Enugu, 06 juin, 2021 / 11:03 PM
Le ministère de l'adoration d'Enugu, une initiative d'un prêtre catholique nigérian controversé, doit fonctionner comme une aumônerie, et "non comme un culte de la personnalité", a indiqué l'Ordinaire du diocèse d'Enugu au Nigeria.
Dans une lettre en 10 points, Mgr Callistus Onaga expose les moyens de sauvegarder l'identité et l'intégrité de l'Église catholique au centre basé à Enugu, et explique la signification du nouveau statut de l'initiative du père Camillus Ejike Mbaka.
"Le ministère de l'Adoration à Enugu sera administré et organisé comme une aumônerie", déclare Mgr Onaga dans sa lettre qui fournit "des directives et des lignes directrices pour le soin pastoral et l'administration" de l'aumônerie.
Se référant au code de droit canonique (Can. 564), l'évêque nigérian explique : "Canoniquement, une aumônerie est un groupe spécial de fidèles du Christ confié de manière fidèle à un prêtre qui est leur aumônier conformément au droit universel et particulier."
"Le ministère de l'Adoration Enugu doit être reconnu comme une aumônerie du diocèse catholique d'Enugu sous la direction du révérend père Camillus Ejike Mbaka", indique l'évêque, ajoutant : "En tant qu'équipement catholique du diocèse d'Enugu, il jouit de tous les privilèges pastoraux du diocèse d'Enugu et doit être sous l'obligation pastorale et de gestion du même diocèse."
Les directives et les lignes directrices de Mgr Onaga arrivent un mois après qu'une partie des membres de l'Adoration Ministry Enugu ait pris d'assaut les locaux de la cathédrale et la résidence de l'évêque, exigeant de savoir où se trouve leur fondateur, le père Mbaka, qu'ils croyaient disparu.
Dans sa lettre datée du 3 juin et partagée avec ACI Afrique le samedi 5 juin, Mgr Onaga rappelle les événements du 5 mai lorsque "des membres d'Adoration Ministry Enugu ont violemment vandalisé la résidence de l'évêque catholique d'Enugu, le complexe du secrétariat et l'église de la cathédrale".
Suite à ce vandalisme, au cours duquel les partisans du Père Mbaka ont également profané le Saint Autel de l'église cathédrale, Mgr Onaga a annoncé une semaine de prière d'expiation et de réparation.
Les manifestants avaient affirmé que Mgr Onaga avait invité le père Mbaka à une réunion le 2 mai et que depuis lors, il (le père Mbaka) n'avait pas été vu.
Cependant, dans une interview accordée à ACI Afrique le 5 mai, le directeur de la communication du diocèse d'Enugu, le père Benjamin Achi, a qualifié les allégations selon lesquelles le père Mbaka avait disparu de "désinformation".
Revenant sur les scènes chaotiques du 5 mai, le père Mbaka, qui présidait la messe dominicale dans les locaux du ministère de l'Adoration le 9 mai, a présenté ses excuses à l'Église universelle et à son Ordinaire local.
Le membre du clergé du diocèse d'Enugu a déclaré : "Je présente mes excuses sincères et sans réserve à l'Eglise Sainte, Romaine et Apostolique à laquelle j'appartiens et je dis que l'Eglise Mère peut nous pardonner si nous ne l'avons pas fait correctement. Même dans tout ce que j'ai dit, là où je ne l'ai pas bien dit, nous prions pour leur pardon."
Dans une déclaration du 11 mai, les responsables du ministère de l'Adoration ont annoncé que leur "directeur spirituel", le père Mbaka, s'était "engagé dans une retraite de prière privée qui se terminera le 10 juin 2021".
"Aucune activité ministérielle ne sera organisée sur le terrain du ministère en attendant son retour", ont-ils indiqué dans leur déclaration.
Annonçant les nouvelles directives et lignes directrices pour le ministère de l'Adoration d'Enugu dans sa lettre de trois pages du 3 juin, Mgr Onaga fait référence aux dispositions canoniques qui l'habilitent, en tant qu'Ordinaire local du diocèse d'Enugu, "à superviser et à publier des normes concernant tous les centres où la parole de Dieu est proclamée".
Il est "la source visible et le fondement de l'unité" dans le diocèse d'Enugu, dit-il, et citant le Can. 392, il souligne son mandat "d'exercer la vigilance afin que les abus ne se glissent pas dans la discipline ecclésiastique, en particulier dans ce qui concerne le ministère de la parole, les sacrements, les sacramentaux et le culte de Dieu".
En plus de décréter que le Ministère de l'Adoration Enugu prend le statut d'aumônerie, Mgr Onaga donne neuf autres directives et lignes directrices visant à "sauvegarder l'intégrité de l'Eglise et à prévenir les abus futurs dans le Ministère de l'Adoration, et comme conditions nécessaires à l'existence du Ministère".
Désormais, dit-il comme premier décret, "le Christ dans le Saint Sacrement doit rester au centre du culte et non du culte de la personnalité."
"Puisque le Christ est le Chemin, la Vérité et la Vie, il faut apprendre aux fidèles à être véridiques par la parole et l'exemple", décrète Mgr Onaga, et poursuit dans ce qui est son troisième décret : "Le recours au dialogue et à la prière, au lieu de la violence, de la vengeance ou de l'échange de mots, doit être employé face aux défis et aux difficultés du ministère de l'adoration."
Il décrète en outre que le Père Mbaka, en tant qu'aumônier, et les membres du ministère de l'Adoration "respectent l'enseignement et la discipline de l'Eglise catholique ainsi que sa gouvernance ecclésiastique".
"L'administration des sacrements doit être précédée d'une préparation et d'une documentation appropriées. L'enseignement du catéchisme doit être rendu obligatoire", a également décrété Mgr Onaga.
Dans la lettre qu'il a cosignée avec le Secrétaire diocésain/Chancelier, le Père Wilfred Chidi Agubuchie, Mgr Onaga ajoute, en tant que décret séparé, que "l'évêque diocésain se rendra en visite pastorale de temps en temps au ministère de l'adoration, comme c'est le cas pour les paroisses, afin d'évaluer leur croissance spirituelle".
Les non-catholiques n'ont pas le droit d'assumer des rôles liturgiques au ministère de l'Adoration, ordonne l'évêque nigérian, et décrète en outre que "des efforts doivent être faits pour nourrir la vie spirituelle et morale des participants et pas seulement leurs désirs mondains".
"Il n'y aura pas de politique partisane, que ce soit par un engagement actif ou par la désignation prophétique de candidats à des postes de pouvoir", décrète Mgr Onaga, et ajoute en référence au Can. 287, "Il est interdit aux prêtres de prendre part à toute forme de politique partisane."
(L'histoire continue ci-dessous)
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"J'ordonne que ces directives et ce décret soient fidèlement observés conformément au droit universel et particulier et à la coutume de notre diocèse, nonobstant toute chose contraire, même si elle mérite une mention spéciale", déclare l'évêque de 62 ans qui est à la tête du diocèse d'Enugu depuis mai 2009.
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