Kinshasa, 07 janvier, 2020 / 6:54 PM
Après sa visite pastorale dans le diocèse de Butembo-Beni, à l'est de la République démocratique du Congo (RDC), où les militaires du pays luttent contre des dizaines de groupes armés locaux et étrangers, l'archevêque de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, a exprimé sa préoccupation face à la situation désespérée des personnes qui y vivent et qui "crient au secours" et a appelé le gouvernement à prendre ses responsabilités pour protéger les citoyens.
" Le contexte de notre visite pastorale est la souffrance, l'atrocité, l'angoisse vécues par les gens de l'Est de la RDC qui crient au secours de tous ceux qui peuvent les entendre pour leur venir en aide ", a déclaré le Cardinal Ambongo aux journalistes lors d'une conférence de presse dans la capitale de la RDC, Kinshasa, vendredi 3 janvier.
" La Conférence Episcopale du Congo (CENCO) a plusieurs fois élevé la voix pour attirer l'attention des autorités sur la crise à l'Est de notre pays ", a rappelé et expliqué le Cardinal, " Le climat général est caractérisé par la misère et la souffrance d'un peuple traumatisé. Il y a des massacres presque quotidiens avec des êtres humains froidement massacrés la nuit."
"Le résultat est : Déplacement des familles par crainte des attaques, villages abandonnés, population terrorisée et traumatisée, moralement affaiblie ; actes de sabotage : maisons incendiées, plantations pillées, enlèvements fréquents (5 prêtres ont disparu à ce jour)", a déploré le cardinal congolais.
La RDC a été confrontée à un certain nombre de crises ces derniers temps, notamment une épidémie d'Ebola dans l'est et des violences dans diverses parties de ce vaste pays d'Afrique centrale, en particulier dans les régions de l'Ituri, du Kasaï et du Kivu, selon Global Conflict Tracker.
Plus d'une centaine de groupes armés, comme les Forces démocratiques alliées de l'Ouganda, opéreraient dans la région orientale de la RDC malgré la présence de plus de 16 000 soldats de la paix de l'ONU.
Dans son discours aux journalistes lors de la conférence de presse, le Cardinal Ambongo a révélé : " Il y a un plan de balkanisation qui est déjà en cours ".
Selon le chef de l'Eglise congolaise, le plan de balkanisation " concerne la partie orientale du pays. Il existe même un mode de fonctionnement en Ituri-Bunia, Butembo-Beni et RutshuruMinembwe. "
Pour aller de l'avant, l'archevêque de Kinshasa a appelé le gouvernement à assumer son mandat constitutionnel de protection des citoyens en disant : " Il appartient au gouvernement d'assumer ses responsabilités pour convaincre " par des moyens diplomatiques " les pays voisins, en particulier l'Ouganda, le Rwanda et le Burundi, de cesser de déverser (leurs) populations au Congo. ”
"Il faut une conscience nationale que notre pays est en guerre, que le pays est en danger", a rappelé le prélat congolais qui aura 60 ans le 24 janvier.
Il a également appelé ses compatriotes à soutenir les militaires congolais qui luttent contre des dizaines de groupes armés locaux et étrangers.
"La partie de l'armée qui est au front doit être soutenue en termes d'effectifs, de matériel et de moyens logistiques. L'armée doit être motivée ", a-t-il dit.
" Tout en exhortant les victimes de cette crise à être courageuses et à ne pas perdre espoir, je vous confie tous à l'intercession de la Bienheureuse Vierge Marie ", a conclu le Cardinal Ambongo.
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