Conakry, 26 septembre, 2020 / 7:47 PM
L'archevêque de l’archidiocèse de Conakry en Guinée a dénoncé, dans une récente déclaration, "l'expropriation abusive" de terres appartenant à certains ordres religieux relevant de sa juridiction.
Dans sa déclaration du 20 septembre, Mgr Vincent Coulibaly fait référence au conflit foncier dans la région de Kendoumayah, située à environ 55 km de Conakry, la capitale de ce pays d'Afrique de l'Ouest.
Il se dit "profondément inquiet de la proportion des événements qui se déroulent actuellement à Kendoumayah, dans Coyah où, grâce à Dieu, le pire a été évité. ".
Le 20 septembre, certains habitants ont bloqué l'entrée et la sortie de Kendoumayah afin de procéder à la distribution d'un terrain de 5 hectares appartenant à la Communauté religieuse de Saint-Jean, dont les membres ont été menacés d'agression physique.
Le mois dernier, un autre terrain de 35 hectares appartenant à la même communauté religieuse a été occupé et subdivisé par des particuliers malgré l'opposition et les lettres de plainte envoyées par la communauté aux autorités administratives et judiciaires.
Dans sa déclaration du 20 septembre, Mgr Coulibaly rappelle que ce n'est pas la première fois que des membres de l'Église sont attaqués par des habitants de la région.
" En effet, depuis les années 1960, l’Église Catholique a été souvent victime de l’expropriation abusive de ses biens en beaucoup d’endroits, sur l’ensemble du territoire national," déclare le prélat de 67 ans
Il ajoute : "Avec les événements de ces derniers jours à Kendoumayah, on peut affirmer que les agissements du passé continuent encore aujourd’hui, bien que l’article 1 de la Constitution du 7 avril 2020 affirme que’la République de Guinée est un État laïc. ”
Mgr Coulibaly accuse les personnes mal intentionnées qui tirent les ficelles de la discorde dans le ce conflit foncier en disant : "Cette action ne favorise en aucun cas la paix et la sécurité des prêtres, des religieux et des séminaristes et de nos communautés à Kendoumayah. ”
Il appelle également les habitants de Kendoumayah à mettre fin à la violence.
"Cela permettra de garantir que la tolérance et la coexistence religieuse, l'État de droit ... puissent être respectés et appliqués à tous les citoyens du pays", déclare le prélat guinéen.
Les Frères de Saint-Jean sont arrivés en Guinée, pays d'Afrique de l'Ouest, en 1993. Deux ans plus tard, les Sœurs de Saint-Jean les ont rejoints à Kendoumayah.
Les Petites Sœurs de Notre-Dame de Guinée ont également installé leur noviciat dans la même localité en 1995.
Se référant au conflit foncier entre l'Eglise et les habitants, le supérieur de la Communauté Saint
Jean de Kendoumayah, le père Emmanuel Côme, a déclaré que des jeunes du village soutenu par les autorités administratives tentent de saisir de force un domaine de 5 hectares que l'Ordre religieux a acheté en 1993.
"Ce domaine a été acquis pour protéger le calme dans le monastère, la prière et la quiétude des séminaristes, explique le père Côme. Les jeunes demandent à nous exproprier pour y construire une gare-voiture et un marché," a déclaré le père Emmanuel à La Croix lors d'une interview.
Le prêtre a déclaré que l'expropriation se poursuit malgré les lettres de plainte et de protestation de la communauté auprès des autorités administratives et judiciaires.
"Nous avons écrit au préfet et chaque fois que nous l’avons rencontré, il nous a dit qu’il allait donner l’ordre pour que les travaux s’arrêtent. Cela n’a jamais été fait jusqu’à la fin du lotissement," a déclaré le supérieur de la communauté de St. Jean.
Le Grand Séminaire Benoît XVI, créé en 2008 pour former les futurs prêtres en Guinée, a également été attaqué par les habitants de Kendoumayah.
Le recteur du Grand Séminaire, le père François Sylla, a déclaré que toutes les communautés chrétiennes de la région sont attaquées.
"Récemment, nous avons été attaqués au nom de notre foi et c'est l'Église qui est menacée dans ces régions", a-t-il déclaré.
Samedi dernier, alors que je revenais des Frères de Saint-Jean, les jeunes qui m'ont vu et compris que je venais du séminaire ont commencé à me crier des slogans, comme "nous ne voulons pas de vous ici", a dit le prêtre
Le père François a rappelé qu'il y avait toujours eu une coexistence pacifique entre les membres des institutions de l'Église et la population locale.
"Les anciens étaient hospitaliers, ils nous ont accueillis et ont participé à toutes nos activités", a-til rappelé avant de regretter que "depuis quelque temps, il y a une augmentation de la tension concernant notre présence dans la région. ”
(L'histoire continue ci-dessous)
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