lundi, 25 novembre 2024 Faire un don
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Un évêque en RCA déclare qu'une partie de sa juridiction "est tombée entre les mains des rebelles"

Mgr Juan José Aguirre Muñoz, évêque du diocèse de Bangassou en RCA.

Un évêque de la République centrafricaine (RCA) a déclaré qu'une partie de son diocèse est aux mains des rebelles.

Dans un article du lundi 4 janvier, Mgr Juan José Aguirre Muñoz confirme la prise de la ville de Bangassou, riche en diamants, où se trouve le siège de son diocèse. 

"Oui, Bangassou est tombé entre les mains des rebelles, dont beaucoup sont des mercenaires et des Nigériens", a déclaré Mgr Aguirre Muñoz. 

Faisant référence aux événements du dimanche 3 janvier, lorsque la ville a été capturée, l'évêque ajoute : "La matinée a été mouvementée. L'artillerie lourde à partir de 5 heures du matin avec une trentaine de morts et de blessés".

Au milieu de la violence instiguée par les rebelles armés dans la région, qui se trouve dans le sud du pays, Mgr Aguirre Muñoz a facilité le refuge de certains des enfants "innocents" pris dans le chaos.

"Vous les regardez dans les yeux et ils ne savent rien des rebelles, des mercenaires, des luttes pour le pouvoir... Ils n'entendent que les coups de feu et les explosions. Et ils sont très effrayés", dit l'évêque de 66 ans, membre des Missionnaires Comboniens du Coeur de Jésus, en se référant aux enfants. 

L'évêque d'origine espagnole ajoute dans le rapport du 4 janvier : "Il y a beaucoup d'enfants blessés par des balles perdues, des enfants qui essaient de fuir au Congo pour échapper à la violence. 

La ville de Bangassou est tombée entre les mains des rebelles le dimanche 3 janvier, au lendemain d'une nouvelle attaque contre la ville de Damara, la ville natale du président sortant, Faustin Archange Touadera. 

Les élections présidentielles en RCA ont eu lieu le 27 décembre dans un contexte d'insécurité et de tensions politiques.

Les résultats provisoires annoncés par la commission électorale de la RCA lundi 4 janvier montrent que le président Touadera a gagné en ayant obtenu plus de 53 % des voix.

"Faustin-Archange Touadera, ayant obtenu la majorité absolue des voix au premier tour avec 53,9%, est déclaré vainqueur", a déclaré le président de la commission électorale de la RCA, Matthias Morouba, aux journalistes de la capitale, Bangui. 

En amont des élections, une coalition de groupes rebelles armés sous les auspices de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) a lancé une offensive. Le mouvement du 19 décembre a menacé de perturber les élections présidentielles avec l'intention de "marcher vers Bangui". ” 

Ces menaces seraient une réponse au rejet par la Cour constitutionnelle du pays de la candidature de l'allié des rebelles, l'ex-président François Bozizé, qui voulait défier le président Touadera.

Cependant, les rebelles qui contrôleraient les deux tiers du pays enclavé ont jusqu'à présent été empêchés avec succès d'avancer vers la capitale de la RCA par les militaires, les soldats de la paix de l'ONU et les renforts de la Russie et du Rwanda. 

Avant le scrutin, les évêques du pays, sous l'égide de leur organisme, la Conférence épiscopale Centrafricaine (CECA), ont mis en garde contre les alliances politiques comprenant des groupes armés.

Dans leur déclaration collective, les évêques ont exhorté le gouvernement à privilégier "le dialogue et le consensus national dans le strict respect de l'ordre constitutionnel".

"Nous, évêques de la République centrafricaine, condamnons toute alliance politico-militaire visant à déstabiliser le système démocratique, à paralyser la vie sociopolitique et économique et à porter atteinte à la paix et au bien-être du peuple centrafricain", ont déclaré les membres de la CECA dans leur déclaration du 19 décembre, partagée avec ACI Afrique.

Dans le rapport du 4 janvier, Mgr Aguirre Muñoz souligne "l'agressivité de ces mercenaires, qui sont à la recherche de ressources naturelles et de richesses. ”

Les soldats du gouvernement de la RCA ont fui Bangassou après avoir résisté à l'offensive des rebelles pendant "plusieurs heures", dit l'évêque avant de s’interroger, "Comment pouvez-vous donner un regard tendre au milieu de tant de violence ?

Le siège de la ville, qui borde la République démocratique du Congo (RDC), a eu lieu le 3 janvier, alors que le diocèse catholique de Bangassou "avait lancé plusieurs projets de reconstruction".

"Maintenant, nous allons devoir en recommencer beaucoup. Il y a beaucoup de traumatismes qui doivent être guéris", déplore Mgr Aguirre Muñoz dans l’article du 4 janvier de l'Agenzia Fides, le service d'information de Propaganda Fide.

L'Ordinaire de Bangassou ajoute : "Le Christ souffrant est derrière chaque choc post-traumatique".

Au milieu de la violence et de l'insécurité, le peuple de Dieu en RCA est "toujours là ; les pauvres n'ont pas bougé, ni le Christ qui habite en eux", dit l'évêque missionnaire combonien.

"La communauté chrétienne va continuer à grandir et nous allons continuer à grandir avec elle", dit l'évêque, qui lance un appel à la prière pour son diocèse et le peuple de Dieu en RCA.

(L'histoire continue ci-dessous)

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