lundi, 25 novembre 2024 Faire un don
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Les prêtres appelés à "défendre les opprimés, rétablir la justice" : Un prélat au Togo lors de la messe chrismale

Les prêtres de l'archidiocèse de Lomé renouvelant leurs vœux pendant la messe chrismale à l'église paroissiale catholique Cristo Risorto de Hedzranawoe à Lomé, mardi 8 septembre.

Lors de la célébration de la messe chrismale, précédemment reportée, dans l'archidiocèse de Lomé, au Togo, le mardi 8 septembre, l’archevêque a souligné la nécessité pour les prêtres de redécouvrir la valeur de leur sacerdoce ministériel en prêtant attention au sort des personnes démunies de la société et en travaillant au rétablissement de la justice sociale.

"En tant que prêtres, nous sommes appelés à défendre les opprimés, en nous engageant à rétablir un minimum de justice sociale au cœur de la société. C'est pourquoi nous ne pouvons pas fermer les yeux sur les situations d'injustice, de corruption, de discrimination et d'exploitation des autres", a déclaré Mgr Nicodème Anani Barrigah lors de la célébration du mardi 8 septembre.

"Nous ne pouvons pas rester silencieux face au mal qui se commet autour de nous", a déclaré Mgr Barrigah dans son homélie lors de la célébration eucharistique qui s'est tenue à la paroisse catholique Cristo Risorto de Hedzranawoe à Lomé et qui a été diffusée en direct sur Facebook.

Faisant référence au Pape Jean-Paul II, le prélat togolais a déclaré : "Les structures du péché sont toutes les situations d'injustice, ces institutions et ces lois qui conduisent les gens à commettre le péché. Ce sont ces structures qui endurcissent la conscience humaine et la rendent insensible au mal".

"Ces situations sont délibérément maintenues pour maintenir des personnes entières dans la misère ou la peur", a déclaré le prélat qui est aussi l’administrateur apostolique d'Atakpamé, avant d’ajouter : "Notre vocation nous impose le devoir de les dénoncer".

Il a poursuivi en rappelant aux prêtres leur ministère à plein temps en disant : "Nous ne pouvons pas réduire notre sacerdoce au rang d'une simple fonction, d'un moyen de subsistance ou d'une carrière. Aucun prêtre ne peut exercer son ministère à temps partiel comme si certaines dimensions de sa vie ne concernaient pas son sacerdoce. En effet, nous ne sommes pas seulement un prêtre au sein de l'Église et des hommes ordinaires comme nous le voyons dans certains endroits. ”

"Nous ne sommes pas prêtre seulement quand nous portons la soutane et les hommes ordinaires quand nous nous habillons en civil. Nous ne sommes pas seulement prêtre quand nous enseignons ou célébrons l'Eucharistie, mais aussi et surtout quand nous agissons parce que le sacerdoce est inséparable de notre être", a souligné Mgr Barrigah.

Il poursuit : "Nous ne pouvons pas, sous prétexte d'être des hommes comme les autres, nous complaire dans l'indifférence spirituelle, sinon dans la médiocrité. Plus que les autres, nous devons aspirer à nous dépasser, non pas parce que nous sommes meilleurs, mais essentiellement parce que nous sommes habités par l'esprit de Dieu. ”

Il a également expliqué le symbolisme de l'onction sacerdotale en disant : "En recevant l'onction, un prêtre devient une nouvelle créature, un serviteur de Dieu qui ne lui appartient plus. Tout son corps et son âme sont comme absorbés dans la nouvelle identité qu'il reçoit le jour de son ordination".

En tant que serviteurs oints de Dieu, l'archevêque de 57 ans a déclaré que les prêtres sont censés tendre la main "à tous ceux qui sont asservis par l'esprit des ténèbres" aux côtés de "ceux qui sont privés de leur liberté de mouvement".

"Dans notre monde qui perd les valeurs essentielles de la vie, il y a beaucoup d'esclaves qui s'ignorent les uns les autres. Quand on n'est plus capable de faire la différence entre la vérité et le mensonge, quand on n'est plus capable de voir la misère des autres, se livrant à un gaspillage effréné (sans retenue), pensez-vous que l'on soit vraiment libre ? s’interroge Mgr Barrigah au cours de la célébration eucharistique à laquelle ont participé des membres du clergé, des religieux et religieuses et des fidèles laïcs. 

Il a souligné "l'orgueil, l'égoïsme et la soif de domination" comme étant certains des indicateurs de l'aveuglement spirituel que les prêtres doivent faciliter à ceux qui sont sous leur tutelle pastorale pour les aider à surmonter parce qu'ils "nous empêchent de voir la réalité. ”

"Alors que nous renouvelons nos engagements sacerdotaux, demandons au Seigneur la grâce de nous laisser transformer par son Esprit afin que nous puissions, à notre tour, mieux assumer la mission qu'il nous confie sur les traces du Christ", a conclu l'archevêque togolais le 8 septembre.

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