lundi, 25 novembre 2024 Faire un don
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COP26 : les supérieurs jésuites d'Afrique et d'Europe préoccupés par le retard des négociations sur le climat

Les dirigeants de la Compagnie de Jésus (Jésuites) en Afrique et à Madagascar ainsi que ceux en Europe ont écrit au Premier ministre britannique Boris Johnson pour lui faire part de leur inquiétude quant au report des négociations sur le changement climatique, qui devaient initialement se tenir à Glasgow cette année du 9 au 19 novembre.

Dans leur lettre datée du 9 novembre mais diffusée seulement le jeudi 19 novembre, les dirigeants des Jésuites font remarquer que le report de la 26e session de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26) à une date ultérieure en 2021 expose plusieurs gouvernements au risque d'une mauvaise utilisation des fonds autrement destinés aux négociations sur le climat.

Le sommet COP26 doit se tenir à Glasgow, en Écosse, du 1er au 12 novembre 2021, sous la présidence du gouvernement britannique, avec l'aide du gouvernement écossais. 

La conférence aurait été reportée à une date ultérieure en raison de la pandémie COVID-19 et de ses effets de verrouillage.

"Nous vous écrivons au sujet de la 26e session de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26), qui devait initialement se tenir à Glasgow du 9 au 19 novembre 2020. Elle a été reportée en raison de la pandémie mondiale COVID-19 qui réapparaît dans une grande partie du monde", déclarent les dirigeants jésuites d'Afrique et d'Europe dans leur lettre collective envoyée à ACI Afrique le 19 novembre.

"Nous craignons que l'absence de cette conférence en 2020 n'incite les gouvernements à détourner l'attention et les ressources du changement climatique vers les besoins immédiats de la lutte contre la pandémie en cours", ajoutent-ils dans la lettre signée par le provincial britannique, le père Damian Howard, le président de la Conférence des jésuites d'Afrique et de Madagascar (JCAM), le père Agbonkhianmeghe Orobator et le père Franck Janin qui est le président du réseau Xavier.

Les dirigeants jésuites ajoutent : "Alors que COVID-19 reste un danger clair et présent pour la santé et la sécurité des populations du monde, le changement climatique n'en est pas moins une crise pressante. Nous sommes conscients de l'avertissement du pape François dans son encyclique de 2015 sur les soins à apporter à notre foyer commun, Laudato Si', "Tout est lié". ’”

Ils notent que le changement climatique exacerbe les préjudices sociaux, économiques et environnementaux que COVID-19 a déclenchés, soulignant la nécessité de maintenir un débat vivant autour de ce sujet.

"Bien que conscients du défi unique que représente la pandémie, nous soulignons l'urgence égale de l'action internationale en cours pour faire face au changement climatique", déclarent les dirigeants jésuites, qui vont jusqu'à exhorter le Premier ministre britannique à faire en sorte que les négociations sur le changement climatique restent à l'ordre du jour de 2021.

"Nous vous demandons, Monsieur le Premier ministre, en tant qu'hôte de la COP26, de veiller à ce que le changement climatique reste en tête de l'ordre du jour mondial, même si COVID-19 nous a amenés à reporter la conférence à 2021", disent-ils.

Les dirigeants ajoutent : "La pandémie a exacerbé les problèmes auxquels nous sommes confrontés et a rendu les défis d'hier encore plus difficiles à relever demain. Le changement climatique a désespérément besoin d'un ardent défenseur au cours de l'année à venir. En tant qu'hôte de la COP26, nous pensons que vous êtes particulièrement bien placé pour être ce défenseur".

Le sommet de la COP26 réunira les parties afin d'accélérer l'action en faveur des objectifs de l'accord de Paris et de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.

Signé en 2016, l'accord de Paris établit un cadre mondial pour éviter un changement climatique dangereux en limitant le réchauffement de la planète à un niveau bien inférieur à 2 °C et en poursuivant les efforts pour le limiter à 1,5 °C. 

L'accord vise également à renforcer la capacité des pays à faire face aux conséquences du changement climatique et à les soutenir dans leurs efforts.

Dans leur lettre partagée avec ACI Afrique, les dirigeants jésuites demandent instamment au président de la COP26 de fixer un programme mondial ambitieux pour la conférence de l'année prochaine et de pousser les gouvernements nationaux à être tout aussi audacieux dans leurs politiques de lutte contre le changement climatique.

Ils affirment que le Royaume-Uni devrait prendre la tête de l'effort mondial nécessaire pour limiter la hausse de la température à 1,5°C.

Les dirigeants jésuites exhortent en outre le Premier ministre britannique à faire pression pour que des mesures de lutte contre le changement climatique soient incluses dans les programmes d'aide et de protection sociale de la COVID-19.

"COVID-19 nous a rappelé une fois de plus que les risques auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui ne respectent pas les frontières", disent-ils, et ajoutent : "Si la pandémie est le "risque transfrontalier" qui figure en tête de l'ordre du jour mondial à l'heure actuelle, le changement climatique et la dégradation de l'environnement restent un danger clair et présent pour nous tous".

Dans leur discours au président du sommet, les dirigeants des Églises déclarent : "Au cours de l'année à venir, en tant qu'hôte de la COP26, vous pourrez être un ardent défenseur de l'environnement, en rappelant aux dirigeants politiques et économiques du monde que tous les programmes d'aide COVID-19 doivent tenir compte du changement climatique et inclure des mesures pour le combattre".

Selon les mots du pape François, les dirigeants jésuites affirment que tout est lié et que "nous ne sommes pas confrontés à des crises purement sociales, environnementales ou économiques".

"Pour lutter efficacement contre la COVID-19 et planifier le monde qui suivra la pandémie, il faut que les décideurs politiques mondiaux continuent à prêter attention au changement climatique", disent-ils.

En outre, les Jésuites exhortent Boris Johnson à rappeler aux dirigeants et aux peuples du Nord que le fardeau du changement climatique "repose de manière disproportionnée sur les épaules des pauvres et des marginaux du monde".

"Avec le pape François, nous voulons vous rappeler que ce sont les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables qui portent le poids du changement climatique, même si elles ont le moins contribué à cette crise", disent-ils.

Dans une lettre séparée adressée à l'Union africaine (UA), à l'Union européenne (UE) et à la Commission européenne (CE), les dirigeants jésuites d'Afrique et d'Europe appellent l'Europe, qui selon eux fait partie des plus grands pollueurs, à renouveler son engagement à soutenir les pays en développement dans le financement de l'action climatique.  

(L'histoire continue ci-dessous)

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"Lors de la COP 21 et de la Conférence sur le financement du développement qui se sont tenues à Addis-Abeba en juillet 2015, les pays européens se sont engagés à soutenir les pays en développement pour financer l'action en faveur du climat. L'Europe doit renouveler cet engagement", ont-ils déclaré.

La deuxième lettre a été adressée au président de l'UA, Cyril Ramaphosa, à la présidente du Conseil de l'Union européenne, Angela Merkel, et à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Les dirigeants jésuites ajoutent : "Il y a d'importantes questions de justice en jeu ici et il est du devoir des pays dont le développement a le plus contribué au changement climatique de prendre l'initiative de mobiliser les ressources pour le combattre".

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