mercredi, 09 avril 2025 Faire un don
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Surmontez les défis pour voter massivement lors des scrutins d'octobre : L'épiscopat camerounais à l'électorat

Avec des défis tels que le coût de la vie élevé et l'insécurité dans de vastes régions du Cameroun, peu de personnes pourraient voir l'intérêt de participer à l’élection présidentielle prévue en octobre, ont déclaré les membres de la Conférence Épiscopale Nationale du Cameroun (CENC).

Dans leur lettre pastorale du 28 mars, les membres de la CENC encouragent néanmoins les Camerounais à surmonter ces défis et à manifester leur amour pour leur pays en votant pour des dirigeants capables de guider le développement de cette nation d’Afrique centrale.

Les membres de la CENC constatent que le pays manque de leaders capables d’inspirer l’espoir pour l’avenir. Cette situation, disent-ils, a laissé de nombreux électeurs potentiels désabusés.

« Certains compatriotes ont fait valoir que peu de candidats, voire aucun, n'inspirent réellement confiance. Ainsi, la question qui se pose aujourd’hui n’est plus "Pour qui dois-je voter ?" mais plutôt "Est-ce même utile d’aller voter ?" », déclarent les évêques catholiques.

Ils ajoutent : « Malgré toutes les difficultés actuelles, nous invitons les chrétiens catholiques et tous les Camerounais de bonne volonté… à exercer leur devoir et leur droit de vote, plutôt que de se résigner à l’indifférence dictée par le désespoir, la peur et les préjugés selon lesquels les résultats des élections sont déjà connus d’avance. »

Selon les membres de la CENC, les élections permettent de préserver la stabilité d’un pays et d’assurer le respect des mandats constitutionnels.

Ils exhortent les Camerounais à considérer les élections comme une opportunité historique de réaliser des réformes significatives.

« Là où règne la transparence, le verdict des urnes peut témoigner de la volonté de s’attaquer, par exemple, aux obstacles qui constituent un véritable frein au développement, tels que la corruption systémique en politique, la corruption en général et l’impunité », disent-ils.

Les évêques catholiques expriment leur préoccupation quant aux nombreuses poches de résistance de certaines milices armées dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, qui pourraient compromettre le climat de paix qu’ils jugent essentiel au bon déroulement des élections.

Ils soulignent également la migration, le coût de la vie élevé, la criminalité urbaine, le tribalisme, les discours et actes de haine, ainsi que le sectarisme comme certains des défis auxquels le pays est confronté à l’approche des élections.

Les responsables de l’Église catholique évoquent aussi la délinquance juvénile et le chômage généralisé comme des facteurs susceptibles de « nuire au déroulement paisible, serein et équitable des élections dans notre pays ».

Lors de l’élection présidentielle d’octobre au Cameroun, Paul Biya, président depuis 1982, devrait briguer un huitième mandat présidentiel dans ce pays d’Afrique centrale, où les mandats présidentiels durent sept ans.

Les amendements constitutionnels initiés en 2008 par le parti du président Biya, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), et qui ont supprimé la limitation à deux mandats présidentiels, ont conduit à son « règne extraordinairement long ».

Le président Biya est le deuxième chef d’État africain au pouvoir depuis le plus longtemps, après le président Teodoro Obiang de Guinée équatoriale.

Dans leur lettre du 28 mars, les membres de la CENC relèvent que les doutes sur la légitimité des candidats aux prochaines élections au Cameroun sont aggravés par les problèmes fréquemment dénoncés à chaque élection présidentielle dans le pays.

Ils citent notamment les violences lors des campagnes, avec certains candidats qui ne sont pas les bienvenus dans certaines circonscriptions ; les violences postélectorales déclenchées par des contestations des résultats officiels ; la manipulation des listes électorales, l’achat de votes ; et, dans certaines circonscriptions, la destruction de bulletins de vote.

Les évêques catholiques constatent que certains électeurs au Cameroun estiment que voter dans de telles conditions, sans s’attaquer à la corruption endémique, revient simplement à perpétuer le statu quo.

Cependant, voter est « une manière de manifester son amour pour son pays, surtout lorsqu’il s’agit d’une élection présidentielle », déclarent les membres de la CENC, ajoutant : « Nous vous exhortons donc à accomplir votre devoir civique en toute conscience, à exercer votre droit de vote de manière responsable, et non par intérêt personnel. »

Par ailleurs, les évêques catholiques du Cameroun invitent le peuple de Dieu dans le pays à accomplir normalement leurs devoirs civiques, soulignant qu’il n’y a aucune raison pour que les chrétiens ne s’intéressent pas à la politique.

Les élections, disent-ils, sont un appel à la prise de conscience pour les chrétiens et les autres croyants, non seulement afin de dénoncer les problèmes auxquels les Camerounais sont confrontés, mais aussi pour s’engager avec d’autres à analyser les situations, discerner les enjeux et proposer des actions concrètes.

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