vendredi, 15 novembre 2024 Faire un don
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En Côte d’Ivoire, le cardinal Kutwa offre un chapelet à Laurent Gbagbo et lui demande de rejoindre le "train de la réconciliation"

Le cardinal de Côte d'Ivoire a offert un chapelet à l'ancien président du pays, Laurent Gbagbo, qui est rentré dans la nation ouest-africaine après près de dix ans d'exil.

Gbagbo, qui a été acquitté de crimes contre l'humanité il y a deux ans par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, a participé à la célébration de la Sainte Eucharistie à la cathédrale Saint-Paul d'Abidjan, dimanche 20 juin.

Dans un geste symbolique pour accueillir l'ancien chef d'État au sein de l'Église catholique, le cardinal Jean Pierre Kutwa lui a offert un chapelet et l'a encouragé à participer aux efforts de réconciliation en cours dans le pays.

"En vous donnant ce chapelet, je vous confie à la Vierge, car le train de la réconciliation est sur les rails mais ce train doit aller à la gare de la paix. La Vierge vous accompagnera pour que cette mission de réconciliation soit une réalité pour toute la Côte d'Ivoire", a déclaré le cardinal Kutwa le 20 juin.

Le 17 juin, M. Gbagbo est rentré en Côte d'Ivoire, quelque 10 ans après avoir été traduit devant la CPI pour des accusations de crimes contre l'humanité, selon BBC News. 

Arrêté à Abidjan en 2011 au terme d'une guerre civile née de sa contestation des résultats du second tour de l'élection présidentielle de 2010, M. Gbagbo a été transféré à la CPI fin novembre 2011. 

En mars, la CPI a confirmé l'acquittement qui avait été prononcé en 2019.  M. Gbagbo est le premier ancien chef d'État à être jugé par la CPI.

Dans un message distinct publié mardi 22 juin, le président de la Conférence épiscopale de Côte d'Ivoire (CECCI), Mgr Ignace Bessi Dogbo, salue le retour de M. Gbagbo au pays et l'exhorte à prendre des mesures concrètes pour la réconciliation des Ivoiriens.

"Si Laurent Gbagbo se situe dans la perspective de la réconciliation, il doit poser des actes qui favorisent la réconciliation. Ces actes de réconciliation ne doivent pas se limiter aux seuls acteurs principaux de la scène politique ivoirienne", indique Mgr Bessi dans son message.

Il note que la réconciliation en Côte d'Ivoire "n'est pas une affaire entre deux groupes aujourd'hui, mais nous devons partir de cette réconciliation immédiate pour aller au fond de l'histoire de notre pays parce que l'histoire a une mémoire."

Né le 31 mai 1945 à Gagnoa dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, M. Gbagbo est issu d'une famille catholique modeste dans laquelle il a reçu le baptême. Il a fait ses études primaires au petit séminaire Saint Dominique-Savio de Gagnoa.

S'exprimant sur la foi de l'ancien président lors de la Sainte Messe du 20 juin, le cardinal Kutwa a déclaré : "Gbagbo a été baptisé catholique, mais dans son parcours, il a quitté l'Église à un moment donné pour devenir évangélique." 

"Après cette petite tournée chez les évangéliques, il s'est dit, je reviens à la religion dans laquelle j'ai été baptisé", a déclaré l'archevêque d'Abidjan qui a présidé la messe qui a également marqué la clôture de la 10e Conférence régionale des femmes catholiques africaines de l'Union mondiale des organisations féminines catholiques (UMOFC).

L'Ordinaire local d'Abidjan a également relaté les propos que l'ancien chef d'État ivoirien lui a confiés sur sa foi catholique en disant : " Oui, j'ai été baptisé, mais en tant que catholique, je ne portais que le nom. Maintenant que je suis de retour, je veux être un catholique militant".

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