Attaque "barbare" contre trois prêtres catholiques au Ghana : appel à la justice

Accra, 14 décembre, 2024 / 11:58 PM

L'attaque du 11 décembre contre trois prêtres missionnaires catholiques dans le diocèse catholique de Jasikan au Ghana est « barbare » et « très malheureuse », a déclaré le directeur de la communication de la Conférence des évêques catholiques du Ghana (GCBC).

Dans une note adressée à ACI Afrique le vendredi 13 décembre, le Père Dieu-Donné Kofi s'est exprimé sur l'incident qui a impliqué trois franciscains capucins d'origine indienne basés à la paroisse St. Michael's Kpassa du diocèse de Jasikan.

Un communiqué de presse de la police daté du 12 décembre indique que l'attaque s'est produite « près de Nkwanta » dans la région Oti du Ghana, l'une des six nouvelles régions créées en 2019 ; elle a été découpée à partir de la région Volta du pays.

« Les trois prêtres missionnaires se rendaient à Chieso avec des fonctionnaires de l'assemblée municipale de Nkwanta South, y compris l'ingénieur municipal, pour inspecter un terrain qu'ils avaient défriché à l'aide des machines du Programme d'amélioration des routes de district (DRIP) », lit-on en partie dans le communiqué de presse que Grace Ansah-Akrofi, commissaire de police adjointe et directrice des affaires publiques du Ghana, a signé.

Le communiqué de presse indique également que les prêtres catholiques et ceux qui les accompagnaient « ont été confrontés à des jeunes qui les ont accusés d'avoir volé le matériel, ce qui a conduit à une confrontation au cours de laquelle l'un des prêtres a été physiquement agressé ».

« Le prêtre blessé a été transporté à l'hôpital où il a été soigné et remis en liberté », selon le communiqué de presse de la police intitulé “La police ouvre une enquête sur l'agression présumée de trois prêtres catholiques missionnaires dans la région d'Oti”.

La police ghanéenne précise que « tout au long du processus d'enquête, les prêtres ont été traités comme des victimes et n'ont à aucun moment été détenus par la police ».

Dans sa note à ACI Afrique, le Père Dieu-Donné dit qu'il trouve « très regrettable que certaines personnes soient devenues sans foi ni loi et commettent des crimes au nom des fantassins des partis politiques ».

Le responsable des évêques catholiques du Ghana affirme que les agresseurs « doivent être traités conformément aux lois du pays ».

L'Ordinaire local du diocèse de Jasikan a condamné l'agression de décembre comme « injustifiable ».

« Cette brutalité est inacceptable et mérite d'être condamnée par toutes les personnes de bonne volonté, car les prêtres étaient en mission authentique qui sera bénéfique non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour la municipalité de Nkwanta South et le Ghana en général », déclare l'évêque Gabriel Akwasi Ababio Mante dans un communiqué daté du 12 décembre.

L'Église catholique du diocèse de Jasikan et du Ghana en général prend très au sérieux cette attaque injustifiée contre les trois prêtres innocents », ajoute l'évêque Mante.

« Nous appelons les autorités compétentes à prendre des mesures immédiates pour traduire les auteurs en justice et assurer la sécurité de tous les citoyens, en particulier de ces missionnaires étrangers », déclare l'évêque catholique ghanéen dans la déclaration d'une page qu'il a adressée au clergé, aux religieux et religieuses et aux laïcs de son siège épiscopal.

Traduire les agresseurs en justice, ajoute-t-il, « aura un effet dissuasif sur les jeunes indisciplinés déterminés à semer la confusion en profitant de la période post-électorale ».

« Nous demandons donc qu'ils soient arrêtés avec effet immédiat afin que la justice soit rendue et qu'il soit manifeste qu'elle est rendue », déclare l'Ordinaire local du diocèse de Jasikan.

« De tels actes irresponsables conduisent à des incidents malheureux tels que celui que nous vivons actuellement, qui pourraient conduire à des relations désagréables à long terme avec des implications internationales négatives si on les laisse s'envenimer », déplore encore l'évêque Mante, qui appelle toutes les parties à faire preuve de calme.

Il établit également un lien entre l'attaque et les élections générales du 7 décembre au Ghana, en déclarant : « Nous profitons de cette occasion pour appeler les gouvernements successifs et les partis vainqueurs des élections à mettre en place des mécanismes efficaces pour contrôler et mettre un terme à la violence et aux attaques inutiles contre les citoyens et les résidents légaux après les élections ».

Entre-temps, dans une déclaration séparée communiquée à ACI Afrique, les membres de l'Union nationale des associations de prêtres diocésains catholiques du Ghana (NUGCDPA) ont également condamné l'attaque des trois franciscains capucins, la qualifiant de « barbare et insensée ».

« Nous, les membres de la NUGCDPA, souhaitons exprimer notre solidarité indéfectible avec nos frères prêtres et l'ensemble de la communauté missionnaire du Ghana en ces temps difficiles. Nous les assurons de notre soutien en actions et en prières pour aider à traduire les auteurs en justice », affirment les prêtres diocésains dans leur déclaration datée du 13 décembre.

Dans cette déclaration d'une page, signée par le président de la NUGCDPA, le père Thaddeus Kuusah, les prêtres diocésains du Ghana exhortent les responsables du diocèse de Jasikan à ne pas relâcher leurs efforts pour obtenir une « véritable justice » pour les trois prêtres missionnaires catholiques.

Alors que la police enquête sur l'attaque du 11 décembre, les membres de la NUGCDPA exhortent « les jeunes catholiques de la région à rester calmes et dociles, confiants dans le fait que les dirigeants du diocèse de Jasikan et la police feront du bon travail pour mener cette affaire à une conclusion juste ».

Dans son communiqué de presse du 12 décembre, la police ghanéenne indique que « des efforts sont en cours pour arrêter les auteurs de l'attentat afin qu'ils puissent être traduits en justice ».

Le communiqué de presse indique également que l'inspecteur général de la police ghanéenne, le Dr George Akuffo Dampare, a contacté le président de la GCBC, l'évêque Matthew Kwasi Gyamfi, au sujet de l'attaque « et l'a assuré que la police mènerait une enquête approfondie sur l'incident et s'est engagée à apporter tout le soutien nécessaire aux prêtres concernés ».