jeudi, 14 novembre 2024 Faire un don
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Pourquoi les évêques de RCA sont préoccupés par les élections générales de décembre

Les membres de la Conférence épiscopale de centrafrique (CECA) en consultation avant une rencontre avec le président Faustin-Archange Touadéra.

Les évêques de la République centrafricaine (RCA) ont, à l'issue de leur assemblée plénière ordinaire d'une semaine, exprimé leurs préoccupations concernant les élections générales prévues pour le 27 décembre.

Dans leur déclaration collective partagée avec ACI Afrique lundi 27 juillet, les membres de la Conférence épiscopale de Centrafrique (CECA) soulignent un certain nombre de défis, notamment l'insécurité, le respect du calendrier des élections, le mauvais état des routes et les cas de fraude dans l'exercice d'inscription et appellent à la consultation des parties prenantes.

"Nous constatons que le pays continue à être confronté à un sérieux problème d’insécurité qui suscite des incertitudes et des questionnements quant à la tenue des élections d’ici fin décembre 2020. Il y a un réel problème de libre circulation des armes de tous calibres qui entrave la libre circulation des biens et des personnes", affirment les évêques dans leur déclaration du dimanche 26 juillet.

"Certaines zones sont toujours sous contrôle des bandes armées", disent-ils.

Face au défi de l'insécurité dans leur pays, les membres de la CECA s'interrogent : "Tous les candidats pourront-ils circuler librement dans leur circonscription pendant la campagne électorale ? Les électeurs exprimeront-ils librement leur suffrage ? ”

Ils poursuivent : "Par rapport à la dégradation avancée des routes, les matériels électoraux seront-ils acheminés à temps dans les zones les plus reculées ? La Commission électorale (ANE) arrivera-t-elle à couvrir toute l’étendue du territoire national dans le délai imparti ? »   

"Des soupçons de faux documents et de dysfonctionnement pèsent sur la phase en cours d’enrôlement des électeurs", affirment également les évêques dans leur déclaration collective signée par le président de la CECA, Mgr Nestor-Désiré Nongo Aziagbia.

"Nous, vos pasteurs, respectueux des décisions prises par les autorités compétentes, exprimons néanmoins nos préoccupations quant à l’organisation des prochaines élections au regard des difficultés liées au temps matériel défini dans le calendrier électoral", déclarent les évêques.

Pour aller de l'avant, les dirigeants de l'Église catholique qui ont tenu leur deuxième assemblée plénière ordinaire pour l'année 2019-2020 au secrétariat de leur conférence à Bangui, la capitale de la RCA, appelle à une consultation des parties prenantes.

"Pour les élections à venir, la concertation en vue d’un consensus apparaît comme un facteur nécessaire de réussite et de cohésion sociale. ", disent-ils.

Ils ajoutent, en référence aux consultations, "Elle permettrait de poursuivre le processus électoral, de reconstruire la confiance entre les principales parties prenantes, de tisser un lien fort de partenariat et de complémentarité entre tous.”

 

"Nous devons construire ensemble notre pays en mettant l’homme au cœur du projet de développement durable", déclarent les évêques.

Dans leur déclaration collective intitulée " Je ne peux à moi seul, porter le poids de ce", les dirigeants de l'Eglise catholique en RCA invitent les dirigeants de leur pays à s'inspirer du dirigeant qui a facilité la libération des Juifs de l'esclavage en Egypte.

"L'exemple de Moïse, qui a reconnu avec humilité que lui seul ne peut pas porter le fardeau du peuple, devrait nous inspirer à unir nos forces pour le bien-être du peuple centrafricain", disent les prélats.

"La mission fondamentale de l'Eglise est la préservation de la paix", disent les évêques du pays enclavé, ajoutant que sur la base de cette mission de paix, "nous avons la responsabilité d'accompagner le processus électoral. ”

"Il ne nous appartient pas de dire qui seront les candidats, ni de proclamer le vainqueur ou le perdant de l'élection", précisent-ils et "font appel à la responsabilité et à l'esprit de consensus de toutes les parties prenantes pour une élection pacifique et acceptée. ”

Pour eux, "il faut éviter les actions qui sont préjudiciables au processus électoral. Tout recours à la violence comme expression de la demande doit être interdit".

Au cours de leur réunion d'une semaine, les évêques ont également discuté de la pandémie du COVID-19 qui a infecté au moins 4 599 personnes en RCA, dont 1 546 patients qui se sont rétablis et 59 autres qui ont succombé à la maladie. 

"Nous avons certes adhéré aux mesures de prévention en fermant les écoles, en réduisant le nombre de ceux qui participent à la Messe à 15 personnes, en suspendant les activités des mouvements, fraternités et groupes de prière, ainsi que la célébration des sacrements du baptême, confirmation, mariage et des funérailles", disent les membres de la CECA.

Ils ont poursuivi : "Nous avons organisé des séances de sensibilisation par le biais des stations de radio rurales, locales et communautaires. Nous avons encouragé les fidèles à prier en famille et à suivre la messe à la radio. ”

Il est regrettable que certaines personnes dans le pays doutent de l'existence du coronavirus, déclarent les évêques, et expriment leur solidarité avec ceux qui ont été affectés par les restrictions mises en place pour freiner la propagation de la maladie, y compris ceux qui ont perdu leur emploi.

Ils poursuivent en exprimant leur reconnaissance pour l'aide que les dirigeants de leur pays ont reçue d'autres nations dans la lutte contre la pandémie et encouragent la multiplication des "actes de solidarité avec les victimes du coronavirus et les personnes vulnérables".

Les évêques expriment également leur solidarité avec "la souffrance des malades et des familles endeuillées" et mettent en garde contre l'oubli "d'autres pathologies telles que le VIH/SIDA, le paludisme, le diabète, la tuberculose, la rougeole".

(L'histoire continue ci-dessous)

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"Mobilisons-nous pour lutter plus efficacement contre la pandémie de coronavirus. Créons les conditions nécessaires à l'exercice des droits civils et politiques et à une meilleure adhésion de tous les peuples centrafricains à un processus électoral démocratique", affirment les membres de la CECA dans leur lettre collective.

Ils ajoutent : "Travaillons ensemble aux changements structurels de notre société pour notre libération sociale, économique, politique et religieuse et pour construire la nouvelle République centrafricaine voulue par Dieu en Jésus-Christ notre Seigneur".

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