Goma, 11 février, 2025 / 3:37 PM
L'Association des Conférences Episcopales Membres de l'Afrique de l'Est (AMECEA) appelle les dirigeants à trouver des moyens de traiter l'instabilité dans la région des Grands Lacs de manière durable, alors que la guerre continue dans l'Est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Dans une déclaration partagée avec ACI Africa le mardi 11 février, la direction de l'AMECEA se prononce sur les conflits dans les quatre pays qui composent la région des Grands Lacs, notamment la RDC, le Burundi, le Rwanda et l'Ouganda.
La crise qui secoue la RDC est attribuée à l'invasion du pays riche en minéraux par ses voisins de la région des Grands Lacs.
Dans la déclaration, le président de l'AMECEA, l'évêque Charles Sampa Kasonde, appelle à un dialogue dans la région non seulement pour mettre fin à la violence qui a conduit à la prise de la ville de Goma en RDC par les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) soutenus par le Rwanda, le 27 janvier, mais aussi pour garantir que le calme revienne dans la région plus large.
« En tant qu'AMECEA, nous croyons fermement en la puissance du dialogue, de la compassion et de l'effort collectif », a déclaré l'évêque Kasonde.
Il a ajouté : « Nous exhortons les dirigeants régionaux non seulement à répondre à la crise immédiate, mais aussi à s'engager dans la construction de la paix à long terme, la justice et la réconciliation dans toute la région des Grands Lacs. Par votre dévouement et vos actions décisives, nous avons confiance que la souffrance du peuple de la RDC prendra fin, permettant ainsi à la paix de fleurir à nouveau. »
Le 8 février, la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC) et la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) ont convoqué un sommet à Dar es Salaam, en Tanzanie, pour discuter du conflit dans l'Est de la RDC.
Lors du sommet, les dirigeants des blocs régionaux ont exhorté toutes les parties en guerre à tenir des pourparlers de paix dans un délai de cinq jours, y compris avec les rebelles du M23.
Près de 3 000 personnes ont été tuées depuis le 27 janvier, lorsque les rebelles du M23 ont pris la ville de Goma.
Dans la déclaration de l'AMECEA, l'évêque Kasonde exprime sa solidarité avec les victimes du conflit en cours en RDC, déclarant : « Nous, les membres de l'AMECEA, exprimons notre solidarité indéfectible avec vous pendant cette période douloureuse et difficile. »
« Nos cœurs vont à tous ceux qui ont perdu des proches, ceux qui ont été déplacés et tous ceux qui continuent de subir les tragiques conséquences de ce conflit. De manière particulière, nous nous souvenons des plus vulnérables : les enfants, les personnes âgées et les blessés dans nos prières », dit-il.
Au nom des évêques membres de l'AMECEA, l'évêque diocésain de Solwezi en Zambie assure les personnes affectées de leur amour, compassion et solidarité. « Pendant cette période de souffrance, nous nous rappelons notre humanité partagée et la vérité divine que nous sommes tous créés à l'image de Dieu », dit-il.
L'évêque Kasonde appelle également la SADC et l'EAC à intensifier leurs efforts pour restaurer le calme en RDC afin de mettre fin à la souffrance du peuple.
« Ceux qui souffrent en RDC ont besoin de votre engagement sans faille pour la paix, la stabilité et la protection de la dignité humaine », déclare le président de l'AMECEA dans son adresse aux deux blocs régionaux, et exhorte les dirigeants internationaux à « privilégier la protection des droits humains, en veillant à ce que la dignité de chaque individu soit respectée au milieu de la violence. »
Il appelle à la mise en place de mesures pour garantir que les déplacés et les personnes vulnérables soient bien pris en charge par l'apport d'aide humanitaire en collaboration avec les organisations de foi et les organisations internationales.
L'évêque Kasonde encourage les dirigeants de la SADC et de l'EAC à favoriser le dialogue entre les deux parties en conflit pour identifier la cause principale du conflit et favoriser une paix durable.
Dans une interview avec ACI Africa, le Frère Adolphe Mulengezi Mihingano de l'Institut des Missionnaires Consolatins (IMC) a déclaré que la violence dans l'Est de la RDC, son pays natal, est enracinée dans un « réseau complexe » de facteurs, y compris les interférences étrangères et l'exploitation des ressources.
Dans l'interview du 6 février, le natif de Goma a salué l'appréciation du rôle de l'Église pour soutenir les victimes de la violence. Il a dit : « L'Église joue un rôle fondamental pour aider les populations affectées par la crise à Goma. Les Églises catholique et protestante ont exprimé leur volonté d'ouvrir un dialogue incluant le M23 afin de promouvoir une solution pacifique à la crise. »
Sabrine Amboka a contribué à cet article.
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