Accra, 22 juillet, 2020 / 8:00 PM
Les membres de la Conférence des évêques catholiques du Ghana (GCBC) ont exprimé leurs préoccupations concernant les récents cas de violence lors de l'exercice d'inscription des électeurs en cours dans ce pays d'Afrique de l'Ouest et ont exhorté les partis politiques à respecter la loi.
"Nous, les évêques catholiques du Ghana, avons observé avec consternation la vague de violence qui a éclaté lors de l'exercice d'inscription des électeurs mené actuellement par la Commission électorale du Ghana (CE)", déclarent les membres de la GCBC dans une déclaration collective publiée mercredi 22 juillet.
Ils ajoutent à propos de la violence : "C'est un acte d'accusation, pour le moins, qu'après 27 ans de gouvernance démocratique sous la Constitution de notre quatrième République, le Ghana connaît encore des violences liées aux partis politiques chaque fois que des sondages sont effectués pour élire des dirigeants et, dans ce cas, la compilation d'un registre des électeurs".
Citant certains des cas de violence, les prélats "notent avec une grande inquiétude les actes de violence politiquement orchestrés dans la circonscription d'Ejura-Sekyere Odumase dans la région d'Ashanti, à Kasoa dans la région centrale, dans les circonscriptions d'Asutifi Sud et de Tano Sud dans la région d'Ahafo, dans la circonscription de Dormaa Ouest dans la région de Bono, à Ho Ouest dans la région de la Volta et à Fadama et New Town dans la région du Grand Accra".
"La dernière action en date du lundi 20 juillet 2020 de la ministre des Initiatives spéciales de développement et députée de la circonscription Est de l'Awutu-Senya dans la région centrale, Mme Mavis Hawa Koomson, est très inquiétante", soulignent les évêques dans leur déclaration collective et ajoutent : "Alors que la police prend des mesures dans cette affaire, nous espérons que les sanctions appropriées seront prises à son encontre par l'exécutif et le législatif. ”
Elles se poursuivent dans la déclaration collective signée par le président de la GCBC, l'archevêque Philip Naameh, "Ces étincelles de violence ont malheureusement coûté la vie à un innocent ghanéen à Banda Ahenkro dans la région de Bono et ont fait de nombreux blessés.
Ils rappellent à la direction de tous les partis politiques du pays d'Afrique de l'Ouest, en particulier le Nouveau parti patriotique (NPP) et le Congrès national démocratique (NDC), "l'accord qu'ils ont signé contre le vigilantisme et pour empêcher leurs membres de se livrer à des actes de violence au nom de la politique".
"Si l'on n'y prend garde, ces actes de violence commis par des groupes d'autodéfense politiques vont réduire les acquis démocratiques et socio-économiques de la nation", mettent en garde les prélats.
Ils ajoutent : "Les actes de violence qui engloutissent le pays constituent une violation de la loi de 2019 sur l'autodéfense et les infractions connexes (loi 999) qui a été adoptée par le Parlement dans le but de démanteler les hooligans partisans armés de mener des activités violentes et sa contravention faisant du vigilantisme politique un délit punissable d'une peine de prison".
"Les partis politiques doivent montrer leur engagement envers l'accord en remettant à la police tout membre de leur groupe qui se conduit mal ou qui agit de manière à perturber l'exercice d'enregistrement", font appel les évêques.
Ils demandent également au gouvernement "d'avoir le courage de mettre en œuvre les recommandations de la Commission Emile Short sur les violences des élections partielles dans l'Ayawaso West Wuogon, en particulier les sections qui font référence à des cas de criminalité".
La Commission Justice Emile Short a été créée par le président Nana Akufo-Addo en vertu de l'article 278 de la Constitution de 1992, pour enquêter sur les événements et les violences associées qui se sont produits lors de l'élection partielle Ayawaso-West-Wuogon du 31 janvier 2019, rapporte GhanaWeb.
La Commission a présenté son rapport au président Akufo-Addo le 14 mars 2019.
Dans leur déclaration du 22 juillet, les membres de la GCBC affirment que la mise en œuvre des recommandations de la commission "servira de dissuasion à ces criminels, qui autrement continueront à agir en toute impunité".
Ils demandent instamment aux partis politiques "de se tenir à l'écart des actes qui provoquent la violence afin de nous permettre d'avoir un environnement pacifique tant pour l'exercice actuel d'inscription des électeurs que pour les élections présidentielles et parlementaires de décembre".
Les dirigeants de l'Église catholique s'adressent aux jeunes, leur conseillant de ne pas se laisser "entraîner dans la violence par des politiciens égoïstes et avides de leurs intérêts personnels".
Pour aller de l'avant, les évêques invitent les responsables des partis politiques à transmettre leurs griefs à la Commission électorale qui a mis en place un "mécanisme permettant à tous les agents des partis politiques ou à toute personne qui souhaite contester un candidat sur la base de son inéligibilité de remplir un formulaire de contestation pour que les mesures nécessaires soient prises".
"S'il vous plaît, soyons tous civilisés dans nos actions et adhérer à cette directive", implorent les évêques et en se référant à Saint Paul, ils conseillent aux dirigeants des partis politiques au Ghana, "Mettez-vous d'accord les uns avec les autres, vivez en paix, et le Dieu d'amour et de paix sera avec vous".
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