé et pour devenir en nous cette force de renouvellement qui donne à nouveau l'énergie et le désir de repartir après chaque pause ou après chaque chute", a-t-il dit.

Plus tôt dimanche, le Pape François a offert la messe et l'adoration eucharistique dans la Basilique Saint-Pierre avec un nombre limité de personnes présentes pour se protéger contre le coronavirus. Dans son homélie, il a dit que la présence du Christ dans l'Eucharistie guérit les blessures et transforme l'amère négativité en joie du Seigneur.

Le Pape a dit que le corps et le sang du Christ unissent l'Église à Dieu et entre eux, dans sa réflexion avant la prière de l'Angélus.

"Nous sommes une communauté, nourrie par le corps et le sang du Christ. La communion avec le corps du Christ est un signe efficace d'unité, de communion, de partage", a-t-il dit.

"Le Seigneur sait bien que nos forces humaines ne suffisent pas à elles seules pour cela. Au contraire, il sait qu'il y aura toujours la tentation de la rivalité, de l'envie, des préjugés, de la division ... C'est pour cette raison aussi qu'Il nous a laissé le sacrement de Sa présence réelle, tangible et permanente, afin que, restant unis à Lui, nous puissions toujours recevoir le don de l'amour fraternel", a dit le Pape François.