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Les évêques catholiques du Bénin appellent au respect du caractère sacré de la vie « en toutes circonstances »

Les évêques catholiques du Bénin appellent le peuple de Dieu dans ce pays d'Afrique de l'Ouest à défendre le caractère sacré de la vie humaine "en toutes circonstances".

L'appel des évêques catholiques fait suite à l'adoption d'une législation modifiée, légalisant l'avortement dans la plupart des circonstances dans le pays.

En octobre 2021, les législateurs béninois ont adopté le projet de loi modifiant les dispositions des articles 17 et 19 de la loi sur la santé sexuelle et reproductive de 2003, légalisant l'avortement dans la plupart des circonstances, a rapporté Panapress, l'agence de presse africaine dont le siège est à Dakar, au Sénégal.

La nouvelle loi souligne les différentes circonstances dans lesquelles les médecins peuvent autoriser l'avortement.

L'article 17 de la nouvelle loi, par exemple, précise les circonstances dans lesquelles un médecin est autorisé à prescrire l'avortement, décrit comme "l'interruption volontaire de grossesse".

Selon cet article, l'avortement peut être autorisé si "la poursuite de la grossesse met en danger la vie et la santé de la femme enceinte".

L'avortement peut également être autorisé si "la grossesse est la conséquence d'un viol ou d'une relation incestueuse et que la demande est faite par la femme enceinte si elle est majeure, ou par ses représentants légaux dans le cas d'une mineure."

Un médecin peut également autoriser l'avortement si "l'enfant à naître souffre d'une affection particulièrement grave au moment du diagnostic."

Dans une déclaration collective partagée avec ACI Afrique lundi 24 janvier, les membres de la Conférence épiscopale du Bénin (CEB) font référence à leur opposition antérieure aux tentatives de légalisation de l'avortement.

"Malgré notre désapprobation et les vifs débats qu'elle a suscités dans l'opinion publique, la loi n° 2021-12 du 20 décembre 2021 modifiant et complétant la loi n° 2003-04 du 3 mars 2003 portant santé sexuelle et reproductive a été promulguée", déplorent les évêques catholiques.

"L'avortement direct, c'est-à-dire l'avortement voulu comme fin ou comme moyen, constitue toujours un grave désordre moral, puisqu'il s'agit du meurtre délibéré d'un être humain innocent", affirment les membres de la CEB, faisant référence à la lettre encyclique de saint Jean-Paul II, Evangelium Vitae.

Les membres de la CEB encouragent les catholiques et les personnes de bonne volonté à "respecter le caractère sacré de la vie en toutes circonstances".

L'année dernière, les membres de la CEB ont condamné le projet de loi qui visait à légaliser l'avortement dans la plupart des circonstances par le biais de l'amendement de la loi sur la santé sexuelle, affirmant que la législation proposée était une démarche visant à favoriser une "culture de la mort" au Bénin.

"L'avortement est un acte inhumain qui détruit la vie du fœtus, mais aussi celle de la mère de bien des façons", ont déclaré les évêques catholiques dans une déclaration collective publiée le 19 octobre.

Dans leur dernière déclaration en huit points datée du 21 janvier, les évêques membres de la CEB recommandent "la création et l'opérationnalisation dans tous les diocèses du Bénin, non seulement de centres d'écoute et d'accompagnement des filles ou des femmes en détresse par rapport à une grossesse, mais aussi de structures d'accueil de la vie où les enfants nés de grossesses difficiles pourraient avoir la chance de vivre".

Selon les responsables de l'Église catholique, "des commissions catholiques de bioéthique seront créées au niveau diocésain et national pour entretenir la flamme de la culture et de la défense de la vie."

La nouvelle législation "fait du Bénin une rareté en Afrique", a rapporté Reuters, ajoutant en référence à l'Institut Guttmacher, un organisme de recherche basé aux États-Unis, "En 2016, seuls la Zambie, le Cap-Vert, le Mozambique, l'Afrique du Sud et la Tunisie avaient des lois relativement libérales en matière d'avortement."

Dans leur déclaration du 21 janvier signée par le président de la CEB, Mgr Victor Agbanou, les évêques catholiques du Bénin réfléchissent également à la crise économique que traverse la nation ouest-africaine.

" Nous sommes préoccupés par la flambée des prix sur les marchés locaux qui a considérablement réduit le pouvoir d'achat de certaines couches de notre population ", indiquent les membres de la CEB dans leur déclaration collective partagée avec ACI Afrique.

Ils encouragent le gouvernement à "prendre les mesures sociales nécessaires pour soulager la population, en particulier les moins privilégiés."

Les responsables de l'Eglise catholique expriment également leur reconnaissance au gouvernement pour "les nombreux efforts déployés pour garantir la sécurité des personnes et des biens et pour défendre l'intégrité du territoire national."

Ils recommandent "la collaboration et l'unité des fils et filles du Bénin autour des grandes questions qui touchent la nation."

"Nous invitons le peuple béninois à placer l'amour de son pays au-dessus de tout en résistant à l'appât du gain facile", ajoutent les membres de la CEB.

Ils implorent : "Que Dieu continue de bénir et de protéger le Bénin ! Que l'esprit de réconciliation et de cohésion nationale grandisse dans le cœur de ses fils et filles !".

(L'histoire continue ci-dessous)

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