Abidjan, 14 août, 2020 / 10:00 PM
Les membres de la Communauté Sant'Egidio en Côte d'Ivoire, une organisation qui fait partie de l'association catholique laïque basée à Rome et dédiée à la fourniture de services sociaux et à l'arbitrage des conflits, la Communauté Sant'Egidio, ont publié une déclaration sur la montée des tensions politiques dans la nation ouest-africaine de Côte d'Ivoire à la veille de l'élection présidentielle prévue en octobre.
Dans le communiqué du jeudi 13 août obtenu par ACI Afrique, les membres de la Communauté de Sant'Egidio dans la capitale économique de la Côte d'Ivoire, Abidjan, font appel "au sens de responsabilité et à la solidarité de tous pour que chacun devienne un semeur de paix".
"La paix est toujours possible. Elle se réalise chaque jour par des gestes d'amour, de solidarité et de fraternité", affirment les membres de la Communauté Sant'Egidio de Côte d'Ivoire dans leur déclaration intitulée "Appel à la paix".
Les tensions en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao, augmentent suivant des lignes de fractures politiques et ethniques, à l'approche des élections présidentielles du 31 octobre.
L'annonce du président Alassane Ouattara de se présenter pour un troisième mandat lors des prochaines élections a déclenché de violentes protestations dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. Il avait auparavant déclaré qu'il ne se présenterait pas, exprimant son soutien au Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, décédé le 8 juillet des suites d'une crise cardiaque.
Dans la partie centrale du pays, les partisans du président Ouattara se sont heurtés aux partisans du candidat de l'opposition Henry Bedie, entraînant la mort d'au moins quatre personnes, a rapporté Aljazeera.
Les tensions actuelles rappellent la guerre civile qui a éclaté en 2011 lorsque l'ancien président Laurent Gbagbo a refusé de céder le pouvoir à Ouattara après avoir perdu les élections. Les troubles qui ont suivi ont fait quelque 3 000 morts et ont divisé le pays selon un axe nord-sud.
Dans ce contexte, les membres de la Communauté de Sant'Egidio en Côte d'Ivoire ont rappelé aux Ivoiriens, dans la déclaration du 13 août, la violence que le pays a connue en 2011 et ont exhorté les citoyens de ce pays d'Afrique de l'Ouest à œuvrer pour une paix durable.
"Après plusieurs années de violence et d'affrontements, aujourd'hui, en Côte d'Ivoire, il n'y a plus de guerre. Mais les conséquences des lourdes divisions vécues au cours de la dernière décennie sont encore devant nous", affirment les membres de l'Association laïque catholique.
Ils ajoutent : "Nous vivons dans une société qui, au quotidien, est encore affectée par la violence individuelle ou collective, où des lynchages sont perpétrés dans les quartiers de nos villes où la vie des plus faibles n'est pas défendue".
"Nous pensons surtout aux enfants abandonnés, à ceux qui vivent dans la rue, aux personnes âgées qui sont sans protection et souvent marginalisées dans leur environnement", ajoutent les membres de la Communauté de Sant'Egidio en Côte d'Ivoire.
Ils plaident pour la paix entre les Ivoiriens en disant : "Aujourd'hui, nous sommes plus convaincus de l'importance de mener ensemble un nouveau combat pour la paix et la non-violence : un combat qui émane des croyants de différentes confessions et qui s'adresse à tous. ”
Ils ajoutent : "Nous, dans notre beau pays, la Côte d'Ivoire, avons fait la douloureuse expérience de cette (violence). Nous sommes fermement convaincus qu'avec la guerre tout est vraiment perdu et qu'avec la paix tout devient possible".
"Oui, la paix est possible. Cherchons la paix sans calcul, sans peur, comme un seul peuple qui veut vivre ensemble dans ce monde avec le désir qu'il y ait de la place pour tous les enfants de Dieu au-delà de toutes les différences et divisions", disent les membres de la Communauté de Sant'Egidio en Côte d'Ivoire.
Le mois dernier, les évêques catholiques de Côte d'Ivoire ont souligné les conditions nécessaires pour parvenir à la réconciliation, à la justice et à la paix dans un contexte de tensions politiques croissantes.
Dans une lettre pastorale de 79 pages publiée le 21 juillet, les dirigeants de l'Église ont déclaré que "la réconciliation qui est inclusive et participative en ce sens qu'elle ne doit exclure aucun antagonisme" est nécessaire pour parvenir à la justice et à la paix dont la nation a tant besoin avant l'élection présidentielle.
"La réconciliation doit s'accompagner d'actes courageux et honnêtes : rencontrer les protagonistes de la crise, s'écouter mutuellement, reconstruire une histoire commune, accepter le passé douloureux, prendre en compte les souffrances de chacun, accepter les motivations, les raisons et les causes de la crise", ont déclaré les membres de la Conférence épiscopale de Côte d'Ivoire (CECCI) dans leur lettre pastorale du 21 juillet.
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