Luanda, 03 février, 2022 / 11:20 AM
Les évêques catholiques d'Angola lancent un appel à la vérité, à la justice et à la transparence dans l'organisation des élections générales prévues en août prochain.
S'adressant aux journalistes mardi 1er février, le président de la Conférence épiscopale d'Angola et de São Tomé (CEAST) a déclaré : "L'année 2022 est l'année des élections pour la consolidation de notre démocratie encore jeune et faible bien que déjà avec une certaine histoire dans le temps."
"Une démocratie renforcée, par sa nature, contribue sans aucun doute à l'affirmation de la dignité humaine, au renforcement de la justice, de la paix et du bien-être entre les citoyens", a déclaré Mgr José Manuel Imbamba aux journalistes lors de l'ouverture de la première assemblée plénière ordinaire de la CEAST qui se déroule dans le diocèse de Benguela en Angola.
Mgr Imbamba a ajouté : "Les élections se dérouleront comme nous le souhaitons si elles sont bien préparées dans la vérité, la transparence, l'honnêteté et la justice."
Il a noté que la nation d'Afrique australe "attend les élections générales avec impatience", ajoutant que "le chômage et la situation de pauvreté en Angola sont des questions qui doivent être traitées de toute urgence".
Les électeurs éligibles en Angola devraient participer à des élections à la mi-août pour établir un nouveau Parlement et un nouveau Président de la République.
Le président sortant, João Lourenço, du Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA), brigue un second mandat. Il est à la tête du pays depuis 2017, lorsqu'il a succédé à José Eduardo Dos Santos qui était au pouvoir depuis près de quatre décennies.
Le président Lourenço fait face à l'opposition du candidat à la présidence d'une nouvelle coalition, le Front patriotique uni.
Lundi 31 janvier, le président angolais a rassuré les électeurs sur le fait que les élections générales se dérouleront dans le calme, malgré l'agitation politique croissante dans le deuxième plus grand producteur de pétrole d'Afrique.
S'adressant aux journalistes le 1er février, Mgr Imbamba a appelé à un "sens élevé des responsabilités" chez les parties prenantes au processus électoral.
"J'appelle tous les citoyens, les chefs religieux, les politiciens et les membres de la société civile à un sens élevé des responsabilités, et je renouvelle donc l'invitation à tous à participer aux élections, car c'est un devoir civique", a déclaré l'archevêque angolais.
Il a ensuite encouragé les catholiques du pays à éviter l'absentéisme en disant que "chacun doit avoir ou renouveler sa carte d'électeur".
Pour le succès des scrutins, l'Ordinaire de l'archidiocèse de Saurimo en Angola a déclaré : "Il est nécessaire d'investir, une fois de plus et avec patience, dans l'éducation civique des citoyens."
"Nous avons tous le droit de promouvoir des valeurs telles que la bonne coexistence, la tolérance, la fraternité, l'amour du prochain, le respect de l'opinion d'autrui, l'ouverture permanente au dialogue, la fraternité, la paix, et surtout la nation, la citoyenneté et le bien-être pour tous", a-t-il déclaré.
Réfléchissant aux campagnes en vue du scrutin d'août, Mgr Imbamba a déclaré : "Les campagnes électorales ne seront couronnées de succès que si elles sont fondées sur le respect mutuel et si tous les partis reconnus ont le droit et la possibilité d'exprimer leurs idées."
L'archevêque catholique a mis en garde contre "les discours de haine et bien d'autres horreurs hostiles à une coexistence saine" pendant la campagne politique.
Il a insisté sur la nécessité pour les acteurs politiques de "lire les signes des temps et de les interpréter à la lumière de la sagesse et de l'humilité."
L'absence de dialogue, a poursuivi Mgr Imbamba, "augmente davantage les niveaux d'anxiété, de radicalisme, d'intolérance, d'indiscipline, de violence physique, verbale, morale et psychologique."
"Sans excès et sans fanatisme aveugle, qui génèrent le climat de crispation, de querelles, de peur, d'incertitude et de manque de confiance en l'avenir, soyons des bâtisseurs de ponts et non de murs de séparation", a déclaré le président du CEAST.
Il a ajouté : "Rendons nos intelligences pour ne pas machiner le mal, la haine, l'intrigue, la calomnie, l'exclusion."
"Pour l'Angola, nous devons tous nous asseoir pour nous écouter ; pour l'Angola, nous devons tous dépouiller nos différences pour avoir le seul vêtement qui est l'Angola, notre patrie que nous aimons tant et que nous voulons voir briller", a déclaré Mgr Imbamba.
Au cours de leur assemblée plénière d'une semaine qui doit se terminer le 7 février, les membres de la CEAST devraient examiner la vie pastorale de l'Église catholique en Angola et la situation sociopolitique et économique du pays.
Remarquant la décision de mettre l'accent sur les enfants au cours de la première année du triennat, l'archevêque de Saurimo a déclaré que la période offre une occasion de réflexion approfondie sur la place primordiale de l'enfant dans l'Église et la société.
"L'enfant est en fait le garant de l'avenir de l'église et de toute nation, donc le soin de l'enfant représente une priorité absolue, c'est aussi pourquoi la pastorale des enfants est l'une des choses les plus importantes dans l'église" a-t-il dit.
(L'histoire continue ci-dessous)
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Mgr Imbamba a souligné certains défis auxquels les enfants sont confrontés en déclarant : "La pauvreté, le manque d'assistance médicale, le manque d'écoles, les abus, la faim et la malnutrition sont quelques-unes des difficultés qui menacent l'identité et la dignité des enfants et compromettent l'avenir de la société."
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