Washington, 06 mars, 2022 / 7:31 PM
Le pape François a condamné l'invasion de l'Ukraine par la Russie et a exprimé sa solidarité avec le pays dimanche.
"Des rivières de sang et de larmes coulent en Ukraine", a-t-il commencé son discours de l'Angélus. "Ce n'est pas simplement une opération militaire, mais une guerre, qui sème la mort, la destruction et la misère".
Le pontife, âgé de 85 ans, s'est adressé à la foule rassemblée sur la place Saint-Pierre de Rome après l'Angélus, une prière mariale, le 6 mars. Les fidèles se sont rassemblés pour prier avec le pontife, dont de nombreux Ukrainiens, qui ont brandi le drapeau bleu et jaune de leur pays sous un soleil radieux.
Ses propos font écho à ceux de l'archevêque majeur Sviatoslav Shevchuk, le chef de l'Église ukrainienne gréco-catholique. Deux jours après le début de l'invasion totale de l'Ukraine par la Russie, le 26 février, M. Shevchuk a cité son prédécesseur, le défunt cardinal Josyf Slipyj, qui avait décrit les "montagnes de cadavres et les rivières de sang" après la chute de l'Ukraine sous le régime soviétique.
Le pape François a annoncé son désir d'aider le peuple ukrainien à trouver la paix.
"Le Saint-Siège est prêt à tout faire, à se mettre au service de cette paix", a-t-il déclaré, annonçant que deux cardinaux se sont récemment rendus en Ukraine "pour servir le peuple, pour aider."
Il a nommé les deux cardinaux comme étant le cardinal Konrad Krajewski, aumônier pontifical, et le cardinal Michael Czerny, préfet intérimaire du Dicastère pour la promotion du développement humain intégral.
"La présence des deux cardinaux là-bas est la présence non seulement du pape, mais de tout le peuple chrétien qui veut se rapprocher et dire : 'La guerre est une folie ! Arrêtez, s'il vous plaît ! Regardez cette cruauté !" s'est exclamé le pape François.
Il a réitéré son appel de la semaine précédente à la mise en place de couloirs humanitaires pour porter secours aux Ukrainiens.
"Le nombre de victimes augmente, tout comme les personnes qui fuient, en particulier les mères et les enfants. Le besoin d'aide humanitaire dans ce pays troublé augmente dramatiquement d'heure en heure", a-t-il averti.
"Je lance un appel sincère pour que les couloirs humanitaires soient réellement sécurisés, que l'aide soit garantie et que l'accès aux zones assiégées soit facilité, a-t-il ajouté, afin d'offrir un secours vital à nos frères et sœurs opprimés par les bombes et la peur."
Le pape a remercié deux groupes spécifiques de personnes qui aident le peuple ukrainien : ceux qui accueillent les réfugiés et les journalistes locaux.
"Je voudrais également remercier les journalistes qui mettent leur vie en danger pour fournir des informations", a-t-il exprimé. "Merci, frères et sœurs, pour ce service ! Un service qui nous permet d'être proches de la tragédie de cette population et qui nous permet d'évaluer la cruauté d'une guerre."
S'il n'a pas cité de journalistes ou de pays particuliers aidant les réfugiés, le pape François a, par le passé, remercié le peuple polonais pour sa générosité dans l'accueil des personnes fuyant l'Ukraine.
Depuis le début de l'invasion, le pape François a appelé à la paix. Il a récemment exhorté les catholiques du monde entier à prier et à jeûner pour l'Ukraine le mercredi des Cendres, qui marque le début du Carême, le 2 mars.
Le 25 février, il a visité l'ambassade de Russie auprès du Saint-Siège, située près du Vatican. L'auteur catholique George Weigel a déclaré à Catholic World Report que le pape s'était entretenu avec le président russe Vladimir Poutine lors de cette visite. Le même jour, il a appelé M. Shevchuk pour lui exprimer son soutien à la paix.
Le jour suivant, le pape François a fait part de sa tristesse face à la situation en Ukraine lors d'un appel téléphonique avec le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy.
À l'Angélus, il a renouvelé son appel pour que les attaques cessent.
"Avant tout, j'implore que les attaques armées cessent et que la négociation - et le bon sens - prévalent. Et que le droit international soit à nouveau respecté", a-t-il déclaré.
Saluant les drapeaux présents sur la place au-dessous de lui, il a appelé les fidèles à prier avec lui une autre prière mariale : l'Ave Maria.
"Prions ensemble, en tant que frères et sœurs, Notre Dame, Reine d'Ukraine", a-t-il dit.
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